Les trop petits cochons, de Christian Oster & Frédéric Stehr (illus.)

Par Clarabel

Dans la famille Cochon, on trouve trois frères bien distincts : le premier est grand, fort et costaud, parce qu'il mange beaucoup de soupe, tandis que les deux cadets sont trop petits et trop gros, car ils adorent se goinfrer en douce au fast-food. Le loup dans la forêt a naturellement connaissance de ces deux petites boules de graisse qui circulent sous son nez, mais les petits cochons sont également plus rusés car ils lui filent sous le nez sans qu'il capte une seconde leur façon de faire. Alors le loup décide d'ouvrir une baraque à frites pas loin de la maison des cochons, certain qu'ils tomberont dans le panneau, par l'odeur alléchés... Bingo, nos cochonnets succombent au piège à frites ! Alors c'est sûr qu'ils trouvent le vendeur particulièrement poilu, de plus cette andouille n'a pas prévu de cornets, juste des barquettes, c'est un monde ! Nos petits dodus hésitent encore, ils ont oublié leur porte-monnaie et ne peuvent payer leur consommation, les voilà bien embêtés. Qu'à cela ne tienne, se dit le loup, engraissez-vous à volonté, c'est cadeau... La bave dégouline de ses babines, il ne tient plus, la tentation est trop forte, rien qu'à penser aux deux bons gros beignets frits qu'il va savourer en dessert, miam-miam ! ^-^

Cette fable fantasque détourne avec brio le célèbre conte traditionnel pour une version hors normes et complètement délirante. L'histoire aussi prend son pied à dénoncer la malbouffe et ses effets néfastes, tout en vantant les mérites des bonnes frites artisanales, celles qu'on prépare avec de vraies pommes de terre, qu'on épluche et qu'on découpe soigneusement, avant de les plonger dans un bain d'huile chaude pour se régaler en avalant sa culpabilité et les kilos ingurgités. En bref, c'est rigolo. Une lecture gourmande et délicieusement nigaude, autour de la fameuse devise “tel est pris qui croyait prendre”. 

Mouche de l'Ecole des Loisirs, Janvier 2016

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