Résumé :
« Librement inspiré du roman de Fenimore Cooper, Le Dernier des Mohicans.
Fantilir et son fils Uncas, sont les derniers survivants du peuple des Elfes, frappé par une malédiction. En compagnie d’un aventurier, le Forestier, ils partent en quête d’une cité oubliée pour y tenter un ultime rituel de délivrance. Sur ces terres sauvages, une guerre sans merci oppose les Dunevéguiens et les Taliskers, qui ont fait alliance avec les Orques, des êtres sanguinaires. Les Elfes et le Forestier rencontrent en chemin les deux filles d’un commandant dunevéguien, égarées dans la forêt avec leur escorte. L’aventurier n’est pas insensible au charme de l’une d’elles, la belle Eléonore. Or le groupe est pris en chasse par les Orques… »
Mon avis :
A l’occasion du week-end à 1000, j’ai décidé de me plonger dans un livre de Christophe Lambert car j’étais persuadée qu’il allait me plaire. Il y a un peu plus d’un an, j’avais lu Le Commando des Immortels et j’avais été vraiment fascinée par ce livre, j’avais eu un véritable coup de cœur. J’avais adoré le style d’écriture de l’auteur, la façon dont il mettait en scène les elfes et l’univers dans lequel il avait réussi à me faire entrer. (Malheureusement, comme je l’ai lu avant d’avoir commencé mon blog, je ne l’ai jamais chroniqué.) Enfin bref, j’avais hâte de retrouver la plume de Christophe Lambert, c’est pour cela que je me suis lancé dans Le Dernier des Elfes. Contrairement au Commando des Immortels, il s’agit d’un livre jeunesse. Je ne pensais pas que cela ferait une grande différence, et pourtant…
J’avoue que mon avis sur ce livre est assez mitigé. Déjà, je trouve le résumé un peu brouillon, un peu compliqué à comprendre. Mais après tout dans les histoires fantastiques avec des peuples imaginaires, le contexte est toujours important et pourtant compliqué à mettre en place. Qu’importe, ce résumé n’allait pas être un frein à ma lecture.
Au début de ce livre, nous faisons la connaissance d’Uncas et de son père Fantilir, les deux seuls survivants de la race des Elfes. Ils sont accompagnés de Le Forestier, un homme qui a toujours vécu en pleine nature et qui la connait donc comme sa poche. Les trois compagnons ne se sont rencontrés que récemment et pourtant ils sont déjà en pleine quête. Le but ? Arrêter la malédiction qui pèse sur les elfes. Mais, comme on peut l’imaginer tout ne va pas se passer comme prévu. Un contretemps majeur va d’ailleurs bousculer leurs plans : sur le chemin, ils font la connaissance d’un petit groupe de Dunevéguiens (un des peuples qui occupe le pays). Ne voulant pas les abandonner à la merci des orques en pleine forêt, ils leur proposent de les accompagner jusqu’à leur objectif final, Fort-Heaulme, où le jeune Tristan doit demander la main de Mélanie au seigneur Duroc. Mais leur route sera semé d’embûches et le petit groupe va vivre d’intenses aventures au cours desquelles ils seront confrontés à la peur, à la mort, mais aussi à l’amour…
– A quoi songez vous ? demanda le Forestier, qui essayait de suivre le rythme sans marcher sur les pieds de sa cavalière.
– Oh ! A rien de particulier… A tout ce qui nous est arrivé, en fait. C’est curieux ; ces quelques jours passés en votre compagnie me paraissent avoir duré des années.
– Ne me faites pas croire que vous vous êtes ennuyée.
Elle pouffa :
– Oh non, sûrement pas !
Je ne peux pas dire que j’ai adoré ce livre. Je ne l’ai pas détesté non plus. J’ai pris plaisir à lire, mais il ne m’a provoqué aucunes émotions. En lisant le Commando des Immortels, j’étais vraiment transportée par les émotions des personnages, j’avais peur quand ils avaient peur, je pleurais quand ils pleuraient. En revanche dans ce livre, tout était trop plat. Cela est sûrement du au fait que c’est un livre jeunesse : le côté psychologique des personnages n’est pas assez développé, ce qui fait qu’on ne s’attache pas vraiment à eux. Mais ce qui m’a principalement dérangé, c’est que tout va trop vite. Les actions ne sont vraiment pas assez développées à mon goût. On passe d’une chose à une autre en quelques lignes seulement et on n’a pas le temps d’ingurgiter le flot d’informations auquel on fait face. Surtout que je crois me souvenir que les combats étaient très bien décrits dans ma précédente lecture de cet auteur. Les détails ne nous étaient pas épargnés. Ici, encore une fois sûrement parce que c’est un livre jeunesse, tous ces petits détails, qui nous permettent de nous imaginer le combat, nous échappent. En fait, j’ai eu comme l’impression de lire le résumé d’une aventure épique. L’histoire est bien, le principe même de l’histoire est génial, mais ce n’est vraiment pas assez développé…
La chose qui traque le peuple des Elfes n’est pas de ce monde. C’est pour cela qu’on ne peut pas la tuer. Elle évolue dans un univers différent du nôtre. Nous ne percevons que son aura de malfaisance et les images de peur qu’elle suscite.
Autre détail qui m’a déplu, c’est le titre. On nous parle du dernier des elfes. Je m’attendais donc à ce que l’histoire soit vraiment centrée sur eux. Mais personnellement, j’ai trouvé que leur place dans le livre n’était pas si importante et surtout, le fait qu’ils soient des elfes n’apportent strictement rien. Les seuls êtres surnaturels qui apportent un petit quelque chose à l’histoire sont les orques, aussi cruels et sanguinaires qu’on peut l’imaginer. C’est vraiment dommage car ces deux personnages avaient beaucoup de potentiels, la malédiction aussi. Mais leurs problèmes sont vraiment réglés en deux coups de cuillère à pot. Tout ça pourquoi ? Pour se concentrer sur les Dunevéguiens. Alors oui, leur histoire est très intéressante, mais je ne m’attendais pas à ce qu’ils occupent autant de place.
L’auteur dit s’être inspiré du Dernier des Mohicans. Honnêtement, je ne connais pas l’histoire donc je ne peux pas juger. Mais à certains moments j’avais l’impression de me retrouver dans Les Deux Tours, second tome du Seigneur des anneaux, quand les elfes viennent à la rescousse des hommes pour sauver le gouffre de Helm. Etant une grande fan du Seigneur des Anneaux, j’avoue que cela ne m’a pas déplu. C’est même un des aspects qui m’avait fait adoré Le Commando des Immortels, donc j’étais heureuse de le retrouver dans ce livre.
Bon, même si j’ai beaucoup développé le côté négatif, ce livre n’a pas été une déception totale. La preuve, j’ai lu ce livre très rapidement, j’étais tout de même pressée de connaître la fin. Même si je n’ai pas réussie à cerner totalement les personnages, j’ai apprécié les deux elfes qui n’hésitent pas à braver les dangers pour sauver d’illustres inconnus, quitte à mettre leur quête de côté. J’ai aussi apprécié le Forestier et Eléonore, leur histoire avait un beau potentiel. Tristan et Mélanie sont également très touchants. Et, encore une fois, j’ai été heureuse de retrouver ce petit côté Seigneur des anneaux avec la présence des orques.
On a décrit souvent les Elfes comme des êtres froids et insensibles ; à tort, sans doute. Le Forestier pouvait lire dans le regard de Fantilir toute l’angoisse d’un père inquiet pour la vie de son enfant.
La plume de l’auteur est toujours fluide (peut-être un peu trop sur ce coup là…) et j’ai tout de même apprécié ma lecture. D’ailleurs, une des plus gros points positifs est la mise en place du contexte. On apprend beaucoup de choses d’un coup : les elfes, Le Forestier, Gorlaich, le nom des peuples qui se disputent le territoire. Mais au final, Christophe Lambert s’en sort très bien et on comprend rapidement. On ne s’embrouille pas entre les Dunevéguiens et les Taliskers. Rien que ça, c’est admirable pour un livre de fantasy! J’ai aussi apprécié la petite carte de Gairloch qui nous aide à nous représenter plus facilement le trajet des personnages.
En bref, cette lecture a été plutôt mitigée pour moi. Attention, cette critique peut paraître très négative, mais ce livre est loin d’être un navet. Je pense seulement que ce livre jeunesse devrait être réservé… eh bien justement à la jeunesse. Il ne me paraît pas trop adapté pour des gens un peu plus âgés qui veulent s’attacher aux personnages à partir d’un portrait psychologique assez poussé. Certains livres jeunesses peuvent être apprécié à tout âge, je ne pense pas que ce soit le cas de celui-ci. C’est pour cela que je ne vais pas arrêter de lire les œuvres de Christophe Lambert! Seulement, je pense que je vais me concentrer sur ses romans adaptés à un public adulte.
Note : 14/20
Je ne sais pas s’il existe des « âges d’or » véritables car je ne suis pas historien, et peut-être que chacun d’entre nous transporte son propre âge d’or à l’intérieur de lui… En tout cas j’ai l’impression d’avoir vécu quelque chose d’unique et de précieux.