Publié aux éditions Points,
Tess a sept ans lorsque sa mère meurt de la tuberculose. Nous sommes en Irlande dans les années 40, dans le vaste domaine familial d'Easterfield. Avec cette perte, se creuse en l'enfant silencieuse une solitude fondamentale. Tess a vingt ans lorsque des études d'infirmière la poussent à Dublin ; peu après, sa sœur Claire lui propose de venir tenter comme elle sa chance à New York. La vaste métropole et le tourbillon des années 60 emportent la timide jeune femme vers son destin.Academy Street fait partie du dernier envoi des éditions Points. La couverture, très belle, m'a poussée à ouvrir ce petit roman d'à peine 200 pages. Au final, je suis assez mitigée. Je ne peux ni dire que j'ai aimé ce roman ni affirmer que je ne l'ai pas apprécié.
Commençons par les points positifs. L'écriture (et donc la traduction) est juste magnifique. Mary Costello manie divinement bien la langue et toutes ses nuances. Elle a un style vraiment très beau. Au début du roman, j'ai véritablement eu les larmes aux yeux lorsqu'elle décrit la détresse de Tess qui assiste à l'enterrement de sa mère. L'auteur raconte avec justesse toute l'incompréhension de la petite Tess, âgée de 7 ans, qui ne saisit pas vraiment ce qui se déroule sous les yeux. La scène inaugurale est déchirante.
J'ai apprécié aussi la partie du roman qui se déroule en Irlande. La famille de Tess est nombreuse. Le père n'est pas tendre avec ses enfants et on imagine sans peine la dureté et les peines dans la vie de Tess. L'auteur nous plonge dans une Irlande à la fois belle et cruelle. J'ai beaucoup adoré cette atmosphère sauvage.
Cependant la suite du récit m'a beaucoup moins emballée. Alors que Tess devient infirmière, elle décide de rejoindre sa sœur Claire à New-York. Là-bas, la jeune femme va vivre une existence faite de labeur et de solitude. En réalité, l'histoire de Tess est intéressante. Cette jeune fille va vivre une partie du rêve américain en s'intégrant à la société et en travaillant mais c'est l'héroïne en elle-même qui ne m'a pas plu. Tess est molle, passive et se complaît dans une attitude attentiste. J'ai eu envie de la secouer comme un prunier tout au long du livre. Tess est " molle du genou " et c'est peu dire! Elle semble assister à sa propre vie, ne prend guère d'initiative et reste dans une inertie qui m'a parfois exaspérée.
Son destin ressemble à celui d'une héroïne tragique mais sans le sang et les larmes.... Tess semble être écrasée par la fatalité et ne fait, en tout cas, rien pour aller de l'avant.
Si Academy street a su m'émouvoir à certains moments, le personnage de Tess bien trop timoré à mon goût m'a ennuyée. C'est vraiment dommage car l'écriture de l'auteur est magnifique et nous emmène loin dans l'émotion.