Je vous avais promis de poursuivre mon exploration de l'oeuvre d'Aki Shimazaki, après la découverte de l'excellent Tsubaki. Voici donc le deuxième tome de la série, Tsubame (je sais, vous aussi commencez à détecter comme un pattern dans les titres...).
Le synopsis
On retrouve dans le roman Mariko, mère de Yukio et maîtresse du père de Yukiko que nous avions découverts dans le premier tome. Cette fois-ci, elle est la protagoniste, et nous livre son plus grand secret : les origines coréennes de sa famille.
Enfant, elle a vu disparaître sa mère et son oncle lors du tremblement de terre de 1923, période durant laquelle les Coréens ont été traqués et exterminés par les Japonais.
Confiée à un prêtre, la petite Yonhi devient Mariko, et ne révélera jamais à quiconque son nom coréen, pas même à son époux, ni à son fils.
Mon avis
J'ai été prise, à la lecture de Tsubame, du même envoûtement que celui ressenti en lisant Tsubaki.
La même écriture franche et dépouillée parvient à absorber le lecteur et à transmettre des sentiments profonds, ici ayant trait à l'identité, au rejet, à la peur de devenir apatride.
L'épisode conté par Tsubame m'était tout à fait inconnu, aussi a-t-il été édifiant d'en apprendre davantage sur le sort des Coréens au Japon durant cette première moitié du XXe siècle, et de savoir qu'ils étaient considérés et traités comme des étrangers, au point de devenir la cible de la haine de ces derniers, et de devoir vivre cachés pour le restant de leurs jours, sous peine de se retrouver stigmatisé et sans patrie.
Le mystère qui entoure la disparition de la mère et de l'oncle de Yonhi/Mariko est prétexte à revisiter l'Histoire, et à tâcher de comprendre ce qu'a pu être le sort de ces Coréens ayant fui leur pays, et devenus indésirables dans celui où ils s'étaient installés.
On retrouve les figures déjà croisées dans le premier tome, Yukio, Yukiko, Monsieur Takahashi, et cela est saisissant, dans la mesure où l'on sait ce qui se cache derrière la mort du père de Yukio notamment. Ce choix narratif est très réussi, et permet de creuser une figure de Mariko qui restait mystérieuse dans le récit rapporté par Yukiko à sa fille dans Tsubaki.
Je suis donc plus qu'enthousiaste à l'idée de poursuivre la série, et de découvrir l'histoire de nouveaux personnages dans le prochain tome, Hamaguri...
Pour vous si...
Morceaux choisis
"Je ne parle à personne de mon origine. Mon fils croit, comme autrefois mon mari, que ma mère et mon oncle sont morts pendant le tremblement de terre, en 1923. La défaite du Japon et l'indépendance de la Corée n'ont rien changé à l'attitude des Japonais contre les Coréens au Japon. La discrimination est toujours là. Avoir du sang coréen cause des soucis insolubles. Je ne pourrai jamais avouer l'histoire de mon origine à mon fils et à sa famille. Je ne veux absolument pas que notre vie en soit perturbée."
Note finale3/5(cool)
Le synopsis
On retrouve dans le roman Mariko, mère de Yukio et maîtresse du père de Yukiko que nous avions découverts dans le premier tome. Cette fois-ci, elle est la protagoniste, et nous livre son plus grand secret : les origines coréennes de sa famille.
Enfant, elle a vu disparaître sa mère et son oncle lors du tremblement de terre de 1923, période durant laquelle les Coréens ont été traqués et exterminés par les Japonais.
Confiée à un prêtre, la petite Yonhi devient Mariko, et ne révélera jamais à quiconque son nom coréen, pas même à son époux, ni à son fils.
Mon avis
J'ai été prise, à la lecture de Tsubame, du même envoûtement que celui ressenti en lisant Tsubaki.
La même écriture franche et dépouillée parvient à absorber le lecteur et à transmettre des sentiments profonds, ici ayant trait à l'identité, au rejet, à la peur de devenir apatride.
L'épisode conté par Tsubame m'était tout à fait inconnu, aussi a-t-il été édifiant d'en apprendre davantage sur le sort des Coréens au Japon durant cette première moitié du XXe siècle, et de savoir qu'ils étaient considérés et traités comme des étrangers, au point de devenir la cible de la haine de ces derniers, et de devoir vivre cachés pour le restant de leurs jours, sous peine de se retrouver stigmatisé et sans patrie.
Le mystère qui entoure la disparition de la mère et de l'oncle de Yonhi/Mariko est prétexte à revisiter l'Histoire, et à tâcher de comprendre ce qu'a pu être le sort de ces Coréens ayant fui leur pays, et devenus indésirables dans celui où ils s'étaient installés.
On retrouve les figures déjà croisées dans le premier tome, Yukio, Yukiko, Monsieur Takahashi, et cela est saisissant, dans la mesure où l'on sait ce qui se cache derrière la mort du père de Yukio notamment. Ce choix narratif est très réussi, et permet de creuser une figure de Mariko qui restait mystérieuse dans le récit rapporté par Yukiko à sa fille dans Tsubaki.
Je suis donc plus qu'enthousiaste à l'idée de poursuivre la série, et de découvrir l'histoire de nouveaux personnages dans le prochain tome, Hamaguri...
Pour vous si...
- Vous vous êtes laissé captiver par Tsubaki
- Vous vous posez des questions sur les liens qui peuvent exister entre Coréens et Japonais (et oui, il y a des gens qui sont curieux)
Morceaux choisis
"Je ne parle à personne de mon origine. Mon fils croit, comme autrefois mon mari, que ma mère et mon oncle sont morts pendant le tremblement de terre, en 1923. La défaite du Japon et l'indépendance de la Corée n'ont rien changé à l'attitude des Japonais contre les Coréens au Japon. La discrimination est toujours là. Avoir du sang coréen cause des soucis insolubles. Je ne pourrai jamais avouer l'histoire de mon origine à mon fils et à sa famille. Je ne veux absolument pas que notre vie en soit perturbée."
Note finale3/5(cool)