Comme le disait Monsieur de Tocqueville… par Alain Gagnon…

Tocqueville et nous — Lire nourrit l’intelligence et l’imagination, mène à la réflexion ; lire mène surtout à comprendre les situations sociopolitiques de notre époque par comparaison avec ce que vivaient, ressentaient où conjecturaient des philosophes d’une société ou d’un temps autres.  Ci-dessous, quelques notes glanées dans l’ouvrage d’Antoine Redier, Comme disait Monsieur de Tocqueville Nous les partageons.

Sur l’individualisme :  Il est banal d’affirmer que l’individualisme conduit à la servitude.  Mais on envisage ordinairement la question sous un seul aspect.  Tout le monde sait que, dans une société où chaque individu s’est isolé des autres, la foule des citoyens ne forme plus un corps puissant, mais un innombrable troupeau, dont chaque tête est sans force vis-à-vis du pouvoir.

Sur la démocratie et la culture, lors de son voyage en Amérique au 19e siècle :  L’inquisition n’a jamais pu empêcher qu’il ne circulât en Espagne des livres contraires à la religion du plus grand nombre.  L’empire de la majorité fait mieux aux États-Unis :  elle a ôté jusqu’à la pensée d’en publier.  (Faut dire que les Américains se sont bien repris au XX e en donnant à la littérature mondiale Hemingway, Faulkner, Caldwell, London, Kerouac, Capote…  AG)

Décentralisation judiciaire à l’américaine :  Français accoutumés à la centralisation, c’est-à-dire à la servitude, c’est toujours un objet de surprise et d’admiration que d’apprendre qu’un juge américain peut ne pas appliquer la loi si la loi lui semble injuste ou mal fabriquée.

La liberté :  Il y a d’ailleurs deux sortes de liberté.  Celles que concède ou refuse le pouvoir et celles qu’on prend sur soi-même en s’affranchissant, par vertu civique, de la paresse, de la peur, de toutes les bassesses humaines.

Jugement sur les Américains :  Nous avions affaire, avec les Anglais, à des gentlemen ; avec les Américains, à de grands enfants aux gestes encore gauches, à d’honnêtes enfants, mais qui n’auraient pas eu de parents pour les élever.

L’auteur…

Auteur prolifique, Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon chat qui louche maykan alain gagnondu Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998).  Quatre de ses ouvrages en prose sont ensuite parus chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale (2003), Jakob, fils de Jakob (2004),Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013).  Il a reçu à quatre reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011).  En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010).  Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan, Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux (MBNE) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur .  On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL.  De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue.  Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com/).