La dernière conquête du major Pettigrew

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

La dernière conquête du major Pettigrew est une lecture commune avec Céline du blog Mon Univers Des Livres (Son avis).

Le major Ernest Pettigrew est retraité et veuf. Il vit à Edgecombe Saint Mary, aime lire, boire du thé et jouer au golf. Sa relation avec son fils Roger est compliquée. Celui-ci est en effet obsédé par son travail dans un cabinet d’investissement, voit son père comme un « vieux » et « possède la sensibilité du béton ». Un matin, le major apprend la mort de son frère. C’est le jour où, en dépit de son chagrin, il se dit qu’il va enfin penser posséder l’autre moitié de la paire de fusils ayant appartenu à leur père. Et le jour où il laisse entrer Mme Ali dans sa vie. Elle est veuve, tient la boutique du village et son neveu est arrivé il y a peu pour la décharger de ce « fardeau ». Tout commence par une simple préparation de thé, un service rendu, un partage intellectuel sur les mots de Rudyard Kipling. Ernest et Jasmina s’entendent à merveille et sont bien partis pour vivre une grande histoire d’amour. Seulement voilà, cette relation va tout bouleverser. Le quotidien du village, les convenances qui maintiennent l’équilibre de celui-ci et les traditions auxquelles la famille de Mme Ali est plus qu’attachée.

La dernière conquête du major Pettigrew est le premier roman de Helen Simonson. Un gros roman bien confortable qui emmène le lecteur faire une longue et intense balade dans la campagne anglaise. Il faut donc qu’il prévoie du temps, de la patience et de l’intérêt pour la vie d’une petite communauté de gens. Car à la chasse, au bal à thème, aux visites chez les voisins, aux bouilloires qui sifflent chez tout le monde en même temps ou au club de golf, il n’y échappera pas ici. Mais que de charmes que voilà ! Et qui sont le point de départ d’une quête vers le bonheur qui fait se croiser, s’enlacer et exploser la solidarité, la passion, la littérature, la tolérance, le mérite, les relations parents enfants, le choc des cultures, la liberté, le progrès, les rêves, le temps qui passe, le temps qu’il reste… Qui met en avant la douce folie dont chacun doit vivre car elle est tout à fait compatible avec le respect de l’autre et surtout avec le respect que l’on se doit à soi-même en tant qu’être « vivant ». La romance et la tendresse, l’absurde et le déconcertant, les surprises et les évidences rythment cet ouvrage aux personnages attachants et aux situations géniales. La plume de l’auteur est soignée et n’oublie pas de doter le texte d’un humour sarcastique parfait. Une fine et émouvante aventure humaine comme il est des plus agréables d’en lire.

Présentation de l’éditeur :
À Edgecombe Saint Mary, une tasse de thé délicatement infusé est un rituel auquel, à l’heure dite, le major Ernest Pettigrew ne saurait déroger. Désormais veuf, ce parfait gentleman retraité du Royal Sussex a pour seule compagnie ses livres, ses chers Kipling et quelques amis du club de golf — tous occupés à fuir leurs dames patronnesses. Et ce n’est guère son fils, dévoré par l’ambition et les jeux du pouvoir de la City, qui saurait être le complice de ses vieux jours. Quand l’amour se présente soudain à lui sous les traits de la douce Madame Ali — l’épicière d’origine pakistanaise et de confession musulmane —, la communauté villageoise s’émeut, l’équilibre familial vacille. Le major, si respectueux des traditions, saura-t-il mener sa dernière conquête, contre les convenances, la vox populi et … lui-même ? Helen Simonson nous plonge avec délice dans un univers so british de campagne anglaise, de folklore et d’imaginaire colonial, et le confronte aux questions de notre temps. Sous sa plume alerte, on se laisse envoûter par la romance et les charmes éternels au royaume de Sa Gracieuse Majesté.

Du même auteur :