Un titre léger et lumineux qui annonce une histoire d’amour drôle ou grinçante, tendre ou grave, fascinante et inoubliable, composée par un écrivain de vingt-six ans. C’est un conte de l’époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, féerique et déchirant. Dans cette œuvre d’une modernité insolente, livre culte depuis plus de cinquante ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, la mort prend la forme d’un nénuphar, le cauchemar va jusqu’au bout du désespoir.
Mais seules deux choses demeurent éternelles et triomphantes : le bonheur ineffable de l’amour absolu et la musique des Noirs américains…
Mon avis
C’est dans le cadre d’un défi littéraire que j’ai choisi de lire ce roman. Je ne connaissais Boris Vian que de nom et c’est suite à l’engouement qu’à susciter l’adaptation cinématographique, que j’ai eu connaissance de L’écume des jours et me suis décidée à l’acheter. Toutefois et malgré toutes les critiques positives dont ce roman a fait l’objet, je n’ai pas vraiment accroché !
Là où certains ont décelé de la magie et de la poésie, je n’ai trouvé qu’un surréalisme exagéré et un néologisme qui m’a déstabilisé. En effet, et au risque d’en décevoir plus d’un, je n’ai rien compris à ce livre. J’ai l’habitude de lire des récits loufoques et ça ne me gène pas en général car je trouve une certaine logique dans l’invraisemblance, mais pour L’écume des jours, l’ensemble m’a paru décousu et je n’ai pas saisi le fil conducteur. J’ai passé la majeure partie de ma lecture à essayer de visualiser les métaphores de Boris Vian sans y parvenir et pourtant j’ai de l’imagination…
L’histoire, bien que tragique, ne m’a pas émue plus que ça et les personnages y sont sans doute pour quelque chose. Ainsi, il y a Colin, le personnage masculin principal qui est fan de Jazz et qui finit par trouver l’amour en la personne de Chloé. Lorsque cette dernière tombe malade, il se verra obligé de travailler pour la première fois de sa vie afin de payer son traitement. Chloé, le personnage féminin principal, est une jolie jeune fille, douce et insouciante jusqu’au jour où la maladie fait basculer le cours de sa vie. Chick, le meilleur ami de Colin, est un adepte de Jean-Sol Partre et ira jusqu’à se ruiner pour acquérir ses œuvres. Il est également le petit ami d’Alise, une jeune fille sentimentale qui n’a de cesse d’espérer que ce dernier la demande enfin en mariage. Deux autres personnages sont également présents à savoir, Nicolas, le cuisiner de Colin et accessoirement l’oncle d’Alise, et enfin Isis, une jeune fille issue de la bourgeoisie et qui semble amoureuse de Nicolas.
Si je devais trouver un point commun à tous ces personnages, je dirai que c’est leur manque de profondeur. En effet, je les ai trouvés plutôt effacés, pour ne pas dire creux. Je n’ai pas pu m’y attacher et certains m’ont carrément exaspéré avec leur comportement superficiel, immature et parfois autodestructeur. Ainsi, plusieurs d’entre eux m’ont donné l’impression d’être de simples figurants et je regrette que l’auteur n’ait pas pris la peine de les travailler d’avantage.
Sachez que je ne conteste pas le talent d’écriture de Boris Vian qui se révèle très riche, mais j’ai eu des difficultés à entrer dans le monde qu’il a créé. Peut-être que je ne suis pas sensible à un univers aussi décalé, et au final, la magie n’a pas opéré. Il est toutefois intéressant, de souligner que l’auteur a dressé un tableau caricatural de la société par le biais de situations absurdes et exagérées au possible.
En bref, le style de Boris Vian ne m’aura pas convaincu. Je ne sais pas si je me laisserai tenter par ses autres romans mais au moins ça aura été un classique de plus à mon actif !