Golem, de LRNZ

Par Deslivresetlesmots @delivrezlesmots

Titre : Golem
Auteur : LRNZ
Traduction : ?
Date de publication : janvier 2016
Édition : Glénat
Pages : 280
ISBN : 9782344012062
Synopsis : Steno ne peut pas s’arrêter de rêver. Pour une raison quelconque, dans un monde où le moindre besoin est déjà satisfait par le « système », Steno sent qu’il devra, tôt ou tard, réaliser son rêve par lui-même. Il n’imagine alors pas que le monde entier a besoin de lui, de cette capacité à rêver…
Satire sociale, parabole politique sur la fin de l’économie mondiale, dystopie sur la conquête du monde par les nanomachines… Pour son premier roman graphique au long cours, Ceccotti Lorenzo, alias LRNZ, signe un récit d’anticipation ambitieux, surprenant et complètement maîtrisé en s’inscrivant dans un registre graphique élégant et virtuose.

Avis : ★★★✩✩

Merci à NetGalley et Diamond Book Distributors de m’avoir envoyé ce service de presse numérique en échange d’une chronique honnête. Du coup je l’ai lu en anglais, mais j’ai mis les références de Glénat puisque le livre est déjà paru en France (pour une fois qu’on a de l’avance !).

Avant tout, je pense qu’un « avertissement » est nécessaire : comme pour Faith, j’ai eu ce service presse numérique au format PDF avec des DRM et ce fut une véritable plaie pour le lire (surtout au vu du nombre de pages). Il y a en plus beaucoup de planches en pleine page, voire sur une double page dont je n’ai pas pu profiter pleinement sur ce format. Du coup, j’ai grandement hésité entre trois ou quatre étoiles, mais pour ma lecture personnelle à cet instant, c’est trois. J’espère pouvoir le relire en papier pour m’en faire une idée plus agréable.

On rentre in medias res dans l’histoire, sans introduction donc. Ça fonctionne plutôt bien même si on se sent vite perdu au milieu de ces noms et de ce monde nouveau. On comprend assez rapidement qu’il s’agit d’un monde dystopique, où les gens sont harcelés constamment de publicités. Dès le réveil, en se brossant les dents, en marchant dans la rue… Quelques (quatre ?) compagnies semblent se partager le marché mondial et font partie intégrante de la vie des habitants. D’ailleurs, ces derniers ont tous une sorte de téléphone du futur sous forme d’oreillette, qui fait également office d’ordinateur et surprise, de spot publicitaire.

Au milieu de tout ça, on suit Steno qui semble avoir tout de l’adolescent banal si ce n’est qu’il a des cauchemars assez spéciaux à répétition. Il se retrouve impliqué, pas vraiment par hasard, dans le groupe des rebelles qui font tout pour renverser le gouvernement actuel. Ils vivent en autarcie, sans technologie et sans produits fabriqués par les quatre compagnies qui ont le monopole absolu. Au fur et à mesure de l’histoire, on réalise en même temps que Steno à quel point son histoire fait partie de celle des rebelles. On en apprend notamment plus sur son père à l’aide de flashbacks, assez bien menés.

J’aime plutôt le dessin mais à certains moments je trouvais ça très confus et j’avais du mal à comprendre ce qui se passait, qui était où et faisait quoi. J’ai également gardé en tête un dessin qui représentait Steno avec son père et sa mère, qui aurait dû être touchant et beau mais franchement, le père a une main à la Slenderman. Je ne plaisante pas, ses doigts font la taille de son autre bras, je suis pas une pro de l’anatomie mais là c’était effrayant. Quelques moments dans l’histoire sont confus également, ou alors c’est simplement moi qui ait eu du mal à suivre… Le fait que beaucoup de personnages portent des masques n’aide pas forcément à suivre et les reconnaître quand ils les enlèvent ou les remettent.

Ce que j’ai particulièrement apprécié en revanche, c’est à quel point l’histoire est recherchée, fouillée, avec des références dans tous les sens à l’astrologie avec les signes du zodiaque, à la mythologie avec le golem, et la fin de l’édition américaine est accompagnée d’un glossaire onomastique avec une explication de l’étymologie et des références faites avec les noms, etc. En plus, difficile de ne pas voir les parallèles avec notre société de consommation et ses dérives, ça fait donc réfléchir et c’est quelque chose que j’apprécie dans mes lectures.


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