Mensonges et vérités, par Alain Gagnon…

Par Chatquilouche @chatquilouche

Mensonges et vérités — « Dans les coulisses de notre univers multidimensionnel, dans ce que les auteurs de science-fiction se plaisent à nommer l’hyperespace, voyageraient, rôderaient une multitude d’êtres que nos sens ne peuvent percevoir, sauf en de rares occasions[1].  Pour prendre un raccourci, Jacob, situons-les quelque part entre l’homme et Dieu.

On y retrouve des alliés, des gardiens bienfaisants, mais aussi des bourreaux et des trompeurs.  Plusieurs influent sur le destin de la Terre, sur notre histoire.  Lorsque tu lis les textes sacrés, lorsque tu étudies les diverses traditions religieuses, demande-toi, toujours :  Qui parlait ?  Qui transmettait ces messages[2] ?  Certains veulent conserver leur cheptel – nous.  D’autres souhaitent contrecarrer le plan de la Providence.  D’autres veulent nous libérer de cette prison, de ce parc d’élevage, et nous faire prendre conscience de notre vraie nature comme personnes humaines, afin que l’histoire de notre planète réintègre le grand dessein cosmique.

Ces êtres ne sont pas des dieux, à peine des demi-dieux, même si certains se sont fait adorer et ont fondé des religions.  Ils nous ont abusés et nous abusent encore par leurs prouesses techniques[3].  (Propos pour Jacob, La Grenouille Bleue) »

Toutefois, souviens-toi toujours que sur ce semblant de chaos cosmique veille, crée et soutient le Dieu d’amour et de perfection, inconnu, inconnaissable et innommable.

[1] Les  phénomènes insolites relèvent parfois de ces rares occasions.
[2] Qui parlait avec Moïse sur le mont Sinaï ?  Incitait au meurtre les Hébreux ?
[3] Peut-être aurions-nous dû demeurer inconscients, donc innocents, un temps plus long : le temps de notre développement physiologique et moral.  Par leurs manipulations hétérodoxes, des créateurs rebelles ont peut-être accordé trop hâtivement liberté et conscience éthique à des embryons d’êtres, qui baignaient encore dans les nécessités par trop contraignantes, pour des êtres moraux, de l’animalité – nécessité de tuer constamment pour survivre.  Ce serait là la faute originelle, où nous n’avons eu aucune part. Peut-être auraient-ils dû attendre que, tout comme les plantes, l’évolution nous ait dotés d’organes permettant la captation directe des énergies, solaire ou autres, nécessaires à la vie, sans avoir besoin de recourir au meurtre, à la destruction d’animaux ou de plantes ?  L’impatience plus que l’orgueil aurait été le péché des anges déchus ?

L’auteur…

Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon du Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998).  Quatre de ses ouvrages en prose sont ensuite parus chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004),Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013).  Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011).  En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010).  Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (MBNE) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur .  On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL.  De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue.  Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com/).