Le Thème.
Rencontrer l’Autre.
Une Citation.
C’est ainsi que Paolo expliquait les choses. C’était simple, au fond. Quand la chose correspond au mot, on fait de l’Histoire. Mais s’il n’y a que le mot, alors c’est de la folie. Ou bien tromperie, mystification.
L’histoire en quelques mots.
Luisa, femme d’un détenu, rencontre Paolo, père d’un autre détenu, sur l’Île. Et le jour où ils ne peuvent en repartir, ils rencontrent Pierfrancesco, un des surveillants, et Maria-Caterina, sa femme. Plusieurs réalités s’affrontent dans un huis-clos humble et magistral.
Ce que j’en ai pensé.
La quatrième de couverture d’un livre n’a jamais été aussi juste dans les mots choisis : De la grâce et de la subtilité.
Il y a de ces rencontres qui semblent anodines, mais qui par une narration tendre et sensible vous font ressentir énormément de tendresse et d’attachement aux personnes décrites. Sous la plume de Francesca, la fiction semble être une réalité augmentée tellement la caractérisation de ses personnages est approfondie. Il se dégage beaucoup de candeur, de bonté et de bienveillance dans la façon de faire interagir les personnages, dans leurs réactions. J’y ai trouvé aussi des sentiments très violents et de cruelles réalités enveloppées par des mots à la poésie déconcertante.
Ce livre parle d’une prison, l’Île. Mais, habituée aux livres parlant des conditions, j’ai eu l’agréable surprise de le voir aborder un autre angle. Si l’histoire judiciaire des détenus est abordée, il n’en reste pas moins que l’on prend surtout conscience de l’impact de la Prison sur l’entourage. Familles et Agents pénitentiaires se retrouvent dans un huis clos où surgissent leurs failles, leurs faiblesses et leurs peurs mais aussi leurs forces, leurs sensibilités au détour d’une rencontre hasardeuse mais profondément humaine. A travers les paroles et pensées des uns et des autres, c’est une réflexion sur l’éducation, la politique, la morale, le lien d’attachement et la résilience que l’on aperçoit.
Mais aussi et surtout une mise en lumière de la Violence engendrée par le système carcéral dans chacune de ces vies. Sur ce point, je garderai particulièrement en mémoire le dialogue entre Pierfrancesco, le surveillant pénitentiaire, et sa femme. Trois pages de la 185° à la 188° qui parlent de la Peur et de la Perte de Soi.
Le Hasard fait bien les choses, que ce soit la rencontre entre ces personnages ou ma propre rencontre avec ce livre à un moment-clé, choisi par hasard pour un partenariat.
Un grand merci aux éditions Folio et au forum Livraddict.