Soleil froid (T1) H5N4

Chronique « Soleil froid, tome 1 »

Public conseillé : Adultes / Adolescents

Scénario de Jean-Pierre Pécau, dessin et couleurs de Damien,


Style : Thriller / Anticipation / Science-fiction,
Paru aux éditions « Delcourt », le 4 mai 2016, 14.50 euros,
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L’histoire


Hautes vallées de Chamonix, frontière suisse, 2030. Un homme avance seul, accompagné de son robot de portage à quatre pates, surnommé Marguerite. Quand un corbeau approche, il dégaine son arme et le fait exploser sans état d’âme. Après avoir brûlé sa carcasse, il se remet en marche. A la nuit tombée, il arrive au refuge qu’il a repéré. Mais avant de s’y installer (le lieu est déserté depuis plus de quinze ans), il prend soin de le scanner intégralement. Momentanément rassuré, il s’installe pour la nuit, avalant quelques comprimés pour rester éveillé.
Plus tard, il est alerté par Marguerite, qui a repéré un groupe de chimères (des loups modifiées génétiquement) s’avançant vers le refuge…

Ce que j’en pense


Le “Survival” est un genre à part entière qui a donné de belles réalisations au cinéma (“The thing”, “Terminator”…), à la TV (“The Walking Dead”…) et en romans (“Je suis une légende”, “Mad Max”…). Le principe, toujours très simple, place un personnage solitaire dans un monde remplis de danger qu’il devra affronter seul. Pour justifier le contexte inhabituel, on imagine une catastrophe planétaire (guerre nucléaire, maladie, méchants aliens, robots du futur… à vous de choisir).
Jean-Pierre Pécau, vieux briscard du scénario et pilier des éditions Delcourt, reprend les codes du “survival” à sa sauce. Il imagine qu’un risque bien contemporain (la grippe aviaire) ai muté pour devenir un danger pour les hommes. Il décrit donc par flash-backs successifs comment la situation a dégénéré, jusqu’à une extermination quasi-totale de l’espèce humaine.
Mais plus que le pourquoi du comment, c’est le road-movie, (fuite en avant) de Jan, son personnage principal qui l’intéresse. Ce dernier doit autant affronter les dangers extérieurs (volatiles contaminés, survivants hostiles, et bêtes féroces) que ces propres démons qui l’ont conduit dans cette situation de solitaire total.
Le principe et le genre sont loin d’être originaux, mais Jean-Pierre Pécau sait y faire. Il avance lentement, mâchoires serrées, dans son histoire et reconstruit patiemment le passé de Jan, en distillant les informations.
Dans un récit qui me fait penser au premier volet de “Mad Max” (en version alpine), il pose des personnages complexes, bourrés de failles… et donc attachants. Reste à voir comment il va développer ce diptyque, qui se clôture sur un cliff-hanger comme il se doit.

Au dessin, Damien, qui avait déjà travaillé avec Jean-Pierre sur “Arcane Majeur”, “Jour J” et “Cette Machine tue les fascistes”, assure dessin et couleurs. Grandes cases immersives pour poser le décors froid, plans serrés pour faire monter la tension, il se met totalement au service du récit.
Le dessin réaliste et très sobre a juste l’efficacité nécessaire pour remplir le job. Certaines cases (scènes d’action et de guerre, décors de montagne…) sont plus spectaculaires, mais ce n’est pas le but recherché. Le trait accompagne la froideur, la simplicité et l’âpreté du récit.
J’attendrais donc la suite avec intérêt, pour ne pas dire “impatience”, cette nouvelle série du duo gagnant “Pécau-Damien”.

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