Darkseid Wars, la nouvelle saga écrite par Geoff Johns, continue même si nous avons fait l'impasse niveau critique du précédent chapitre et du spin-off sur les origines de Grail sorti il y a quelques semaines. Ce n'est pas qu'il ne se passe rien dans la série Justice League.
Je vais me faire des ennemis en écrivant cela mais, ce que fait Jason Fabok est assez moche. Je sais que mes collègues de DC Planet et de Comixity trouvent ça super beau mais objectivement ça ne l'est pas. Sur la première pleine page, trois membres du Crime Syndicate font dos au lecteur et ils ont des postures improbables. Power Ring a le dos qui fait un angle trop fermé par rapport à la position de son bassin. On voit que le dessinateur à "poussé" le haut du corps pour laisser assez de place à Superwoman. Les perspectives sont pour la plupart foireuses. Les visages trop carrés ont souvent des problèmes de proportions avec la bouche trop proche du menton ou trop éloigné, les yeux pas en face les uns des autres. Et cela ne serait pas grave si la narration était impeccable mais ce n'est pas le cas. Les transitions sont mal gérées comme le passage où Mobius fonce sur Lex Luthor. Le principal problème du dessinateur est d'avoir un style réaliste proche de ce que fait Jim Lee mais il a encore des bases qu'il ne maîtrise pas. Et puis, ses personnages manquent cruellement de charisme. La page sur laquelle Big Barda parle, à chaque case elle change de visage. La transition entre Power Ring maléfique et Jessica Cruz dans la Dimension de l'anneau est ratée. Elle n'a pas la même posture - rendant l'effet raté - ni les mêmes caractéristiques, carré d'un côté, plus féminin de l'autre. Bref, Fabok n'est pas au top. Heureusement pour lui, son coloriste Brad Anderson assure le spectacle remplissant les décors avec du mouvement de fumée, donne du volume aux personnages et c'est plutôt son travail qu'il faudrait saluer même s'il commet une erreur de couleur dans les phylactères - n'aidant pas la lisibilité pour le coup, je le pardonne tellement il s'applique à éviter le pire sur les planches fades du dessinateur.
Malheureusement, cela ne serait pas grave si Geoff Johns arrivait à nous vendre son histoire. Après nous avoir ressorti les mêmes ficelles que sur ses précédentes grosses sagas, il répète les mêmes mécaniques encore et encore. Ainsi, nous avons ENCORE un personnage du côté des héros possédé et qui va renverser le grand méchant de l'histoire depuis deux numéros. Mais le lecteur n'est pas dupe, nous savions que Grail devait jouer un rôle important vu la mise en avant faite sur le personnage par le scénariste (un épisode du FCBD et le spin-off récent). Du coup, le twist était plutôt convenu. Par contre, il n'y a plus aucun doute, Darkseid War n'aura pas une réelle résolution. Tout sera balayé par une astuce mais ne conclura en rien les intrigues lancées.
Je pense aussi que le plus gros problème est qu'il oublie de raconter une histoire de la Justice League. Celle-ci n'est pas actrice mais spectatrice, parfois elle subit. Mais, elle ne joue aucun rôle. Les personnages sont tous possédés par des êtres qui ont un rôle à jouer dans ce conflit - qui n'en est plus vraiment un - et même si Johns laisse présager que Cyborg et Power Ring ont un rôle à jouer, cela arrive un peu tard. Et, attention, Johns, tu es à deux doigts du deus ex machina certainement inévitable pour conclure cette saga. Du coup, nous n'avons plus d'affrontement entre super-héros et super-vilains mais entre surhommes, ou plutôt des Dieux qui s'envoient des boules de feu dans la tronche dignes du Gendikama de Son Goku.
Justice League #49
DC Comics * Par Geoff Johns & Jason Fabok * $3.99
Bon, je crois que c'est clair Darkseid War m'ennuie malgré un très bon démarrage. Johns abuse des mêmes procédés et son histoire ne décolle jamais, se perdant dans des combats à la Dragon Ball Z en guise de remplissage. La conclusion risque d'être très vite expédiée parce que je ne suis pas certain qu'un double épisode arrive à fermer toutes les intrigues correctement.