Résumé :
« Un vieux barbon décide d’épouser au plus vite sa pupille qui ne l’aime pas. C’est sans compter sur l’ardeur du comte Almaviva qui, avec l’aide de son complice le barbier Figaro, tentera tout pour arracher la belle aux griffes du vieux jaloux. Stratagèmes esquivés et rebondissements insensés vont donner un rythme effréné à cette brillante intrigue jusqu’à la chute du rideau. »
Mon avis :
Une nouvelle fois, le professeur de français nous a demandé de livre deux livres. Cette fois-ci il s’agissait du Barbier de Séville de Beaumarchais et d’Un cœur simple de Flaubert. J’ai débuté par le premier, tout simplement car c’est celui que j’ai pu me procurer le plus rapidement. Comme vous le savez sûrement, il s’agit d’une pièce de théâtre dont Le Mariage de Figaro est considéré comme la suite puisque les mêmes personnages y sont présents. J’avais du lire cette pièce au collège et je me souviens l’avoir beaucoup apprécié. J’étais donc plutôt contente de retrouver la plume de Beaumarchais quelques années plus tard et de me replonger dans les aventures de Figaro et de son maître Le Comte Almaviva. Comme d’habitude avec le théâtre, je n’ai pas été déçue!
Dans la scène initiale, nous faisons la connaissance du Comte qui attend impatiemment l’apparition de Rosine au balcon. Il l’a rencontré six mois auparavant à Madrid et n’a jamais pu l’oublier, c’est pourquoi il s’est lancé à sa recherche. Cependant, lorsqu’il la retrouve, les choses ne sont pas si simples. Il ne lui suffit pas de déclarer sa flamme à Rosine pour que celle-ci tombe dans ses bras. La première difficulté est que Rosine, orpheline, est sous le contrôle permanent de son tuteur Bartholo. On peut très clairement dire qu’il se comporte comme un tyran avec elle. Elle n’a le droit de rien faire, pas même se mettre à la fenêtre. En réalité, si cet homme se comporte de cette manière, c’est qu’il a peur. Il a réellement peur que sa pupille tombe sous le charme d’un homme quelconque et qu’elle quitte donc sa demeure, le laissant seul. La suite de l’histoire va prouver que Bartholo avait raison de se méfier. En effet, le Comte Almaviva va user et abuser de stratagèmes divers pour se faire connaître de Rosine puis pour la séduire. Avec son valet Figaro, le barbier de Séville, il va donc se lancer à la conquête du cœur de sa belle…
Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rosine.
Je dois avouer que j’ai beaucoup aimé cette pièce de théâtre! Je l’ai trouvé très divertissante et même amusante. L’histoire est sympathique et surtout les personnages sont attachants, ou du moins Le Comte et Rosine le sont. On espère vraiment que les deux amants seront réunis au final et que Rosine échappera à l’autorité de son tuteur. En réalité, on passe par plusieurs phases pendant la lecture de cette pièce. Au début, on est plutôt impatient car on se demande quand et comment le Comte et Figaro vont mettre leur plan en place, ensuite on est intrigué car au final, même si on connaît les grandes lignes du plan, on n’en connaît pas les détails. Plus tard on est compatissant quand on voit à quel point Rosine souffre de sa situation actuelle. On est attendri quand les deux amants sont réunis, même brièvement et on est parfois agacé par le comportement de Bartholo. En bref, ce livre est une vraie palette d’émotions mais tout en restant léger. En effet, il y a toujours des petits aspects comiques qui rendent la pièce beaucoup plus agréable à lire et qui nous permettent de modérer notre énervement envers Bartholo ou notre tristesse face à la situation de Rosine.
Je crois bien que l’une de mes scène préférées dans cette pièce est la scène où Bartholo accuse Rosine d’avoir écrit une lettre à un quelconque amant car il manque une feuille de papier à lettres sur son bureau et que la plume neuve est tâchée d’encre. Rosine ne se démonte pas, elle tient tête à son tuteur. C’est une vraie femme de caractère! J’ai beaucoup aimé son personnage car j’ai trouvé qu’il contrastait avec les jeunes femmes des autres pièces de théâtre de l’époque. Je l’ai trouvé beaucoup plus forte, tout en restant fragile à l’intérieur bien sûr. Dans la scène 6 de l’acte IV, elle tient tête à une autre personne (que je ne nommerais pas pour éviter tout spoil!) et j’ai trouvé cela très courageux de sa part. Elle est en colère et n’a pas peur de le montrer.
Le personnage du Comte Almaviva m’a bien plu aussi. Il est vraiment déterminé à conquérir le coeur de cette jeune femme dont il est tombé fou amoureux six mois auparavant. Quand on y pense, c’est vraiment très très romantique mais aussi émouvant dans un sens! Lui aussi va être courageux à plusieurs reprises et surtout, il va être très inventif. Dès que son stratagème est sur le point d’être révélé au grand jour, il trouve un moyen de retourner la conversation à son avantage.
Bien sûr, tout ceci ne pourrait pas se dérouler sans l’aide de Figaro, le personnage qui donne son nom à la pièce de théâtre. J’avoue que c’est plutôt malin de la part de l’auteur d’avoir nommé sa pièce Le Barbier de Séville. Qui pourrait s’attendre à lire l’histoire de deux amants prêt à tout pour être réuni sous un titre pareil ? De plus, Figaro est tout de même un des personnages central du livre. Sans lui, aucuns des stratagèmes ne serait possible, tout simplement car il connaît personnellement Bartholo et qu’il peut donc rentrer chez lui (contrairement à tous les autres hommes, amants potentiels de Rosine). De plus, c’est un valet. Il apporte cette petite touche de malice typique des œuvres classiques et qui rajoute toujours un petit effet comique bien appréciable.
Le Comte : Son caractère ?
Figaro : Brutal, avare, amoureux et jaloux à l’excès de sa pupille, qui le hait à mort.
Le Comte : Ainsi, ses moyens de plaire sont…
Figaro : Nuls.
J’ai beaucoup aimé la plume de Beaumarchais. C’est très fluide, les répliques ne sont pas très longues, on ne perd donc jamais le fil. Les scènes aussi sont courtes (certaines se limitent même à une réplique d’un personnage isolé), ce qui permet de fractionner sa lecture plus facilement. Le vocabulaire employé reste classique mais est tout à fait compréhensible, tout comme les tournures de phrase.
En bref, voici encore une fois une pièce de théâtre que j’ai adoré lire. L’histoire est intéressante, a même un petit côté palpitant et certains des personnages sont très attachant. On prend donc beaucoup de plaisir à les accompagner dans leurs petites aventures. Après cette lecture, j’ai hâte de relire Le Mariage de Figaro et de retrouver Almaviva, Rosine et Figaro. Si je me montre aussi enthousiaste, c’est parce que je trouve ça tellement excitant d’aimer un classique! L’école arrive parfois à nous dégoûter de certaines classiques qu’on aurait pu aimer dans le cadre d’une lecture privée. C’est aussi pour cela que j’aime l’université, on doit lire certains livres, mais en cours, on ne passe pas notre temps à les analyser dans les moindres détails, on n’étudie pas les figures de style une par une jusqu’à ne plus vouloir entendre parler de cet auteur et notre opinion sur cette lecture reste donc intacte.
Note : 18/20
Si vous êtes exempt des gens de guerre, vous n’êtes pas exempt de politesse peut-être ?