Louna et la chambre bleue de Magdalena Guirao Jullien (texte) et Christine Davenier (illustrations), chez Kaléidoscope, 2014
L’album que je vous présente aujourd’hui est un petit coup de cœur. Il vient de la médiathèque et quand je suis tombée dessus, quelque chose m’a tout de suite troublée. Le trait de crayon de l’illustratrice retenait mon attention et je ne pouvais m’empêcher de penser que je l’avais déjà vu quelque part. Je l’emprunte et tout le long du trajet de retour, ce questionnement me travaille. Je suis sûre d’avoir déjà eu entre les mains un livre illustré par elle et que j’ai aimé… Mais alors pourquoi je ne m’en souviens pas !
Questionnement vite résolu quand je me retrouve devant ma bibliothèque : elle est l’illustratrice d’un album que j’ai commenté il y a quelques mois (suivez le guide), car j’étais au début tombé sous le charme du texte : Grand Roi, Grande Reine et Petit Prince, par Emilie Soleil. Et effectivement on reconnaît bien son trait de crayon.
Je le lis donc très rapidement, avec un regard avide sur les illustrations.
Louna est une petite fille très calme. Trop calme pour certains, notamment ses professeurs et ses parents qui se demandent si elle n’a pas un problème. Ce qu’ils ignorent c’est que Louna est calme parce que c’est une rêveuse. Elle déborde d’imagination. Une imagination qui n’a besoin que de sa pensée pour éclore. D’ailleurs, les moments préférés de Louna c’est quand elle rend visite à sa grand-mère. Elle la comprend et ne la tourmente pas sur le fait qu’elle soit trop calme. Si Louna aime aller chez sa grand-mère c’est pour la chambre bleue. Une chambre entièrement tapissée de toile de Jouy, avec de fabuleux dessins, qui n’appellent qu’à la contemplation et au laisser-aller de l’imagination. Un petit paradis pour Louna.
Cet album est très court, mais plein de surprises, de poésie et de beauté. C’est une vraie ode à l’imagination débordante des enfants et aux petits trésors qu’ils peuvent trouver pour se laisser aller aux rêves, alors que nous, pauvres adultes que nous sommes, ne voyons même pas la beauté que peut apporter un petit bout de monde…
La toile de Jouy reproduite dans le livre appelle effectivement au voyage. On y découvre des scénettes de bord de mer où des marchands arrivent au port ou en repartent après avoir déposé leur marchandise. Louna va se laisser emporter par ces paysages et imaginer qu’elle fait elle-même partie de ces décors. Elle s’invente également un ami imaginaire, un chien, avec qui elle vivra toutes ses péripéties. Sans oublier d’emporter son crayon rouge pour ajouter des détails auxquels – dans son plus grand malheur ! – l’artiste qui a fait cette toile de Jouy n’avait pas pensé. Un pont pour passer d’une scène à une autre, un peu plus de fleurs pour rendre un paysage plus agréable, un éléphant sur un fil pour ajouter une pointe d’humour…
Louna découvre tout un monde et en crée tout un nouveau. Elle s’imagine princesse, capitaine de bateau, géante… Les adultes ont vraiment tort de s’inquiéter pour elle, son calme extérieur, cache une activité intérieure débordante. Sa mamie le sait, et c’est pour ça qu’elle prend soin d’elle.
Le récap’
Points positifs :
- Un texte et des illustrations poétiques, qui invitent au voyage.
- Une ode à l’imagination des enfants.
- Peut-être un passage pour remettre à la mode la toile de Jouy !
Point négatif :
- Pas trouvé.
Bonne évasion littéraire les loulous !