Super 8 - Mars 2016
9782370560575
Qu'on aime ou pas le bleu électrique de la couverture, force est de constater que cette petite souris dans son labyrinthe, couplée à ce titre, rend le tout très intrigant. Les romans sur l'enfermement, les véritables huis-clos sont finalement assez rares et je n'ai donc pas hésité longtemps avant de me jeter sur la bête (qui est toute petite, n'ayez pas peur !).
De quoi ça parle :Linus, 16 ans, se réveille un matin sur le sol d'un sinistre bunker souterrain. Sans eau, sans nourriture... et sans la moindre explication. Manifestement, il a été kidnappé. Pour quel motif ? Et qu'attend-on de lui ? Les jours passent. D'autres détenus, n'ayant apparemment rien en commun, sont amenés par un ascenseur. Une petite fille. Un vieil homme malade. Un toxicomane. Un autre homme, une autre femme. Capturés en pleine rue, comme lui. Enfermés et désormais, constamment surveillés. Et incapables de comprendre ce qu'ils font en ce lieu. Bientôt, et tandis que le temps commence à perdre sa réalité, une horrible vérité se fait jour. Il ne s'agit plus de sortir – c'est manifestement impossible. Il s'agit de survivre. Ensemble. Le plus longtemps possible. En espérant obtenir une réponse à la seule question qui vaille : Pourquoi ?
Et ça donne quoi ?Ce roman est construit sous la forme d'un journal intime, tenu par le héros/narrateur, Linus, jeune riche sdf de 16 ans, ce qui va nous permettre de découvrir en même temps que lui le lieu où il est détenu, une espèce de bunker, vide, froid et bardé de caméras, ainsi que les autres captifs qui arrivent au compte-gouttes. Plus les jours avancent, plus nos six protagonistes perdent leurs repères, la faim se fait sentir, les esprits s'échauffent et la survie devient de plus en plus difficile. Les personnages, tous différents mais tous très crédibles, sont particulièrement détestables, seuls Linus, Jenny et Russel ont trouvé grâce à mes yeux mais en même temps, difficile de se montrer sous son meilleur jour lorsque l'on a été privé de sa liberté par un sadique. Malgré cela, on s'attache rapidement à cette petite bande, aussi désagréables qu'ils peuvent l'être, aucun n'a mérité de se retrouver là et j'ai vraiment trouvé que leurs caractères, leurs personnalités et leurs réactions étaient finalement très justes.
Les paragraphes et les chapitres, courts et lapidaires, nous font vraiment vivre au même rythme que tout ce beau monde, la pression et la tension sont constantes mais le ton de Linus reste tout de même très clinique, froid, voire distant et par moment, j'aurais aimé quelques détails de plus sur leur vie dans le bunker par exemple. On comprend vite qu'il(s) s'ennuie(nt) et certains chapitres font que nous aussi... Heureusement, ce sentiment disparaît aussi vite qu'il est venu, un nouveau rebondissement a tôt fait d'arriver pour nous réveiller et pour secouer les captifs.
Peu à peu, et c'est vraiment ça qui devient intéressant au fil des pages, c'est la transformation du ravisseur (dont nous n'avons absolument aucune idée de l'identité) en autorité divine et supérieure. En effet, le groupe vit au son de l'ascenseur qui leur apporte vivres et petits objets de confort, ils sont rapidement punis en cas de rébellion et Linus en vient, dans son journal, à s'adresser de plus en plus à l'homme inconnu, d'abord en l'insultant, ce qui est très compréhensible, puis en le mentionnant par une règle typographique que l'on réserve habituellement à Dieu : la majuscule à tous les pronoms "je Vous en prie" par exemple. C'est cette évolution, couplée à celle des autres personnages ou aux pages où Linus semble perdre totalement pied, qui rend vraiment ce livre intéressant. Nous sommes nous-aussi placés en position de voyeur et ça met franchement mal à l'aise...
En bref :Un très bon roman pour le genre qui a manqué tout de même de plus de détails (et de révélations, hélas !), une tension machiavélique qui prend possession à la fois des captifs et du lecteur, les pages se tournent à une vitesse incroyable et une ambiance effrayante à la Saw (le premier et sans les litres de sang) qui font réfléchir sur le fait que ce roman était, dans sa parution originale, orienté vers un public adolescent ! Comme quoi les anglophones sont beaucoup moins frileux que nous avec les têtes blondes acnéiques... Ce n'est pas un coup de cœur parce qu'il m'en faut un peu plus malheureusement mais on n'en est vraiment pas loin, Linus nous décrit constamment les odeurs que dégagent nos captifs et je les ai encore dans le nez...
9782370560575
Photo en high def, poils de chat compris.
Qu'on aime ou pas le bleu électrique de la couverture, force est de constater que cette petite souris dans son labyrinthe, couplée à ce titre, rend le tout très intrigant. Les romans sur l'enfermement, les véritables huis-clos sont finalement assez rares et je n'ai donc pas hésité longtemps avant de me jeter sur la bête (qui est toute petite, n'ayez pas peur !).
De quoi ça parle :Linus, 16 ans, se réveille un matin sur le sol d'un sinistre bunker souterrain. Sans eau, sans nourriture... et sans la moindre explication. Manifestement, il a été kidnappé. Pour quel motif ? Et qu'attend-on de lui ? Les jours passent. D'autres détenus, n'ayant apparemment rien en commun, sont amenés par un ascenseur. Une petite fille. Un vieil homme malade. Un toxicomane. Un autre homme, une autre femme. Capturés en pleine rue, comme lui. Enfermés et désormais, constamment surveillés. Et incapables de comprendre ce qu'ils font en ce lieu. Bientôt, et tandis que le temps commence à perdre sa réalité, une horrible vérité se fait jour. Il ne s'agit plus de sortir – c'est manifestement impossible. Il s'agit de survivre. Ensemble. Le plus longtemps possible. En espérant obtenir une réponse à la seule question qui vaille : Pourquoi ?
Et ça donne quoi ?Ce roman est construit sous la forme d'un journal intime, tenu par le héros/narrateur, Linus, jeune riche sdf de 16 ans, ce qui va nous permettre de découvrir en même temps que lui le lieu où il est détenu, une espèce de bunker, vide, froid et bardé de caméras, ainsi que les autres captifs qui arrivent au compte-gouttes. Plus les jours avancent, plus nos six protagonistes perdent leurs repères, la faim se fait sentir, les esprits s'échauffent et la survie devient de plus en plus difficile. Les personnages, tous différents mais tous très crédibles, sont particulièrement détestables, seuls Linus, Jenny et Russel ont trouvé grâce à mes yeux mais en même temps, difficile de se montrer sous son meilleur jour lorsque l'on a été privé de sa liberté par un sadique. Malgré cela, on s'attache rapidement à cette petite bande, aussi désagréables qu'ils peuvent l'être, aucun n'a mérité de se retrouver là et j'ai vraiment trouvé que leurs caractères, leurs personnalités et leurs réactions étaient finalement très justes.
Les paragraphes et les chapitres, courts et lapidaires, nous font vraiment vivre au même rythme que tout ce beau monde, la pression et la tension sont constantes mais le ton de Linus reste tout de même très clinique, froid, voire distant et par moment, j'aurais aimé quelques détails de plus sur leur vie dans le bunker par exemple. On comprend vite qu'il(s) s'ennuie(nt) et certains chapitres font que nous aussi... Heureusement, ce sentiment disparaît aussi vite qu'il est venu, un nouveau rebondissement a tôt fait d'arriver pour nous réveiller et pour secouer les captifs.
Peu à peu, et c'est vraiment ça qui devient intéressant au fil des pages, c'est la transformation du ravisseur (dont nous n'avons absolument aucune idée de l'identité) en autorité divine et supérieure. En effet, le groupe vit au son de l'ascenseur qui leur apporte vivres et petits objets de confort, ils sont rapidement punis en cas de rébellion et Linus en vient, dans son journal, à s'adresser de plus en plus à l'homme inconnu, d'abord en l'insultant, ce qui est très compréhensible, puis en le mentionnant par une règle typographique que l'on réserve habituellement à Dieu : la majuscule à tous les pronoms "je Vous en prie" par exemple. C'est cette évolution, couplée à celle des autres personnages ou aux pages où Linus semble perdre totalement pied, qui rend vraiment ce livre intéressant. Nous sommes nous-aussi placés en position de voyeur et ça met franchement mal à l'aise...
3,5/5
En bref :Un très bon roman pour le genre qui a manqué tout de même de plus de détails (et de révélations, hélas !), une tension machiavélique qui prend possession à la fois des captifs et du lecteur, les pages se tournent à une vitesse incroyable et une ambiance effrayante à la Saw (le premier et sans les litres de sang) qui font réfléchir sur le fait que ce roman était, dans sa parution originale, orienté vers un public adolescent ! Comme quoi les anglophones sont beaucoup moins frileux que nous avec les têtes blondes acnéiques... Ce n'est pas un coup de cœur parce qu'il m'en faut un peu plus malheureusement mais on n'en est vraiment pas loin, Linus nous décrit constamment les odeurs que dégagent nos captifs et je les ai encore dans le nez...