Book club Cheek&Babelio : L’héroine de littérature moderne est elle féministe?

Par Lepoussin @delphineOSK

Il était une fois un mail … non je ne vais pas commencer comme ça… il était une fois un book club qui a suscité mon intérêt par l’idée et par le sujet traité. J’ai le droit de me prendre pour une princesse deux secondes non mais.

Par un beau dimanche ensoleillé, pendant que certains exposaient leur peau au soleil du premier mai moi j’ai décidé de fuir les coups de soleil et d’aller à mon premier book club, ça fait très confrérie secrète dit comme ça, bref je suis partie à une après-midi littéraire organisée par cheek magazine et babelio dans les superbes locaux de ce dernier.

Cheek magazine c’est quoi? C’est un magazine qui se définit ainsi: le pure player féminin de la génération Y, vous y trouverez un tas d’articles plus sympa les uns que les autres même si parfois le sujet fait grincer des dents, oui notre société n’est pas encore bien évolué niveau condition et respect de la femme, mais bon changer des siècles de mentalité étriquée ne se fera pas en un claquement de doigt. Si vous voulez y faire un tour : le site

Babelio c’est quoi? Un réseau social pour les lecteurs qui propose entre autres des événements, des rencontres, des masses critiques, pour moi c’est un indispensable, le site.

Ce book-club avait pour sujet :  L’héroïne de littérature moderne est elle féministe?

Là je vois dans tes yeux que le sujet t’intéresse ou alors tu fuis en courant… tu as tort, reste tu vas voir c’est sympa.

Cette idée est venue dans la tête des créatrices de Cheek en entendant parler du Book club en ligne créer par Emma Watson, vous savez la petite rouquine, copine d’Harry Potter devenue une féministe hors pair et une nana canon.

Voilà maintenant tu te rappelles? Sauf que rien de mieux que de rencontrer les lecteurs en vrai alors nous voila toutes assises en attendant les différents intervenants de cet après-midi sous le signe de la littérature et de son étroite liaison avec le féminisme.

En premier nous faisons connaissance avec Camille Dumat, responsable traduction chez Belfond.

Belfond a une ligne éditoriale très large et le montre en ayant publié le livre de Lena Dunham – Not that kind of girl

Un événement ! Le premier livre de Lena Dunham, la géniale créatrice de la série Girls. Une sorte de guide de survie à l’usage des filles/femmes d’aujourd’hui, désopilant, profond, engagé, porté par la voix de celle que les médias surnomment « la fille de Woody Allen et Susan Sontag ».
On peut n’avoir même pas trente ans, avoir créé une série culte, avoir déjà été qualifiée pêle-mêle de « voix d’une génération » et de « fille naturelle de Susan Sontag et de Woody Allen », figurer dans la liste du Times des 100 personnes les plus influentes du monde, avoir vu Joyce Carol Oates chanter vos louanges, avoir décroché un contrat faramineux avec une des plus grandes maisons d’édition américaines, et pourtant être percluse de tocs, de complexes et d’angoisses existentielles.

Lena Dunham, c’est la bonne copine. Celle qui vous raconte par le menu ses plans drague foireux, ses accidents sexuels, ses premiers boulots minables. Mais Lena Dunham, c’est aussi la philosophe néoféministe qui nous explique qu’il vaut mieux pour notre santé mentale bannir à jamais le mot régime de notre vocabulaire, que dans la vie, il y a les hommes et il y a les connards, que New York est la plus belle ville du monde et qu’à la fin, puisqu’il n’y a rien, autant rigoler.

En France il est moins évident d’avoir une héroïne qui n’est pas nunuche dans les livres, à l’image des romans chick-lit de Sophie Kinsella ( L’accro du shopping ) qui eut un gros succès avant les années 2000, j’avoue moi-même j’en ai lu un paquet à cette époqueAujourd’hui l’écriture se veut plus réaliste, plus ancrée dans la réalité. Camille Dumat nous assure qu’il n’y a pas de sexisme chez Belfond sans pour autant avoir une vraie conscience féministe, les livres sont édités dans l’intérêt du lecteur. À la question la chik-lit est elle un dérivé des contes de fées? Elle répond que c’est un genre très normé avec des règles grammaticales, un champ lexical et que le lecteur en achetant ce genre de livre se le procure en toute honnêteté intellectuelle, il n’y aura pas de surprise, tout est prédéfini. Nous faisons ensuite connaissance avec l’ingénieuse Nawal Stouli, la fondatrice de la chaine Youtube miss book : la chaine L’idée lui est venu à force d’entendre que les jeunes ne lisaient plus , pour elle il est important de lire pour son bien-être et quoi de mieux que de mélanger la littérature avec la plateforme favorite des jeunes: Youtube, ainsi est née le concept miss book qui mélange humour et critique littéraire, j’ai été bluffé par le concept, voici une vidéo sur le livre de Nadine Monfils : la vidéo. Enfin une youtubeuse qui traite la littérature avec de l’humour et au format court. Autant vous dire que les propos sexistes pleuvent dans les commentaires, certains manquant cruellement de recul quant à l’idée de base de cette chaine. Miss book est très engagée dans le féminisme. Pour finir nous rencontrons l’auteure Titiou Lecoq, une femme pétillante qui a écrit notamment Les morues et Le théorème de la tartine, avant tout c’est une blogueuse qui écrit des chroniques sincère et cinglante:le blog Au début son livre Les morues a été catalogué chick-lit car c’est un livre pour les femmes écrit par une femme ce qui l’a profondément agacé, d’autant que le sujet est le féminisme.
Elle qui a pour déesse badasse Buffy et l’auteure Simone de Beauvoir s’applique à dire que c’est aux auteurs d’aujourd’hui de créer de nouvelles mythologies, de nouveaux visages. Pour Titiou le monde de l’édition est très particulier, très snob et surtout pas très féministe, il faut prouver sa légitimité à chaque moment à l’image de Virginie Despentes longtemps décrié et aujourd’hui adulé par les mêmes personnes. Les interviews sont terminées mais c’est le début des échanges autour d’un verre et de gourmandises sucrées. Je suis bien sur reparti avec le livre de Titiou Lecoq et un autre livre dans le cadre du troc livre. Ce premier book club est à mon avis une belle réussite à renouveler, c’était un vrai plaisir d’y participer. Et pour vous l’héroïne de littérature moderne est elle féministe?