Chronique « Dessous, la montagne des morts »
Public conseillé : Adultes / Grands adolescents
Scénario, dessin et couleurs de Bones,
Style : Horreur
Paru aux éditions « Sandawe », le 20 avril 2016, 16.50 euros,
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L’Histoire
5 mai 1916, dans les tranchées de Vauquois, les gueules cassées se préparent à l’assaut. Adieu la vie, adieu l’amour. Mais cette fois-ci, ils ne rencontrent aucune résistance. Les lignes ennemis semblent abandonnées… Méfiants, ils pénètrent dans une cave et découvrent un charnier putride et grouillant…
10 mai 1916, musée d’histoire naturel. Le jeune Gaspard Petit, physiologiste, est convoqué dans le bureau du directeur. Le médecin général des armées et Mr Nivelle ont amenés avec eux, dans un bocal, une chose effrayante, qui fut humaine avant…
Fasciné, Gaspard doit prendre ses bagages sur le champs pour aller étudier et collecter d’autres “échantillons” dans le secteur de Vauquois.
Ce que j’en pense
Vous aimez frissonner et avoir peur ? Vous aimez les zombies et les monstres chtuliens ? Ca tombe bien ! Fred bones, ce jeune auteur/dessinateur/illustrateur vous a concocté un triptyque horrifique, auto-édité chez “Sandawe.com”, qui devrait vous plaire.
Tout seul aux commandes, Fred a conçu un vrai “Horror Show”, digne de Romero et de John Carpenter.
L’histoire se déroule en 1916. Dans les horreurs (communes) des tranchées, un groupe de soldat tombe par hasard sur des mutations effrayantes et monstrueuses… Qui sont ils ? Par qui ont-ils été crées ? A quelle fin ? Et peut-on s’en servir contre les allemands ?
Toute une série de question, qui vont surtout faire sombrer, Gaspard, le jeune scientifique et personnage principal dans un tourbillon sanglant et effrayant…
Coté scénario, Fred ne joue pas spécialement l’originalité. C’est un “récit de genre”, très classique, sur une base qui ressemble beaucoup à “The Thing” (de Carpenter). La question n’est pas vraiment de savoir qui sont ses choses et que veulent-ils, mais comment chaque protagoniste va y passer ?
L’originalité de l’album tient plus au contexte historique, la “grande guerre”, qui fait appel à notre imaginaire populaire. C’est aussi l’occasion d’en rajouter une petite couche “philosophique” sur la valeur de la vie humaine et la capacité auto-destructrice de l’humanité…
Plus que le scénario, c’est surtout le dessin de Fred Bones qui m’a capté mon attention. Son trait caricatural et géométrique est soutenu par des grosses masses noires, qui me fait (évidemment) penser au travail de Mike Mignola, sur “HellBoy”. L’ambiance gore et “diabolique” n’y est pas étrangère. D’ailleurs, le traitement graphique, expressif et assez extrême, est en parfaite adéquation avec le récit d’horreur. Le découpage, la mise-en-scène dynamique, le format, tout rappelle le “comics”.
Osant quelquefois des raccourcis graphiques impressionnants (les gueules des soldats sont à tomber), on sent encore un peu de jeunesse sur l’ensemble de l’album. Il est clair que fred a encore à maturer son style, mais que nous avons affaire à un dessinateur à suivre. Et cela tombe bien, car l’album est prévu en 3 tomes.
Alors, qu’attendez-vous pour tomber, vous aussi, entre les tentacules baveuses de ce diable d’auteur ?