"Quatorze appartements" raconte le parcours initiatique de Véronique Roland. Fraîchement installée à Lyon, déçue par son mari et pressentant la routine qui la guette, elle décide de renverser la vapeur et frappe aux portes de ses voisins pour tisser des liens. En réponse, elle rencontre l’indifférence des uns, la solitude des autres, l’infidélité et l’amitié."Quatorze appartements" est un roman d’analyse qui plaira autant aux femmes qu’aux hommes, aux jeunes qu’aux vieux, puisqu’il nous emmène au cœur de l’humanité sociale de la vie quotidienne d’une famille de la classe moyenne en milieu urbain.
Si la plume de l'auteure est exquise, dans sa manière d'aborder avec finesse la routine amoureuse, les relations homme-femme au quotidien, le partage des tâches, le travail de l'homme qui peut prendre le dessus sur celui de la femme, la conciliation des aspirations des deux, cette plume l'est d'autant plus quand elle décrit l'aspect psychologique. Ces explorations remarquables sur le doute de soi, le sentiment de solitude dans une relation amoureuse, ce besoin d'épanouissement en dehors du couple et de la famille, la vulnérabilité, l'adultère, la manipulation, sont sans doute une des raisons pour lesquelles ce livre est aussi captivant !
Une des forces de ce roman, pour ne pas écrit l'exploit, c'est que la majorité de l'histoire se passe uniquement dans un immeuble, entre deux portes, un hall d'entrée, un ascenseur, et quelques appartements. Là encore cela pourrait être juste banal, mais cela ne l'est pas ! Même ce hall d'immeuble qui pourrait être quelconque, froid, peu accueillant, l'auteure le replace dans ce qu'il devrait être : un lieu de rencontres ! Et pour lui donner plus de vie elle le décore d'un magnifique tableau aux couleurs chaudes, tableau qui sera l'objet d'une des relations de voisinage...
ELP éditeur - 257 pages - 4,99 € (en numérique)
Avec "14 appartements" Agnès Karinthi signe son premier roman... Et quel roman ! Que faire dans une ville où l'on vient d'emménager et où l'on ne connaît personne ? Comment raviver la flamme d'une relation quand celle-ci est devenue monotone ? Comment se sentir épanouie quand le travail, les enfants prennent 90 % de son temps ? Comment avoir une petite vie à soi quand on est une femme dont le mari travaille (beaucoup) trop et que l'on doit tout gérer seule ? A travers une histoire forte en émotions et un personnage féminin bouleversant, l'auteure explore tout ce questionnement...
Un livre qui sublime le banal...
Comment raconter la routine ? S'en doute que beaucoup d'auteurs s'y sont déjà essayés et ont échoué... Ce n'est pas le cas d'Agnès Karinthi. Non... c'est avec beaucoup de justesse que l'auteure nous raconte la vie de cette femme qui s'ennuie. A quel prix et jusqu'où est-elle prête à aller pour remplir sa vie ?Si la plume de l'auteure est exquise, dans sa manière d'aborder avec finesse la routine amoureuse, les relations homme-femme au quotidien, le partage des tâches, le travail de l'homme qui peut prendre le dessus sur celui de la femme, la conciliation des aspirations des deux, cette plume l'est d'autant plus quand elle décrit l'aspect psychologique. Ces explorations remarquables sur le doute de soi, le sentiment de solitude dans une relation amoureuse, ce besoin d'épanouissement en dehors du couple et de la famille, la vulnérabilité, l'adultère, la manipulation, sont sans doute une des raisons pour lesquelles ce livre est aussi captivant !
Une des forces de ce roman, pour ne pas écrit l'exploit, c'est que la majorité de l'histoire se passe uniquement dans un immeuble, entre deux portes, un hall d'entrée, un ascenseur, et quelques appartements. Là encore cela pourrait être juste banal, mais cela ne l'est pas ! Même ce hall d'immeuble qui pourrait être quelconque, froid, peu accueillant, l'auteure le replace dans ce qu'il devrait être : un lieu de rencontres ! Et pour lui donner plus de vie elle le décore d'un magnifique tableau aux couleurs chaudes, tableau qui sera l'objet d'une des relations de voisinage...
Un livre au cœur des relations humaines...
A travers ce personnage, Véronique, et son parcours à la conquête de liens avec ses voisins, l'auteure explore de manière poétique et une belle sensibilité, la vie, la société, les relations humaines, sociales tout en réussissant en même temps à appuyer là où cela fait mal. Ainsi, sous couvert d'une "simple" histoire, elle dénonce nos propres travers, nos actes dans certaines situations. La plus sublime d'entre elles se passe dans le (fameux) hall d'immeuble où une femme, Odile, trouve refuge pour la nuit et à laquelle Véronique va être confrontée... Par le biais de cette femme sans domicile, Agnès Karinthi force le lecteur à analyser ses (non) agissements, et à le questionner sur ce qu'il aurait fait dans une telle situation. Combien d'entre nous passons, le plus souvent, devant une personne qui fait la manche par exemple, sans un regard, sans un bonjour en retour ?Et nos voisins ? On les croise presque tous les jours, on se salue (et encore quand on le fait !) mais que sait-on d'eux ? Qui sont-ils ? Quelle est leur histoire ? Happés par le quotidien et une vie professionnelle le plus souvent remplie, éreintante, l'auteure nous fait prendre conscience que notre vie sociale ne doit pas s'arrêter à l'entrée de l'immeuble... Pourquoi ne pas prendre le temps de les connaître ? Qu'est-ce qui nous en empêche ?" - Pourquoi est-ce que les gens, dans leur ensemble, ne sont pas curieux ? Comment s'épanouir en société, si on ne cherche pas à se connaître ?- Ce n'est pas un problème de voisinage. C'est toi qui es trop curieuse, pas les autres qui ne le sont pas assez. Tu ne vis pas avec ton temps.- J'aime partager. Une adresse commune nous relie. Ils ne nous ont pas choisis et nous non plus. C'est un état de fait, disons. La loi du hasard nous a rendus voisins, donc nous sommes menés à nous croiser régulièrement. Et bien je ressens le besoin d'avoir des échanges avec les gens que je croise. De connaître un peu de ce qui les fait vibrer dans la vie. Tenez pour vous expliquer, voici une image qui me glace. C'est l'image d'une famille que je pourrais croiser un matin sur le trottoir devant chez nous, entourée de meubles, de cartons et d'un camion de déménagement. Une famille que je n'aurais jamais remarquée auparavant et qui entrerait et sortirait de l'immeuble avec des paquets et des valises. Je lui souhaiterais la bienvenue à sa nouvelle adresse et elle me répondrait qu'elle n'emménage pas, qu'elle s'en va. Une famille, en somme, à laquelle je n'aurais jamais fait attention jusque là, au point de la découvrir le jour de son départ."Ce passage, qui est le coeur même de ce roman, résume à lui seul, toute la pensée de l'auteure sur les relations de voisinage et en général."14 appartements" est donc non seulement un vrai livre contemporain qui brasse le quotidien et la société, mais il est l'un des plus magnifiques que j'ai pu lire depuis longtemps...