Vous lirez donc Robin Year One, en quatre parties. Et pour bien débuter c'est Alfred Pennyworth qui joue au narrateur, et nous donne sa propre vision des choses. Une histoire qui naît sous les pires auspices, avec un Chapelier Fou chargé d'enlever une dizaine de gamines de Gotham pour le compte d'un politicien asiatique. Robin se charge de l'enquête seul, pendant que Bruce Wayne est occupé sur le yacht du commanditaire des rapts, ce qui pourrait lui valoir un bon savon. Batman n'est pas si convaincu que ça de laisser son jeune side-kick prendre les choses en main, sans son aval. C'est ensuite le commissaire Gordon qui exprime ses doutes et sa réticence à voir un gamin affublé d'un costume, rendre la justice aux cotés d'un dur de dur comme le Dark Knight, d'autant plus que la menace de Double Face se profile à l'horizon : pour se venger de Batman, il projette d'assassiner son jeune compagnon! Ce qui est assez paradoxal, c'est qu'on pourrait s'attendre à une revisitation plus soft et complaisante des débuts du jeune prodige, et pourtant ces pages lorgnent par endroits vers la violence la plus crue, et abordent des thématiques adultes et dérangeantes. Le jeune âge du protagoniste est un bon miroir à tendre vers Gotham pour y aborder des questions comme le détournement de mineurs, ou bien l'exploitation des plus fragiles par des adultes sans morale. Chuck Dixon signe un scénario réfléchi et mur, qui est idéal pour souligner la maturité naissante de Robin, qui reste pourtant par endroits l'idéaliste naïf qu'il pourrait être. Les dessins de Marcos Martin et Javier Pulido sont frais, subtilement cartoony, dotés d'une mise en couleur inspirée et originale. Ce qui fait de ce Année Un une parution fort agréable, fort recommandable à tous ceux qui souhaitent prolonger l'expérience et la connaissance des premières années du Duo le plus bondissant de Gotham, la Chauve-Souris et son fidèle Rouge-Gorge.
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