Mon chien stupide, John Fante

chien

Résumé :

Un énorme chien à tête d’ours, obsédé et très mal élevé, débarque un soir dans la famille en crise d’Henry J. Molise, auteur quinquagénaire raté et désabusé. Dans leur coquette banlieue californienne de Point Dume, ce monstre attachant s’apprête à semer un innommable chaos. Un joyau d’humour loufoque et de provocation ravageuse.

Mon avis

Ce livre, dont le titre fait sourire, m’a directement tapé dans l’œil avec sa drôle de couverture. Il traînait dans ma PAL depuis un petit bout de temps jusqu’à ce que mon ami Smadj (tu as vu j’utilise le super pseudo huhu) de C’est Contagieux! m’empresse de le lire. Je n’ai d’ailleurs pas manqué de le remercier car j’ai passé un excellent moment de lecture !

Mon chien stupide est le premier roman de John Fante que je lis et c’est avec beaucoup d’enthousiasme que je l’ai entamé. L’auteur nous dresse le portait des Molise, qui sont loin d’être conformes au cliché de la famille modèle américaine. Henry -le père-, écrivain médiocre reconverti dans les scénarios de films, tente tant bien que mal de renouer avec le succès. A 50 ans et en pleine crise existentielle, ce dernier rêve secrètement de tout laisser derrière lui et s’envoler pour Rome. Harriet -la mère-, sous ses airs de fée du logis, n’hésite pas à proférer des menaces à l’encontre de son mari, voire à quitter le foyer conjugal à la moindre contrariété. Puis viennent leur quatre enfants : Dominic, l’aîné et militaire de profession, ne s’intéresse qu’aux femmes noires au grand dam de sa mère. Denny, le second fils, cherche par tous les moyens à se dérober au service militaire pour se lancer dans une carrière d’acteur à Hollywood et n’a aucun scrupule à faire faire ses devoirs par sa mère. Tina, l’unique fille de la fratrie, est en couple avec un ancien militaire devenu surfeur -qualifié de clochard des plages par Henry- et considère son père comme un rustre bon à rien. Enfin, Jamie, le petit dernier, suit des cours à l’université et semble le plus équilibré de tous.

Tout ce petit monde va voir son train train quotidien chamboulé avec l’arrivée, un soir d’orage, d’un gros chien japonais qui a élu domicile dans leur jardin. Stupide, sobriquet donné au chien, reflète parfaitement le caractère de ce dernier. En effet, à la fois idiot et à l’orientation sexuelle inhabituelle, ce chien ne va pas manquer de se mettre, ainsi que sa nouvelle famille d’accueil, dans des situations embarrassantes mais pas que. Avec la présence de Stupide, chaque membre de la famille Molise, se révèle peu à peu et les sentiments sont mis à nu, en particulier ceux d’Henry dont la vie de couple et le quotidien, de façon générale, seront affectés par l’émancipation de ses enfants, qui vont peu à peu quitter le nid.

L’intrigue est prenante et du fait que le roman soit assez court, je l’ai lu d’une traite ! John Fante possède un style décapant et une plume affûtée. Les dialogues sont acerbes. Ici pas de faux semblant, les personnages ne se font pas de cadeaux et n’hésitent pas à se balancer les pires vacheries à la figure. Personne n’est épargné et surtout pas le chien. Le gros point fort que j’ai noté est sans contexte l’humour présent tout au long du récit. Drôlement caustique, ironique et cynique à souhait, Mon chien stupide est un bon remède contre la morosité.

S’il y a une chose que je regrette, c’est le fait que le chien ne soit pas plus mis en avant car avec un titre pareil, je m’attendais à ce que Stupide soit le centre du récit, mais que nenni ! Malgré tout, ce petit détail n’entache pas le plaisir que j’ai eu à suivre les aventures de cette famille peu commune que sont les Molise.

En bref, Mon chien stupide est une lecture légère mais également touchante et empreinte de sensibilité. Une très bonne entrée en matière pour découvrir l’univers de John Fante, dont je n’hésiterai pas à lire les autres romans !

PS : Ce livre a été également lu dans le cadre du challenge Destockage de PAL en Duo pour le Thème 1