Fahrenheit 451 de Ray Bradbury

Le pompier Montag, libre penseur

Fahrenheit 451 de Ray Bradbury

L’histoire :  

Le monde dans lequel nous plonge l’auteur interdit les livres, pour éviter au peuple de réfléchir. Pour contrer la résistance, les pompiers sont chargés, souvent après dénonciation, de procéder à la destruction, par le feu, des ouvrages et biens des contrevenants. Jusqu’à ce qu’une prise de conscience de l’un des soldats du feu ne vienne perturber cet univers.

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres, dont la détention est interdite pour le bien collectif. Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement poursuivi par une société qui désavoue son passé.

Editeur :Editions Folio SF – 240 pages | Sortie : 11/10/2000

L’auteur : 
Né en 1920 dans l’Illinois, Ray Bradbury se destine très rapidement à une carrière littéraire, fondant dès l’âge de quatorze ans un magazine amateur pour publier ses textes. Malgré quelques nouvelles fantastiques parues dans des supports spécialisés, son style poétique ne rencontre le succès qu’à la fin des années 1940, avec la parution d’une série de nouvelles oniriques et mélancoliques, plus tard réunies sous le titre de Chroniques martiennes. Publié en 1953, Fahrenheit 451 assoit la réputation mondiale de l’auteur, et sera adapté au cinéma par François Truffaut. Développant des thèmes volontiers anti-scientifiques, privilégiant la forme courte, Ray Bradbury s’est attiré les éloges d’une critique et d’un public non spécialisés, sensibles à ses visions nostalgiques et à sa prose accessible. Il s’est éteint en 2012 à l’âge de 91 ans.

Mon avis : 

Cela faisait longtemps que j’avais envie de lire ce classique. De l’auteur j’avais déjà lu – et beaucoup aimé – Chroniques Martiennes durant ma période de lecture des classiques SF. C’était bien avant d’ouvrir le blog, donc désolé mais je n’ai pas de chroniques à vous faire partager.

L’auteur nous livre ici une lecture saisissante sur l’autodafé exercé par une société pour soi-disant préserver ses habitants de toutes perversions intellectuelles.

L’univers dans lequel Ray Bradbury nous plonge est sombre, futuriste et surprenant, imaginez des pompiers pour qui la mission principale est de détruire des livres. Imaginez une société où l’on pense être heureux mais où l’on ne se rappelle pas pourquoi. Et pourtant une petite étincelle va pouvoir éclairer certains d’entre eux.

Tout commence avec une intervention de destruction à laquelle participe le pompier Montag de l’unité 451. De retour chez lui il croise Clarisse, une jeune fille surprenante, pour qui le Pourquoi des choses est plus important que le Comment. Au fil de leur rencontre où elle lui ouvrir les yeux sur les choses simples de la vie qui l’entoure, Montag est de plus en plus interpellé.  Il se pose des questions face à ses missions mais aussi face aux fondements de la société telle qu’elle existe.

Petit à petit les choses se dessinent et le passage à l’acte de Montag – je ne parles pas là du côté obscur mais du côté de la force ! – devient concret. De personne respectée il va devenir un criminel vivement recherché, pour le crime d’avoir aimé les livres.

J’ai aimé le personnage de Montag. Il est profond, tourmenté mais ne tourne pas le dos à ses responsabilités. ll est émouvant de part ses états d’âme et sa prise de conscience sur ce qu’est réellement sa société. La différence de l’homme décrit au début du roman est celui qu’il est devenu à la fin est saisissante. D’un suiveur ignorant et craint il devient un guide vers la connaissance.

Ray Bradbury brode là une critique sur les sociétés qui manipulent les masses afin de mieux contrôlés leurs pensées et quotidiens. Si les autodafés rappellent entre autres les heures sombres de l’Allemagne nazie, il rappelle que la résistance part de la volonté d’un petit nombre qui oeuvrent à ouvrir les yeux d’un plus grand. Ce qui  retient notre attention c’est la façon dont il amène la réflexion sur comment l’ignorance devient une arme destructrice. Et c’est étonnant et frappant comme ces mots écrits il y a plusieurs décennies trouvent encore écho de nos jours.

Le style

L’auteur a un style bien à lui. Entre poésie et imagination il livre un roman vibrant qui nous interpelle sur la façon dont des populations peuvent être manipulées. Le ton est fluide et rapidement prenant. Il ne faut pas oublier que ce roman a été écrit en 1953, soit en pleine guerre froide. Il est donc aisé de faire le raccourci entre la société décrite par Ray Bradbury et le monde communiste.

Ma Note : 3.8/5

Mon petit point positif :

Un roman qui nous fait prendre conscience de la fragilité des libertés et du besoin de conserver intact notre besoin de Savoir et d’Imaginaire.

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