Le liseur du 6h27 est une lecture commune pour le club de lecture. Voir les avis de Virginie et Céline.
Guylain travaille au pilon. Tous les jours, il doit faire face à un génocide d’ouvrages commis par la Zerstor 500. Un massacre dont certains se repaissent mais qui, lui, le fait vomir. Littéralement. Quand le monstre a fini de mâcher, avaler, digérer, Guylain est chargé de son entretien. C’est à ce moment qu’il récupère les feuilles qui ont survécu. Il les glisse alors entre des buvards et, tous les matins, en emmène une sélection avec lui dans le RER. Quand il pénètre dans le compartiment, les passagers attendent qu’il en commence la lecture. Les différentes pages n’ont aucun lien entre elles mais cela ne dérange personne. Surtout pas Monique et Josette : au cas où elles n’aimeraient pas un texte, il ne durerait jamais très longtemps !
Monique et Josette sont nouvelles dans la vie de Guylain. Elle comprenait jusque là son poisson rouge Rouget de Lisle, un ami cul-je-jatte à la recherche de ses jambes, un alexandrophile qui ne communique qu’en vers et c’est à peu près tout. Une clé USB perdue par la madame pipi d’un mystérieux centre commercial va bientôt chambouler cette existence. Cette dernière est plutôt noire si Guylain se concentre sur son emploi qu’il déteste et sur sa solitude lorsqu’il rentre chez lui. Mais il n’empêche qu’il réussit à l’éclairer de quelques étincelles en aidant Giuseppe (il ne faut pas dire comment!), malheureusement en fauteuil roulant depuis un accident, en illuminant les trajets routiniers et ennuyeux des passagers du 6h27, en acceptant d’aller lire pour certains de ses fans (il ne faut pas dire qui!).
Accepter de faire ressortir le bon, les possibilités de bon que contient chaque jour est parfois une question de survie. Tout le monde le sait, tout le monde tente de le faire d’une façon ou d’une autre. Guylain découvre en tout cas qu’il n’est pas le seul à avoir un quotidien qu’il déteste et à vouloir le transformer grâce à certaines actions. Cela mène peut-être à attirer l’agréable, l’inattendu, la magie à soi aussi. C’est en tout cas à cela que fait croire Le liseur du 6h27, un conte contemporain qui connaît de vrais moments de douceur. Dommage, alors, que ceux-ci côtoient quelques passages vulgaires. Le tout ne paraît pas harmonieux dans le style, dans le but et même dans la qualité. Cela n’empêche pas de trouver que cette lecture, qui a ses petites surprises, fait passer un moment agréable
Présentation de l’éditeur :
«Voilà, on voulait vous dire, on aime bien ce que vous faites. Ça nous fait drôlement du bien. Ça va bientôt faire un an que Josette et moi, on vient vous écouter tous les lundis et jeudis matin.» Sur le chemin du travail, Guylain lit aux passagers du RER de 6 h 27 quelques pages rescapées de livres voués à la destruction. Ce curieux passe-temps va l’amener à faire la connaissance de personnages hauts en couleur qui cherchent, eux aussi, à réinventer leur vie. Un concentré de bonne humeur, plein de tendresse et d’humanité.