Dans l’intimité du pouvoir : Journal politique : 2012-2014. Une phrase juste surlignée dans l’ouvrage très informatif de Dominique Lebel : L’acceptabilité sociale, ce n’est pas l’unanimité sociale. La recherche de l’unanimité paralyse beaucoup de projets collectifs chez nous.
Autant il nous faut, comme société, défendre bec et ongles, tout empiétement sur les droits individuels, autant on ne peut tolérer que des minorités agissantes, de tous crins et de tous intérêts, entravent les efforts de développement légitimes que promeuvent des organismes privés et/ou étatiques. La dictature de la minorité est aussi inacceptable que celle de la majorité.
Je ne saurais trop recommander la lecture de ce livre à quiconque s’intéresse à l’histoire contemporaine du Québec. On y suit une première ministre au jour le jour, à travers les aléas du pouvoir, d’une campagne électorale et d’une défaite annoncée. Cours magistral sur les contingences des microdécisions politiques. Lebel n’y pontifie pas et éclaire.
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Un des problèmes de notre société marécageuse : le conformisme. Lesquels en souffrent le plus ? Ceux du monde médiatique, artistique et littéraire. Une telle peur de passer pour réacs les anime que je vois les gens les plus intéressants et originaux dans une conversation privée se transformer en ânes itératifs et bredouillants de justifications lorsqu’ils ne sont pas certains de l’orthodoxie montréalaise (Plateau) d’une opinion qu’ils viennent d’exprimer à la SRC.
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Au plan spirituel, les humains sont tous égaux. Toutefois, dans ce monde matériel, la hiérarchie est nécessaire au bon aménagement des choses. Et qui dit hiérarchie ne dit pas servitude. Au contraire. La hiérarchie assumée et valorisée entraînerait la responsabilisation des supérieurs et des subordonnés. L’égalitarisme de plastique – qui cache les visées d’individualismes forcenés – est né de l’anarchie qui, elle, engendre l’asservissement, fausse les rapports humains, caviarde les relations intraorganisationnelles.
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Un corbeau en avril. Tache noire et croassante sur le bleu du ciel. Il affirme le printemps, l’annonce au quartier qui
On l’a déjà dit « oiseau de malheur »… Son cri de métal froissé révèle surtout l’état d’esprit de celui qui l’entend.
L’auteur…
Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon