Titre : Le liseur
Auteur : Bernhard Schlink
Genre : Contemporain, Drame
Maison d’édition :Folio
Date de parution : 01/01/1996
Nombre de pages : 243 pages
Nombre de tomes : 1
Prix : 7.70 €
A quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d’une femme de trente-cinq ans dont il devient l’amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l’un de leurs rites consiste à ce qu’il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain. Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de des études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l’insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais. Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : « Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération que j’aurais moins bien su camoufler que les autres ?
Mon avis
J’ai toujours voulu m’attaquer à ce standard de la littérature allemande contemporaine. J’ai vu le film il y a quelques années (avec notamment Ralph Fiennes et Kate Winslet), j’en garde un très bon souvenir. Il m’a donnée encore plus envie de découvrir le livre. J’ai apprécié ma lecture même si l’histoire n’est pas exempte de défauts.
On rencontre le personnage principal, Michaël, alors qu’il a 17 ans et qu’il est lycéen. Un jour qu’il est malade et vomit sur un caniveau dans la rue, une femme l’emmène chez elle pour s’occuper de lui. Quelque temps après, Michaël retourne là-bas pour la remercier. Hannah, c’est son nom, lui propose de prendre un bain, ce qui, de fil en aiguille, les mène au lit. Ils deviennent amants, apprennent à se connaître peu à peu. Une routine s’installe : avant l’amour, Michaël fait la lecture à Hannah. Quelques années plus tard, alors qu’ils se sont perdus de vue, Michaël suit un procès dans le cadre de son cours de droit et retrouve Hannah sur le banc des accusés. Les souvenirs de Michaël refont surface et avec eux beaucoup de questions. Ce résumé n’est pas forcément des plus attirants mais, dans ce roman, j’ai trouvé que les réflexions du personnage principal étaient presque aussi intéressantes et importantes que le déroulement du récit. Le texte étant écrit à la première personne, on est totalement immergé dans les pensées de Michaël. Ce dernier est un garçon plutôt normal, si l’on exclut le fait qu’il a une liaison avec une femme bien plus âgée que lui. Il semble se laisser porter par la vie, il la prend comme elle vient. Il agit de même dans sa relation avec Hannah : il s’excuse tout le temps, il la laisse remporter les disputes. Lorsqu’il la recroise au procès, il reste encore très passif, mais il se pose bien plus de questions sur cette femme qu’auparavant. On s’attache à lui car l’on voit son évolution intérieure, ce qui le frappe au fur et à mesure du temps, ce qu’il comprend en prenant de l’âge. Je peux difficilement en dire plus sur l’évolution de son comportement sans spoiler, je dirais donc simplement que j’ai aimé le voir se réveiller un peu, même s’il reste dans la retenue. Hannah, quant à elle, m’a fait de la peine. On sent qu’elle doit être malheureusement à la manière dont elle se raccroche à Michael, sans toutefois le laisser paraître. Elle s’énerve rapidement pour des raisons futiles, mais on devine qu’elle a sûrement quelque chose à cacher sous ses airs colériques, qu’elle n’a pas eu une vie facile. J’aurais apprécié avoir aussi quelques chapitres sous son point de vue, ça aurait été intéressant de voir comment elle vivait les événements de son côté.
Les chapitres sont très courts, le livre se lit vite. Le style est fluide, les pages se tournent sans que l’on s’en rende compte. J’ai malheureusement eu parfois l’impression que la façon dont les événements étaient décrits manquait d’émotion, était un peu trop descriptive. Cela ne m’a pas empêché d’apprécier les réflexions amenées par l’auteur sur l’Allemagne d’après guerre, sur la manière dont elle s’est reconstruite, sur sa culpabilité, sur ce que les jeunes de la nouvelle génération reprochaient à leurs parents. C’est un sujet difficile à aborder et j’ai trouvé que l’auteur nous livrait là un point de vue intéressant sur la question.
Je recommande ce livre à ceux qui sont intéressés par l’époque dont il traite. Je vous encourage également à découvrir le film !
Cette chronique figure également sur le blog foxyreader