Jeudi, mon jour préféré sur le blog. Pourquoi ? Parce que j’apprécie de plus en plus vous parlez des événements littéraires auxquels je participe, alors aujourd’hui je vais vous parler d’un café littéraire magique qui m’a fait rencontrer trois auteurs fort sympathiques. Prends ton ticket et suis-moi.
L’association Lire c’est libre donnait rendez-vous aux lecteurs le 14 avril 2016 à la bibliothèque de la mairie du 7éme arrondissement de Paris pour un café littéraire sous le signe du polar, en effet trois auteurs étaient prêts à se faire éplucher, Amédée Mallock, Ian Manook et Nicolas Zeimet. Des auteurs aux écrits inconnus pour moi alors ni une ni deux me voilà pied au plancher dans mon bolide pour arriver à l’heure… ou pas, une fois installé en toute discrétion je prends l’interview en cours de route.
Nicolas ZEIMET avoue avoir une grande affection pour les États-Unis et c’est pourquoi il s’est inspiré d’une ville fantôme visité lors d’un road trip dans l’Utah pour situer son histoire de Seul les vautours. L’envie d’écrire un thriller choral est née de l’idée de mettre des gens ordinaires dans un contexte extraordinaire à la différence de beaucoup d’auteurs de thriller qui ont pour personnage central des flics ou des enquêteurs. L’action se passe dans les années 80 car il y avait une envie de faire un clin d’œil à son enfance, comment faire quand on est dépourvu des moyens de communication actuels ? Seuls les vautours est aussi un grand contraste avec son deuxième livre Comme une ombre dans la ville qui lui se passe à San Francisco une ville diamétralement opposée. Nicolas Zeimet est un auteur qui écrit au feeling et nous confie qu’il y aura une suite à son premier roman tout d’abord par envie, envie de connaitre ce que vont devenir ses personnages et aussi par demande des lecteurs.
Amédée Mallock a eu au début un problème d’identité alors quand il a changé d’éditeur il a décidé de choisir un pseudo et pour faire simple il a pris le nom de son personnage. Dans le principe de parcimonie qui est le cinquième tome de la série sur neuf au total, le sang va couler en même temps que l’eau va monter en effet cela se situe durant la crue centennale. Ce tome est une chronique plus sombre presque apocalyptique et surtout pamphlétaire qui permet d’exprimer sa pensée sur la société actuelle. Chaque tome est indépendant, construit comme un one shot, ce qui permet de les lires dans n’importe quel ordre. Le commissaire Mallock est un personnage plein de contradictions comme chacun de nous, chaque être est paradoxal et quand il prendra sa retraite il écrira son histoire, une sorte de livre dans le livre. L’auteur met trois ans pour écrire un livre alors il travaille sur trois manuscrits en même temps, un vrai travail de titan, quand il en écrit un, il en corrige un autre et écrit le plan pour un nouveau.
Ian Manook situe la Mongolie comme pays central dans ses livres. Un pays connu par l’auteur suite à ses voyages sans pour autant vouloir en faire un terrain de jeu littéraire, car pour lui l’écriture est venu sur le tard par envie d’écrire sur ses souvenirs de voyage. Pour l’auteur il est inconcevable d’écrire un bouquin de moins de 500 pages alors il écrit sans plan souvent d’un seul jet sans forcément d’idée de départ, juste avec le décor et une idée de fin, ce qui lui joue des tours car il se perd souvent dans l’écriture. Quand on lui demande s’il se documente, sa réponse est oui mais après l’écriture, pour voir si je ne suis pas parti trop loin. Ses idées s’inspirent de faits divers, pour son dernier livre il s’est inspiré d’une coupure de presse lors d’un standby dans un aéroport. Le parfait opposé de Mallock.
À la question collégiale pourquoi il y a un zeste de fantastique et d’irrationnel dans vos livres, les auteurs ont répondu ceci.
Manook : La culture chamanique en Mongolie apporte un aspect différent qui influe sur les personnages, il faut de l’imaginaire dans le roman, tout n’a pas besoin d’être vrai mais d’être vraisemblable. Chaque chapitre est un aller-retour, le polar est une convention entre l’auteur et le lecteur, lui faire croire ce que l’on veut et puis lui mentir sans scrupules.
Zeimet : La culture indienne comporte tellement de légendes que c’est une porte ouverte sur le fantastique, idéal pour brouiller les pistes.
Mallock : Il faut repousser les barrières et aller à la limite de la crédulité du lecteur, il n’y a aucun intérêt à lire des livres issus du quotidien.
Ce qui m’a le plus épaté dans cet échange c’est que ces trois auteurs ont des univers différents et des manières d’écrire différentes. D’ailleurs je ne vous cache pas que leur explication sur leur méthode de travail m’a particulièrement captivé.
Après l’interview, place aux dédicaces et aux retrouvailles, j’ai revu des copains lecteurs et c’est toujours un grand plaisir pour moi de papoter avec eux, David et Armelle je vous fais des bisous. C’était aussi l’occasion de faire connaissance avec d’autres et de se procurer les livres des auteurs, une excuse pour parler avec eux, timidement certes mais je progresse.
Merci aux membres de l’association et notamment à la présidente Régine pour ce beau moment
Prochain café littéraire de Lire c’est libre le 11 juin avec pour invités : Caroline Michel, Patrick Lecomte et Sarah Leon, j’ai vraiment hâte car ce sont trois auteurs dont les livres m’attirent beaucoup en ce moment. Si vous souhaitez y participer c’est par là :événement