Titre : Amsterdam
Auteur : Ian McEwan
Traduit de l’anglais par Suzanne V. Mayoux
Edité par Gallimard
Dates de parution : mars 2001 et août 2002 pour le format poche
252 pages en poche
D’emblée, je peux le dire, ce n’est pas le meilleur de Ian McEwan mais c’est un petit livre bien enlevé qui m’a fait passer un excellent moment (dans le train). Cynique, c’est le terme qui convient le mieux pour qualifier ce texte. Et j’aime ça.
Première image : deux amis se retrouvent à l’enterrement d’une de leur ancienne maîtresse et discutent. Deux autres hommes y sont aussi : le mari actuel et un ancien amant qui brigue le poste de premier ministre (et que les deux amis détestent). Voilà les quatre personnages importants de cette histoire. Tout ce beau monde est prêt à tout pour atteindre la gloire, quitte à écraser les autres. L’ambition les ronge et les mène, rien d’autre n’est important pour eux. Ian McEwan dresse le portrait d’une société britannique hypocrite et opportuniste, avec talent.
Le musicien croit composer la symphonie de sa vie, le patron d’un quotidien anglais croit détenir le scoop qui fera vendre son journal à des milliers d’exemplaires, le mari croit orchestrer une partie du jeu, et l’homme politique croit qu’il s’en sortira en jouant la carte de la sincérité. Et pour cela, tous les personnages bousculent les valeurs morales sans réserve et sans état d’âme.
Qu’est-ce qui m’a empêchée de considérer ce roman comme un énième très bon d’un de mes auteurs anglais favoris ? La fin. Oui, la fin, grotesque (si, si on peut le dire) et très tirée par les cheveux. Elle m’a tout de même arraché un sourire (mais avec cet auteur, je ne suis pas moi-même). D’autant plus que je m’y attendais depuis quelques pages, elle n’arrive pas avec la finesse habituelle mais plutôt avec des gros sabots bien boueux. Dommage.
Un aperçu :
« Tels des icebergs, nous ne donnons à voir que la surface, d’une apparente clarté à l’usage du monde, d’un moi dont l’essentiel reste immergé. Ici s’offrait une rare plongée sous les vagues, la découverte de l’intimité trouble d’un homme, de sa dignité chamboulée par la toute-puissance du fantasme et de l’imaginaire à l’état pur, par cet élément humain irréductible –le psychisme. »
Ma prochaine lecture de cet auteur sera Samedi qui m’attend sagement sur une étagère depuis des années.