Oma

Oma de Peter Härtling, chez Pocket jeunesse en 1995 (publié pour la première fois aux éditions Bordas en 1979)

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On poursuit et termine notre voyage à travers les livres étudiés dans les écoles dans lesquelles je travaille, avec cette semaine une autre histoire de relation entre un petit-fils et sa grand-mère. Mais cette fois, le contexte et les évènements sont complètement différents.

Kalle a cinq ans quand ses parents meurent dans un accident de voiture. Il part vivre chez sa grand-mère, Oma (« mamie » en allemand), qu’il ne connaît pas vraiment bien, puisqu’il ne la voyait qu’une ou deux fois par an avant cela. La vieille dame de 67 ans et le petit garçon vont devoir apprendre à vivre ensemble, malgré le fossé des générations qui les sépare. Kalle va devoir surmonter sa tristesse et Oma devra ré-apprendre à vivre avec une seconde personne. Le petit garçon s’adapte tant bien que mal, ne comprenant pas toujours les réactions de sa grand-mère, parfois un peu vieux jeu. Oma fait ce qu’elle peut pour s’adapter au monde de Kalle et se calquer aux modifications de la société actuelle, qui n’est pas celle dans laquelle elle a eu l’habitude de vivre. Un vrai lien d’amour va se tisser entre Kalle et Oma.

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Ce roman est découpé en petits chapitres et dans chacun d’eux on découvre une scène de vie entre les deux personnages. La narration est externe, mais c’est le point de vue du petit garçon que l’on perçoit le plus. Puis, à chaque fin de chapitre, un ou deux paragraphes, apparemment tirés d’une sorte de journal intime (ou directement de la tête) d’Oma nous sont montrés. C’est finalement ce contraste et cette comparaison entre les deux textes dans chaque chapitre qui est le plus intéressant, par rapport au récit lui-même.

En effet, je n’ai finalement pas plus accroché que ça au récit et aux anecdotes sur la vie des deux personnages qu’on y trouve. Le contraste entre les générations est intéressant, mais l’écriture ne m’a pas emportée. On passe trop facilement du coq à l’âne dans les dialogues comme dans la narration. De plus, l’édition que j’ai eu entre les mains n’était pas très bien relue, puisqu’il y a eu beaucoup d’erreurs de typo entre les espaces de dialogues et la narration. Beaucoup de paragraphes de narration commençaient par le fameux tiret qui caractérise les dialogues. Petite faute qui trouble la lecture au final, surtout pour des jeunes qui en sont encore à apprendre les signes à repérer dans un livre pour le lire correctement ou même écrire eux-mêmes comme il faut.

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C’est donc le petit texte sur les pensées d’Oma à chaque fin de chapitre qui m’a permis de rester pleinement dans le récit et de l’apprécier à sa juste valeur. Dans chaque chapitre on assiste à un moment de vie entre Kalle et sa grand-mère avec un certain point de vue. On s’aperçoit dans ces moments de vie que la grand-mère a l’air assez sévère, parfois colérique pour rien et qu’elle ne comprend pas toujours le monde dans lequel vit son petit-fils. Puis, grâce aux quelques paragraphes finaux sur ses pensées, on comprend que ce que l’on a perçu auparavant ne reflète pas la réalité de ce que voudrait faire passer Oma. Par exemple, quand Oma gronde son petit-fils pour une bêtise en lui donnant une certaine raison, on s’aperçoit par la suite que la raison n’était pas la vraie.

Oma protège énormément Kalle au départ et apprend à entrer dans son monde ; au fil du roman, elle s’intègre de mieux en mieux à sa vie et le soutient dans ses actions. C’est une belle histoire d’amour intergénérationnelle. Ce qui m’a fait rire, c’est que l’on n’est pas dans notre époque actuelle et certains détails ramènent plusieurs dizaines d’années en arrière. Oma possède un poêle dans le salon et elle reçoit des télégrammes ! Un détail qui ne gênera en rien la lecture des jeunes qui ne connaissent pas ces objets et qui peut même ouvrir à une conversation.

Malgré le fait que je n’ai pas accroché plus que cela à l’histoire de départ, il me semble important de parler de l’importance de l’auteur. Voici un extrait de ce qu’en dit la maison d’édition : « Peter Härtling, né en 1933, est l’un des plus importants écrivains de langue allemande. Ses œuvres ont été distinguées par de nombreux prix littéraires. Romancier, poète, essayiste, il écrit alternativement pour les adultes et les jeunes. Observateur minutieux, il traite les grands problèmes que rencontrent les adolescents dans la société de son pays. Il existe depuis 1984, le prix Littérature jeunesse Peter Härtling. »

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Voici en quoi consiste ce fameux prix, créé en 1984 (explications prises sur le site de Ricochet) :

« Tous les deux ans, des jeunes auteurs sont invités à envoyer leur manuscrit non publié afin de gagner le prix « Peter- Härtling-Preis für Kinder- und Jugendliteratur ». Il a été fondé par la ville Weinheim et est décerné par cette ville et la maison d’édition Beltz & Gelberg. Le but est de découvrir de nouvelles générations d’écrivains talentueux écrivant pour les enfants et adolescents entre 10 et 18 ans.

Le gagnant reçoit 5.555 € et son manuscrit est ensuite publié chez Beltz & Gelberg. Le directeur, Peter Härtling, fait partie du jury, de même que le créateur des éditions, Hans-Joachim Gelberg. »

Le dernier livre paru en France (en 2015) de Peter Härtling, Paul, l’enfant de l’immeuble, dénonce l’incompétence de certains parents qui font des enfants sans les assumer par la suite.

C’est fini pour cette fois, mais peut-être que je découvrirai d’autres livres dans les écoles d’ici la fin de l’année, que je viendrai vous chroniquer !

Bonne découverte littéraire les loulous !