L’inconsolé

Par Stéphanie @Sariahlit
"Peut-être qu’il commençait à aimer la vie."
Restous Mélissa
160 pages
Éditions Du Petit Caveau (2016)
Collection sans d’absinthe
Au cœur du XIXème siècle, Sacha Gabrilov, vampire arrogant et décadent, parcourt le monde en compagnie d’Henri Duplessis. Lorsque la route des deux dandys les amènent jusqu’en France, ils deviennent rapidement la coqueluche de tout Paris. Au cœur de ces mondanités, Sacha remarque la jeune et innocente Louise Delorme. Le somptueux vampire n’a alors plus qu’un désir : se rapprocher de la jeune fille afin de la posséder et de la pervertir. Dans l’ombre, l’immortel engage alors un jeu dangereux…
Extrait :
« Sacha se planta devant un miroir pour observer attentivement son visage juvénile. Il avait toujours une peau blanche, pure et lisse comme le plus beau des marbres et des yeux de bête sauvage. Mais où diable était passait son aura? Auparavant, sa simple présence était aussi fascinante que terrifiante. Et maintenant? Maintenant, il n’était qu’un dandy parmi d’autres. Il se démarquait peut-être par sa haute taille, pas moins de six pieds, et ses origines slaves…. Ah s’ils savaient! Sous l’apparente respectabilité se cachait un montre tapi au plus profond de lui. »
Mon avis :
Sacha Gabrilov et Henri Duplessis ne passent pas inaperçus au sein de la société française du XIXème siècle. Aussi beaux qu’arrogants, les deux jeunes hommes attirent le regard de toutes les prétendantes lors du début de la saison mondaine. Mais c’est sur une unique jeune femme que se porte le regard de Sacha : Louise. Sous son apparence ordinaire pour une fille de l’époque, dont les traits correspondent en tout point aux canons hormis sa chevelure ébène, elle semble avoir quelque chose qui ébranle Sacha. Il ne parvient pas à comprendre ce que c’est, mais il décide de se rapprocher de la jeune femme pour le découvrir et, par là même, s’amuser un peu avec elle en la poussant dans ses retranchements.L’inconsolé est un court récit sombre se déroulant à la Belle Époque. Sacha représente l'antihéros par excellence : élégant, arrogant, froid, égoïste, il incarne un être au sang froid possédé par ses pulsions qui le poussent à s’assouvir de sang et à tuer les filles qui croisent sa route. Il inspire la méfiance, contrairement à Henri qui, malgré son régime restreint, incarne la beauté. Il est réservé, discret. Mais c’est aussi celui des deux qui cache le mieux leur secret. Louise apparaît entre les deux hommes comme un être pur que Sacha va vouloir modeler, libérer, éduquer contre l’avis d’Henri. Mais les apparences sont parfois trompeuses : Louise va vite se retrouver dans des situations difficiles qui vont la changer irrémédiablement. Je n’ai pas su m’attacher à elle malgré ce qu’elle vit. Je l’ai trouvé un peu trop naïve et ingénue, parfois même quelconque pour attirer l’attention parmi les autres filles. J’ai eu plus de sympathie pour Sacha dont le personnage est plus nuancé et intriguant. Mélissa Restous nous propose une histoire plutôt sympathique à lire, un petit peu courte toutefois : j’aurais apprécié que certaines choses soient plus développées, que l’intrigue se déroule moins rapidement pour donner plus de profondeur aux différents retournements.
★★★☆☆
Mélissa Restous est professeur de français suppléant, et Conseillère municipale de Ville de Beauchamp depuis avril 2014. http://chroniquesdemell.canalblog.com/