Auteur : Thomas Savage
Traduit de l’américain par Pierre Fulan
Editeur : Belfond
Date de parution en France : 2002
Date de parution aux Etats-Unis : 1967
363 pages
Tout d’abord, merci à Luocine ! Sans elle, je n’aurai pas emprunté ce livre (dont je ne connaissais pas l’existence). Son enthousiasme était tel que je n’ai pu résister longtemps !
Il est très difficile de parler de ce roman sans dévoiler ce qu’on comprend vers la fin du livre. Et il est primordial de ne rien en connaître sinon le plaisir de le découvrir à mots cachés est gâché.
Alors que dire ? Qu’il s’agit de deux frères, que tout oppose, le physique, le caractère, le comportement. Ils sont à la tête d’un ranch. L’un Phil, l’aîné, est brillant, beau gosse, mais sarcastique, cynique, mauvais, il a l’apparence d’un mendiant alors qu’il a beaucoup d’argent, il n’est pas propre. L’autre, George, est moins intelligent, plutôt rondouillard, son frère l’appelle gentiment « gras-double », il est sympathique mais timide, il est propre sur lui. Un jour, il va se marier avec une veuve qui a déjà un enfant, sans en parler à personne. La descente aux enfers commence alors, les deux frères qui s’entendaient à merveille, vont se livrer une guerre psychologique intense.
Ce roman est étonnant dans sa construction et sa manière de dire sans dire. Thomas Savage a un grand talent pour suggérer les situations, pour glisser des indices sans trop en dévoiler à chaque fois.
La narration est non linéaire, on passe d’une période à une autre, d’un souvenir passé au présent, d’un paragraphe à l’autre, avec une aisance ahurissante.
On a même l’impression que l’auteur s’amuse à perdre son lecteur au milieu d’un paysage grandiose mais glaçant l’hiver, entre cow-boys et indiens.
Le roman monte en tension au fur et mesure des pages, de telle manière qu’on ne peut quitter un instant le livre sans vouloir en connaître la fin. Et quelle fin ! Quel retournement de situation ! Quelle révélation sur la vraie nature de Phil ! Des indices avaient pourtant été semés…
Un livre d’hommes pour tout le monde, qui fait furieusement penser à ceux que Gallmeister édite.