Retrouvez ci-dessous la chronique que j'avais mis en ligne lors de sa sortie en grand format aux éditions Fleuve.
Prendre Lily est ma première incursion dans l'univers de Marie Neuser et je suis captivé par sa capacité à m'embarquer dans cette histoire de dingue. Épaté par la qualité d'écriture qui ressort de ce livre. Parce que de la qualité, il en faut pour nous faire tenir en haleine pendant plus de 500 pages alors que l'on connait déjà le coupable depuis le début du roman.
À la manière d'un David Peace (Red-Riding Quartet), d'un James Ellroy (Le Dahlia Noire) et plus proche de nous, d'un Michael Mention (La Trilogie Anglaise : Sale temps pour le pays, Adieu demain et bientôt ...Et Justice pour tous), elle s'inspire d'une affaire ayant défrayée la chronique en Angleterre et en Italie, pour bâtir un redoutable polar.
Avant d'être un livre sur un ignoble prédateur, Prendre Lily est un roman dédié à un héros cabossé et épris de justice, qui part à la chasse de sa propre rédemption. Marie Neuser nous prouve (si besoin est) qu'avant d'avoir une bonne histoire, il faut avoir de bons personnages. Un roman très efficace sur une enquête étonnante de pugnacité.
Ce diptyque présente donc un double challenge :
* Un challenge dans l'écriture : dès les premières pages, Marie Neuser nous présente un suspect que tout accuse mais qui va parvenir à glisser entre les mailles du filet lancer par son héros, le Detective Gordon McLiam. Et la botte magique de Marie Neuser pour tenir en haleine ? Des personnages attachants et vivants, des "gardiens de la paix" hantés par des fantômes qui ne les lâchent pas. Du coup, il lui faut parvenir à maintenir son lecteur en constante tension. La révolte de Gordon devient la nôtre et l'on se demande comment il va parvenir à faire tomber le tueur.
* Un challenge éditorial : à l'origine, le diptyque devait être publié dans l'ordre chronologique, avec Prendre Gloria, qui se déroule en Italie et ensuite Prendre Lily, qui se passe en Angleterre quelques années plus tard. C'est suite à une suggestion de son éditrice, Valérie Miguel, que Marie Neuser a décidé d'intervertir l'ordre de publication. C'est osé et cela à le mérite de créer une sorte de pacte de confiance entre le lecteur et la romancière, du genre ", faites moi confiance, vous allez voir ce que vous allez voir !".
Ci-dessus, le documentaire consacré à Danilo Restivo avec des images d'archives de la Police Anglaise. Je vous conseille de visionner ce doc après la lecture du livre de Marie Neuser afin de ne pas vous spoilez certains éléments de l'enquête/intrigue.
À lire, la chronique du livre sur le blog Émotions d'Yvan (ICI) et l'interview que la romancière lui a accordé (ICI).
À noter que la romancière sera l'une des nombreuses invitées du Salon Saint-Maur en Poche les 20 et 21 juin prochain.
(MAJ : cliquez ici pour voir mon Tête à Tête avec Marie Neuser, filmé à Saint-Maur).
Dans le roman, est évoqué le dossier du Monstre de Florence, qui a fait, entre autres, l'objet d'un livre signé Douglas Preston et Mario Spezi. Une autre affaire incroyable qui met à nouveau en exergue les incroyables ratages de la justice italienne. Chronique à venir.
En tournant la dernière page, une question se pose : mais qui est cette romancière "au regard roux, sous une frange enfantine", qui prend des notes pour son troisième roman, qui est italienne, et qui tente de rentrer en contact avec des proches de l'enquête ? Hein, elle vous fait penser à qui ? :p
Présentation des éditions Fleuve : Une mère de famille retrouvée assassinée dans sa baignoire, les seins tranchés, les doigts comme un écrin renfermant deux mèches de cheveux. Le corps d'une étudiante coréenne abandonné la nuit dans un quartier désert. Et des jeunes femmes qui témoignent : leurs cheveux coupés net, tandis qu'elles vivent, marchent, respirent dans une petite ville balnéaire d'Angleterre qui ne connaît pas les débordements.
Lily Hewitt n'avait jamais fait parler d'elle. Tout comme Sun Joo-Kim. Non loin de la salle de bains de Lily Hewitt vit Damiano Solivo. On lui donnerait le bon Dieu sans confession si ce n'étaient ces déviances auxquelles il s'adonne en secret.
Pour Gordon, détective en charge de l'enquête, l'Italien tient le rôle du coupable idéal. Mais son discours tient la route, et son épouse peut le jurer : Damiano est innocent. Damiano est même victime. Victime, oui : de la complexité d'une machinerie sociale et judiciaire qui sait comment on façonne les monstres.
Premier volume d'un diptyque tiré d'un fait divers qui tourmenta l'Italie et l'Angleterre de 1993 à 2011, Prendre Lily, raconte la traque d'un psychopathe identifié.
Frédéric Fontès, www.4decouv.com