Chronique « Barney et la note bleue »

Public conseillé : Adultes / Adolescents

Scénario de Philippe Parringaux, dessin de Loustal,

Style : Biographie / Roman graphique
Paru aux éditions « Casterman », le 4 mai 2016, 30 euros,
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Ce que j’en pense

Barney Wilen, (1937-1996) pour ceux et celles qui ne le connaissent pas, est un saxophoniste de jazz rare et lumineux comme il en existe peu. En 1986, les deux complices fous de jazz, Paringaux et Loustal réalisèrent une bio de cette étoile filante, sobrement intitulée “Barney et la note bleue”.
Prépublié dans le magazine “à suivre”, l’album sortit l’année suivante, en 1987. 39 ans après, et tout juste 20 ans après la disparition du jazzman, Casterman le ressort, dans une nouvelle et belle édition, complétée par un cahier graphique et un CD.

J’ai dit biographie ? Peut-être pas en fait. Contemplative, musicale, cinématographique, graphique, romantique, Paringaux et Loustal observent Barney, plus qu’ils ne le racontent. De l’Afrique à New-York, en passant par Paris, ils évoquent des moments et brossent le portrait d’un homme d’une exigence et d’une complexité affolante.
Sensible et complètement imperméable aux autres à la fois, Barney mène une vie à la dérive. Se consacrant exclusivement à la musique, tout semble glisser sur lui. Amitié, amours, rien n’a d’importance.

Distancié et même un peu froid, le récit en voix-off de Philippe Parringaux ne laisse pas de place à l’approximation. Simple, vrai, juste, il ne cache et ne romance rien, ni sa musique d’une délicatesse folle, ni son addition à la drogue.

Mélancoliques et belles, les grandes cases de Loustal trouvent dans cette bio un écrin idéal. sa couleur se fait “musique”, ses plans, composés avec précision se font cinéma. Nuits américaines griffés de phares de voitures et soleil brûlant sur les peaux mates font échos aux ambiances jazz.
Hésitant entre réalisme et impression, c’est le dessin de Loustal que j’aime, simple et subtil à la fois.

Enfin, Le CD que vous trouverez en fin d’album reprend, bien entendu, quelques morceaux de Barney. On y trouve sa célèbre version de “Basame Mucho” mais pas que. Choisis avec intelligence, chaque morceau accompagne les chapitres de sa vie, pour une lecture en musique et un plaisir décuplé.

Alors, prêt pour un voyage graphique dans l’univers du jazz Mélancolique et lent ? Foncez (mais pas trop vite quand même) vous procurer ce monument.