Emma Hooper – Etta et Otto (et Russell et James) **

etta et otto

Éditeur : Les Escales – Date de parution : septembre 2015 – 327 pages

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Etta a quatre-vingt-trois ans. Un matin, elle quitte sa ferme du Saskatchewan et s’en va voir la mer. Elle emporte avec elle quelques culottes, un vieux fusil, du chocolat, une miche de pain… Et entame les trois mille deux cent trente-deux kilomètres qui la séparent de la mer. Etta perd un peu la mémoire alors elle garde sur elle un morceau de papier avec son nom et les personnes de sa famille.

En se levant, son mari Otto découvre le mot qu’elle lui a laissé. Il ne partira pas à sa recherche. Mais il a beaucoup de mal à vivre sans elle. Il se met à cuisiner ses recettes. Une nouvelle chaque jour. Et puis il se met à créer. A fabriquer des animaux par dizaine en papier mâché, qu’il expose dans son champ.

En revanche, Russell, voisin et ami, n’accepte pas le départ d’Etta, qu’il a toujours aimé. Il décide de partir la retrouver.

Etta marche, marche, marche, un coyote nommé James à ses côtés, avec qui elle parle.

Et pendant que leurs petites vies se déroulent, éloignés les uns des autres, le passé resurgit par bribes ; le récit est curieusement construit, il est fait d’aller-retour dans le passé, les souvenirs resurgissent, sans transition, mais de façon très fluide. Ils font comme écho à la perte de mémoire d’Etta. On découvre l’enfance d’Etta, Otto et Russell.

Les paysages du Canada défilent, l’Ontario, les lacs, Le Saint-Laurent… En cela, ce livre est une vraie bouffée d’air pur. Cette petite mamie, un peu folle, qui arpente les champs en direction de la mer qu’elle n’a jamais vue, est d’une certaine façon touchante.

Mais l’histoire ne m’a pas transcendée. J’ai parfois été émue, mais je ne suis pas parvenue à réellement m’attacher aux personnages, il m’a manqué quelque chose.  Peut-être est-ce dû à l’écriture, car l’histoire en soi était très prometteuse. C’est un roman très lent, qui donne une impression de latence et de légèreté tout à la fois.

Par ailleurs, certains passages vers la fin apportent un peu de confusion… Je n’en dirai pas plus pour vous laisser découvrir cette lecture. Je serai curieuse d’avoir votre avis.

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Otto,

Débutait la lettre, encre bleue.

Je suis partie. Je n’ai jamais vu l’eau, alors je suis partie là-bas. Rassure-toi, je t’ai laissé le pick-up. Je peux marcher. J’essaierai de ne pas oublier de rentrer.

A toi (toujours),

Etta.