Un souffle, une ombre de Christian Carayon

Par Livresque78
Fleuve Editions. Disponible le 14 avril 2016 Je dois tout d'abord être franche et vous dire que le début de ce livre m'a un peu amené à douter. Allait-il me plaire? J'ai suivi mon instinct et j'ai persisté, et très rapidement j'ai été rassurée. Nous sommes ce que nous sommes grâce ou à cause de notre passé, quelques fois un événement marquant nous hante, nous empêche d'avancé. La peur et l'incertitude dirige notre vie et nous empêche de nous épanouir. Faut-il retourner à la source et régler le problème, tout dépend du problème me direz vous. Christian Carayon nous embarque dans un souvenir noir, un événement qui a marqué tout un village et qui a déclenché une telle dose de souffrance et de tristesse, que le temps s'est arrêté. Il nous amène à la rencontre de ses personnages et nous donne cette impression de les connaître, de les aimer et d'avoir partagé un moment de notre enfance avec eux. L'auteur vit son histoire avec une telle intensité que le lecteur la vit également. Encore un roman dont je ressors avec difficulté, tant j'ai vécu mes quelques heures de lecture en compagnie de Justine et des ses amis. Un superbe roman noir qui vous prend aux tripes jusqu'à la dernière ligne, à lire absolument. Été 1980. Le lac de Basse-Misère, dans le sud du Massif central. Un groupe d'adolescents de bonne famille est massacré sur l'îlot où il était parti camper, en marge de la fête du club nautique local. Dans toute la région, l'onde est sismique. Comme un point de bascule irréversible, qui signe la fin d'une époque d'insouciance, et le début du déclin de la vallée.
À Valdérieu, principale agglomération du pays, quelque chose s'est brisé pour toujours.
Trente-quatre ans plus tard, le meurtrier supposé croupit derrière les barreaux. Mais à l'université de Toulouse, le chercheur en histoire Marc-Édouard Peiresoles ne croit pas en sa culpabilité.
Originaire de Valdérieu, et témoin impuissant du cataclysme alors qu'il n'était que collégien, il décide de retourner sur place, et de reprendre toute l'enquête. Comme on replonge dans ses propres traumatismes. Comme on lève le voile sur trois décennies de non-dits, en grattant le vernis d'une communauté beaucoup moins lisse qu'il n'y paraît. Derrière les fantômes des adolescents disparus, c'est bientôt le lac de Basse-Misère qui se réveille, tel un prédateur endormi. Déjà prêt à engloutir ses prochaines victimes...