Nous, on a un con de l'informatique."
336 pages
Éditions Le Livre de Poche (2016)
Collection policier
Cette comédie policière au ton enlevé et plein d’humour est un premier roman et premier opus d’une série aux personnages certes archétypaux mais si originaux et attachants qu’on meurt d’envie de les retrouver. Lorsque le divisionnaire Buron décide de faire briller les statistiques du 36, il regroupe dans une brigade dont il confie le commandement à la commissaire Anne Capestan, reine notoire de la bavure, tout ce que la police judiciaire compte d’alcoolos, d’homos, de porte-poisse, d’écrivains, de crétins… Pour élucider des affaires classées.Extrait :
Mais voilà, Capestan aime enquêter, travailler en équipe et, surtout, contrarier sa hiérarchie…
« Puis il attendit, simplement, étirant l’instant pour laisser le champ libre à la paranoïa qui, à coup sûr, grimperait. Torrez faisait cet effet. En sa présence, les flics évoluaient tels des arachnophobes dans un panier de mygales. Les plus téméraires se dispensaient juste de courir. Parfois une tête brûlée se faisait le coup du toréador et s’approchait, le corps en alerte. Un regard et il repartait. Les fous jouent avec la mort, mais pas avec la poisse. La poisse vous promet le pire : la maladie, la ruine, l’accident, pour vous, vos proches, à petit feu et sans gloire. La poisse gangrène là où on ne l’attend pas. »
Mon avis :
Anne Capestan, la trentaine, est une femme flic qui après une bavure provoquant le décès d’un homme, a été mise sur la touche. Convoquée auprès de sa direction, on lui offre la possibilité de prendre en charge un service à part, une brigade regroupant les membres encombrants de la police. Fort étonnée, pensant ne pas avoir d’avenir dans la profession, elle accepte l’offre. La voilà donc en tête d’un service atypique composé de parias, de loosers : alcoolos, parieurs compulsifs, porte-malheur, passionnée de déco et accessoirement auteure… Située à l’écart du 36 quais des orfèvres, cette brigade aura en charge de s’occuper des affaires non résolues. Dans les vieux cartons qu’il récupère, deux dossiers attirent l’attention de ce conglomérat de policiers hors-circuits : la mort d’une vieille femme étranglée lors d’un cambriolage et l’exécution d’un marin retrouvé dans la Seine. Seront-ils faire mieux que leurs prédécesseurs?Poulets grillés est une version bien frenchy et humoristique de Cold Case. J’adore cette série, et j’ai été ravie de découvrir cet ouvrage avec lequel j’ai passé un bon moment de lecture. Anne doit motiver son équipe consciente de sa position, une brigade haute en couleur pourtant moins dense que ce que laissait entendre le directeur de la P.J. parisienne, Buron. De quarante noms, ils ne seront que huit à en faire partie. Des personnalités toutes plus détonantes les unes que les autres. On les découvre peu à peu au fil de l’histoire, leur vie actuelle, ce qui leur vaut d’être mis à l’écart. Bizarrement, on s’attache à eux. Entre deux activités de décoration de leur local et un jeu de fléchettes, ces déchus de la police planchent sur les meurtres et jouent de leur habilité pour résoudre les affaires malgré leurs faibles moyens. C’est qu’ils ont de la ressource dans le service des affaires classées ! De bouts de ficelle et de sournoiserie, le groupe, dont l’alchimie fonctionne étonnamment, va vite se faire remarquer par la hiérarchie. Un polar très divertissant avec des personnages barrés et une intrigue plutôt extravagante que vous ne pourrez qu’apprécier.
★★★★☆