Titre : La couleur des sentiments
Auteur : Kathryn Stockett
Genre : Historique
Maison d’édition :Babel
Date de parution : 01/01/2012
Nombre de pages : 608 pages
Nombre de tomes : 1
Prix : 9.70 €
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l’a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même laisser un mot. Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
J’ai vu le film il y a quelques années, à sa sortie. J’avais vraiment adoré l’histoire, intéressante et très touchante ; cela avait été un réel coup de cœur. Ayant trouvé la version poche du roman en occasion (dans la magnifique édition « Babel »), je n’avais aucune excuse pour ne pas le lire. Après l’avoir laissé mariner un moment dans ma PàL, j’ai enfin commencé ma lecture ; je me suis laissée porter par cette histoire.
Pour résumer le début de l’histoire en quelques lignes, je dirais simplement qu’il s’agit de l’histoire de trois femmes, Aibileen, Skeeter et Minny, qui vivent dans le Mississipi dans les années 60. Skeeter, jeune fille qui vit encore sur la plantation de ses parents, rêve de devenir écrivain. Elle décroche un job au journal de la ville qui consiste en la rédaction d’une chronique sur le ménage. Elle demande conseil à Aibileen, la bonne de l’une de ses amies. Au fil du temps, Skeeter nourrit le projet fou d’interroger celle-ci sur son travail auprès des familles blanches. Malgré le danger, Aibileen finit par accepter. Minny, de son côté, doit se trouver une nouvelle place et cela même si Miss Hilly, fille de son ancienne employeuse et amie de Skeeter, crie partout haut et fort qu’elle est une voleuse. Le roman fait parler à la première personne les trois femmes tour à tour. J’ai beaucoup aimé cet aspect, c’est toujours agréable d’avoir différents points de vue sur une histoire. L’auteure elle-même dit d’ailleurs qu’il a été difficile pour elle d’écrire les pensées de bonnes (elle a eu une lorsqu’elle était enfant). Je trouve qu’elle nous livre là un récit touchant à trois voix. D’une manière générale, le sujet est très intéressant, que ce soit le fil conducteur du récit – l’écriture du livre de Skeeter – ou les différentes anecdotes que la bonne va lui raconter. Le fait qu’il y ait à la fois Aibileen et Minny permet d’avoir deux types de caractère représentés du côté des bonnes. Skeeter, quant à elle, est au départ surtout là pour leur donner la parole, mais l’auteure développe son personnage peu à peu, montrant à quel point il est aussi difficile pour elle de défendre la cause des bonnes, même si elle s’efforce de se cacher. J’ai d’ailleurs apprécié que les témoignages de celles-ci ne soient pas tous négatifs, que l’on évite le schéma manichéen des gentilles bonnes contre les méchants employeurs. Même Miss Hilly, que l’on ne peut que difficilement apprécier, se voit accorder une qualité : elle aime ses enfants et s’occupe d’eux, alors que Miss Leefolt, qui ne semble pas foncièrement méchante, ne porte presque aucune attention à sa fille. Ce qui peut être vu comme un petit point négatif, c’est que certains personnages tirent un peu vers le cliché, sont moins développés.
En ce qui concerne son style, l’auteure a totalement su me convaincre. J’étais tout d’abord un peu effrayée devant le pavé qui m’attendait, mais, à peine les premières pages tournées, j’ai été happée par l’histoire (dont je connaissais pourtant déjà les grandes lignes). Impossible pour moi de lâcher ce livre, je l’ai dévoré à une vitesse record ! Je souligne également que le style change selon la femme qui est censée s’exprimer, cela permet de s’imprégner encore plus du caractère des personnages.
Je ne peux que recommander ce livre, même si vous avez vu le film, cela ne gâchera absolument pas votre lecture !
Cette chronique figure également sur le blog foxyreader