Résumé :
« Dans un futur proche, les États-Unis et leur dette colossale ont été rachetés par la Chine. Des ruines est née Illeá, une petite monarchie repliée sur elle-même et régie par un système de castes. Face à la misère, des rebelles menacent la famille royale. Un jeu de télé-réalité pourrait bien changer la donne…
Pour trente-cinq jeunes filles du royaume d’Illeá, la « Sélection » s’annonce comme l’opportunité de leur vie. L’unique chance pour elles de troquer un destin misérable contre une vie de paillettes. L’unique occasion d’habiter dans un palais et de conquérir le cœur du jeune Prince Maxon, l’héritier du trône. Mais pour America Singer, qui a été inscrite d’office à ce jeu par sa mère, être sélectionnée relève plutôt du cauchemar. Cela signifie renoncer à son amour interdit avec Aspen, un soldat de la caste inférieure ; quitter sa famille et entrer dans une compétition sans merci pour une couronne qu’elle ne désire pas ; et vivre dans un palais, cible de constantes attaques de rebelles…
Puis America rencontre enfin le Prince. En chair et en os. Et tous les plans qu’elle avait échafaudés s’en trouvent bouleversés : l’existence dont elle rêvait avec Aspen supportera-t-elle la comparaison face à cet avenir qu’elle n’aurait jamais osé imaginer? »
Mon avis :
Lorsque une saga devient un véritable phénomène littéraire, j’évite de la lire, ou du moins, j’attends un certain temps avant de me lancer. En fait, j’ai tout simplement peur d’être déçue car tout le monde en parle, poste des chroniques élogieuses et vante les mérites de cette saga. Donc, je préfère prendre du recul, attendre que toute l’euphorie soit retombée et me faire mon propre avis. C’est ce que je comptais faire pour La Sélection. Seulement, ma sœur m’a prêté les trois premiers tomes de la saga et il faut bien avouer que les magnifiques couvertures me faisaient de l’œil! J’ai succombé à la tentation et je me suis donc lancée…
Trois cents ont passé. Le monde tel que nous le connaissons a été remanié par deux guerres mondiales. Les Etats-Unis ont perdus de leur puissance et ont laissé place à Illéa. Ce pays, dirigé par une famille royale, est divisée en caste (les Uns correspondant aux plus riches, aux plus puissants et les Huits aux marginaux, aux SDF…). Au début du livre nous faisons la connaissance d’une Cinq, America Singer. Bien que sa vie soit marquée par les difficultés financières, elle mène une vie plutôt heureuse aux côtés de ses parents, sa petite sœur et son petite frère. Elle, tout comme sa mère, gagne sa vie en chantant pour des anniversaires, des fêtes… Le soir venu, elle retrouve discrètement son petit ami, Aspen, dont elle est réellement amoureuse depuis déjà deux ans. On ne va pas dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, mais America est heureuse de l’existence qu’elle mène et elle se contente de ce qu’elle a. Seulement, un concours organisé par la famille royale va bouleverser sa paisible vie. En effet, le Prince Maxon est en âge de se marier. Pour trouver sa future femme, un grand concours est organisé à travers tout le pays. Il suffit de remplir un dossier pour participer au soi-disant tirage au sort. America ne s’y intéresse pas. Elle ne veut pas devenir princesse et surtout, elle sait qu’elle ne tombera pas amoureuse de Maxon. Mais devant l’insistance de ses proches, elle va envoyer sa candidature. De toute façon, le risque est minime. Des millions de candidatures vont être envoyées, il faudrait un terrible coup du sort pour qu’elle soit choisie. Mais… ce qui devait arriver, arriva. America doit quitter sa famille pour rejoindre le palais royal où elle va participer à la Sélection et se mesurer à des candidates plus redoutables, cruelles et hypocrites les unes que les autres.
J’ai fréquenté assez de Deux et de Trois dans leur environnement naturel pour savoir que ces filles me dégoûtent. Je n’ai pas envie d’appartenir à leur caste. Être une Cinq, cela suffit à mes ambitions, même si cela implique des sacrifices. C’est maman l’arriviste, pas moi.
Je vous avoue qu’au début j’ai eu un peu peur. J’appréciais les premières pages, je me suis tout de suite attachée à America. Mais je n’avais pas l’impression que ce livre allait être un chef d’oeuvre, c’était bien, mais pas de quoi en faire tout un flan! Surtout qu’à certains moments, j’ai trouvé certaines longueurs qui m’ont fait présager que cette lecture ne serait pas si bien que ça. Mais j’ai vite, trèèès vite changer d’avis. A partir du moment où America est entraîné dans tout le processus et où elle pose sa candidature, les choses s’accélèrent. D’un coup il y avait plus de rythme et là j’ai enfin compris pourquoi tout le monde fait l’éloge de ce livre. Oubliée la petite déception du début, ce livre a été un gros coup de cœur et je n’ai qu’une hâte, me précipiter sur le tome 2!
Comme je l’ai dit un peu plus haut, j’ai tout de suite adoré America. Malgré son mauvais caractère, elle est décrite comme quelqu’un de posée, avec la tête sur les épaules. Elle pense au bien de sa famille avant le sien. Elle ne s’apitoie pas sur son sort de Cinq, elle a appris à vivre avec. Même si les temps sont parfois durs et qu’elle ne mange pas toujours à sa faim, elle s’estime heureuse de ne pas être une Huit, ou même une Sept ou une Six. De plus, je la trouve très sincère, dans sa façon de se comporter avec sa famille et avec Aspen, mais aussi avec ses bonnes. Elle ne fait usage de sa supériorité hiérarchique que dans l’intérêt des trois servantes et cela montre très bien que l’arrivée au palais et la possibilité de devenir princesse ne l’ont pas changée, elle reste fidèle à elle-même. America fait vraiment partie de ces personnages fictifs que je mourrais d’envie de rencontrer.
Les personnages sont un des points forts de ce livre. D’ailleurs, je l’avoue, j’ai eu un gros coup de cœur pour Maxon. J’ai vraiment aimé sa façon de se comporter avec les trente-cinq sélectionnées. Au début, j’avais un peu peur de me retrouver dans un remake du Bachelor, que le Prince, faisant partie de la caste la plus élevée, abuserait de ses charmes et se comporterait comme un véritable goujat. Mais c’est vraiment loin d’être le cas. Il traite toutes les filles avec respect, même au moment de les éliminer de la Sélection. Non vraiment, je ne trouve rien à redire sur lui. En revanche, mon avis sur Aspen est beaucoup plus mitigé. Je ne sais pas ce que vous avez pensé de lui, mais moi, je ne l’aime pas! Je n’aime pas sa façon de se comporter avec America. Il ferait mieux de ravaler sa fierté parfois.
L’autre personnage qui tient un rôle important dans ce livre est Céleste. Elle aussi fait partie des Sélectionnées, mais contrairement à Ame, à Marlee ou à plusieurs autres, elle ne compte pas jouer sa place à la loyale. C’est une véritable peste. Elle pousse les autres candidates à bout, elle les provoque et le pire, c’est que cela marche! Mais honnêtement, il faut l’avouer, j’ai adoré la détester.
– Je ne vais pas me métamorphoser pour faire plaisir à un garçon que je ne connais même pas.
– Caramba ! Une personnalité volcanique, pas vrai ? fredonne-t-il comme s’il s’adressait à une petite fille.
L’histoire en elle-même est aussi très intéressante. Contrairement à ce qu’on pourrait le croire, il ne s’agit pas seulement du récit d’une vulgaire émission de télé-réalité durant laquelle le Prince cherche l’amour. En fait, il ne passe pas énormément de temps avec ses prétendantes car, malgré que trente-cinq jeunes femmes sublimes déambulent dans les couloirs du palais, la vie continue. Illéa rencontre plusieurs difficultés, aussi bien économique que politique. Il doit donc continuer à gérer tout cela. Maxon, ainsi que tous les habitants du palais, doivent aussi faire face aux attaques des renégats qui deviennent de plus en plus fréquentes et qui se révèlent plus dangereuses à chaque fois. Ainsi, le rythme du livre est toujours soutenu car de nouveaux rebondissements arrivent sans cesse. Parfois on ne s’y attend vraiment pas et on est aussi surpris qu’America. De plus, le fait que tout cela soit raconté à la première personne, du point de vue de la jeune femme, nous donne l’impression de tout vivre à ses côtés. On vit réellement la même aventure qu’elle et c’est aussi palpitant que fascinant. Le fait que l’histoire ne soit pas conclue à la fin du livre montre vraiment que l’auteure sort des sentiers battus. Dès la début je m’imaginais qu’America, ou qu’une autre d’ailleurs, allait gagner la Sélection à la fin des 350 pages et que le second tome serait consacré au début de son règne. Mais non, l’auteur a voulu faire dans l’originalité et fait durer le suspens jusqu’au tome 2 (ou le tome 3 qui sait ?).
En bref, voici un premier tome que je vous conseille de lire (enfin je suppose que la majorité d’entre vous l’a déjà lu il y a belles lurettes). J’ai adoré suivre America tout au long du livre. Je me suis attachée aux personnages et j’ai hâte de les retrouver dans les prochains tomes. Le style de l’auteur est fluide, agréable et surtout addictif! Quand on commence à lire ce roman, impossible de s’arrêter. Je comprends pourquoi il y a un tel engouement autour de ce livre, il mérite vraiment son succès international.
Note : 20/20
La voilà, ma grande ambition. Devenir la princesse d’Aspen, pas celle d’Illéa.