Carnets noirs, de Stephen King

CARNETS NOIRS

Bill Hodges est de retour ! Flic à la retraite, reconverti détective pour tromper son ennui, l'homme a pris part à l'arrestation de Mr. Mercedes et se retrouve à nouveau impliqué dans une traque infernale en compagnie de ses fidèles assistants, Holly et Jerome. Mais ne précipitons pas notre affaire, car le trio intervient assez tardivement dans l'histoire, laquelle nous a d'abord introduit un pauvre type frustré, qui déboule chez son auteur préféré, l'arme au poing, pour faire main basse sur le contenu du coffre-fort et saisir sa collection de carnets noirs. Morris Bellamy est en effet obsédé par la série à succès de John Rothstein, celle des aventures de Jimmy Gold, bouclée en trois tomes, et dont la fin n'a absolument pas convaincu notre lecteur assidu. Ayant pris connaissance de l'existence d'une suite, cachée, le gars a craqué et perdu tout contrôle. Envoyé en prison, il passera des années à rêver de son trésor enfoui. Seulement voilà, la malle a été découverte par un gamin, Peter Saubers, considérant là une véritable aubaine pour sauver ses parents de la banqueroute. 

Après cette brillante entrée en matière, lente, longue, pointilleuse et nécessaire, on retrouve les rouages d'une littérature policière assez classique, où l'auteur excelle à planter une ambiance et esquisser des personnages désaxés franchement inquiétants. Une fois tous ces éléments en place, il est facile de se fondre dans la lecture et d'en suivre la cadence imposée. La lecture audio est également agréable et envoûtante (même si le défaut d'Antoine Tomé reste et demeure son interprétation des voix féminines beaucoup trop crispante). Ce sont ainsi 14 heures d'écoute palpitante et entraînante. Il faut dire ensuite que l'histoire sert ici d'exutoire au concept de la création littéraire, la barrière entre le lecteur et l'auteur, la fascination obsédante des fans, le pouvoir de l'imaginaire, l'étincelle nécessaire pour inventer et embarquer un public (un bon lecteur ne fait pas forcément un bon auteur). Ce retour sur le pouvoir de la fiction, près de 30 ans après Misery, pointe ainsi du doigt tous les changements et les comportements de notre société en mal de sensations... Par contre, l'auteur s'est de nouveau planté dans son dénouement, expédié trop rapidement et sans grande surprise. Seule la brève apparition de Barry Hartsfield sert de teasing racoleur et troublant. 

Texte lu par Antoine Tomé pour Audiolib, Avril 2016 (durée : 14h 39)

Traduit par Océane Bies & Nadine Gassie pour les éditions Albin Michel (Finders Keepers)

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