Le naufragé de la méduse, de Catherine Cuenca

Par Deuxpourune

La couverture -que nous trouvons très belle- représente un personnage du tableau de Géricault.

1818. Mélia, dont le père est mort dans le naufrage du bateau « La Méduse » vit avec sa tante, concierge dans l’immeuble où s’est installé un jeune peintre, Géricault. Lorsque celui-ci décide de rendre hommage aux marins morts lors du naufrage de la Méduse, des hommes louches commencent à s’intéresser d’un peu trop près au tableau. Mélia se retrouve alors entourée de mystères qu’il lui faut, bien malgré elle, éclaircir.

L’avis de Mlle Jeanne : J’ai beaucoup aimé Le naufragé de la Méduse. L’histoire est entrainante et le personnage de Mélia est très attachant. Elle est victime de discriminations étant une « mulâtresse » (fille d’un blanc et d’un noir), et on a tout de suite envie de la soutenir ; de crier à l’injustice ! Géricault est pour l’abolition de l’esclavage, et il arrive à le montrer sur son tableau en y plaçant un personnage noir. Ce peintre apparait comme un personnage dur envers son apprenti, mais également très engagé. Il continue son œuvre malgré les menaces car il veut rétablir la vérité et un peu d’égalité. Louis, l’apprenti de Géricault est un personnage plutôt drôle ; il est souvent bougon mais également très attachant. Ce livre nous montre aussi comment un peintre qui travaille d’après des faits historiques peut sans inspirer en prenant des libertés par rapport à la vérité. Je ne connaissais pas du tout le tableau du Radeau de la méduse (honte à moi !) et ce roman m’a donc appris beaucoup de choses.

Le Radeau de la Méduse, de Géricault

Catherine Cuenca a une très belle écriture et j’avais un peu l’impression d’être aux côtés de Melia le temps de ma lecture !

L’avis de Yoko : Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en commençant ma lecture, la couverture en disant très peu, et j’avais un peu peur du côté scolaire (qui a pourtant plu à Mlle Jeanne) visant à remettre en contexte la peinture d’un tableau connu. En réalité, on comprend rapidement que l’intrigue se centre autour de Mélia qui prend progressivement une place importante dans l’histoire. Le côté positif étant que l’on s’attache à ce personnage indépendant, fort et sensible ; le côté négatif étant que l’intrigue se révèle assez linéaire (ce n’est pas par hasard si Mélia est le personnage principal, pas par hasard si les circonstances de la mort de son père restent troubles, pas par hasard si… (je ne vous en dit pas trop non plus😉 )). J’aurais donc apprécié que l’histoire soit un peu plus développée, qu’il y ait plus de fausses pistes et des complications. Malgré tout, le récit paraît réaliste, l’auteur(e) évite les clichés : tout le monde n’est pas hostile envers Mélia à cause de sa peau foncée, cette dernière est certaine de ses sentiments (pendant une dizaine de pages, j’ai eu très peur qu’un triangle amoureux ne se mette en place) et le personnage de Géricault est crédible.

Cet avis peut paraître en demi-teinte mais je crois que si j’ai autant de critiques à formuler concernant Le naufragé de la méduse c’est parce que ce roman m’a vraiment plu et que j’aurais aimé pouvoir rester dans cet univers plus longtemps. L’écriture de l’auteur(e) convient parfaitement à son histoire et on tourne les pages sans y prêter garde.

Bref, une histoire passionnante qui nous a laissé un tout petit peu sur notre faim !

Un grand merci aux éditions Bulles de Savon pour nous avoir envoyé ce livre !

Les deux sœurs…