Le Bourreau (T1)

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Le Bourreau, tome 1 »

Public conseillé : Adultes / Adolescents

Scénario de Mathieu Gabella, dessin de Julien Carette, couleurs de Jean-Baptiste Hostache,


Style : Aventure fantastique
Paru aux éditions « Delcourt », le 11 mai 2016, 14.95 euros,
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L’Histoire


Paris, au Moyen-âge. Un homme observe la ville, ses toits, ses rues grouillantes de vie…Il s’y sent bien. C’est un justicier masqué que toute la ville connaît. Surnommé “Le Bourreau” par les parisiens, il est l’exécuteur des oeuvres divines.
Dès qu’il touche un objet en relation avec un meurtre, son don s’exprime. Il voit le tueur et “l’amène” inévitablement devant lui, pour l’exécuter froidement. Totalement invulnérable, Le bourreau ne semble pas avoir de maître.
Ce soir là, c’est Jehan Martin qui passe sous la lame du justicier… Mais la mission n’est pas achevée. Pendant le meurtre, un deuxième homme était impliqué, un certain Thomas Martin.
A l’heure dite, un énorme guerrier se dresse devant l’exécuteur. Malgré toute son agilité, l’homme finit par trébucher et tombe sur sa lame aiguisée. Sa mort n’est que pure perte, car Thomas n’est qu’un enfant de 10 ans qui assiste, impuissant, à la scène….

Ce que j’en pense


Mathieu Gabella, scénariste de la série La licorne et des one-shot historiques Philippe Le Bel, Catherine de Médicis, revient à ses premiers amours en signant un nouveau récit médiéval aux accents fantastiques.

Dans un Paris glauque, sombre et fantasmé, le Bourreau est une sorte de super-héros à la française. Un homme qui joue les exécuteurs, sans pitié, sans attaches, le bras armé de dieu… Pourtant, sa vie n’est qu’un drame. Son don, il ne le doit qu’à l’absence totale de liens envers les hommes et le fait que personne ne doit connaître son identité. C’est à ce prix qu’il acquiert une quasi-invicibilité et un “don” qui ramène ses proies toujours où il le désire.
Mais ce Bourreau est un héros bien méprisable. En plus de sa solitude, il est détesté de tous. Craint, haï de la populace, il est vu comme le jouet des puissants et des bourgeois…

Avec sa nouvelle série, Le Bourreau, Mathieu Gabella construit un récit fantastique intriguant. il utilise la voix-off pour partager les émotions/pensées de son anti-héros et le rendre accessible, attachant.
Comme dans tous les récits du genre, c’est la genèse, les raisons pour lesquelles le personnage est devenu ce qu’il est, qui est le plus captivant. Évoqué à l’aide de nombreux flash-back, Mathieu fait avancer son intrigue et développe son passé et ses failles…
Comme il n’y a pas de super-héros sans super-vilain, il fait rentrer dans la danse Le Bouffon, (son Joker ?), son double négatif, qui vient contrarier ses plans…
Les éléments se mettent en place tranquillement et même si l’histoire et assez “attendue”, le décorum et le contexte rendent ce “Batman médiéval” original et sympathique.

La très bonne surprise de ce premier tome vient du dessin de Julien Carette. Ce jeune dessinateur, qui s’était fait remarqué avec Nomad (scénario de Morvan) nous offre de magnifiques planches d’un Paris sombre et glauque. Compositions dynamiques, encrage très présent et mise-en-scène fluide, le plaisir du lecteur est bien là. Les décors de ruelles m’ont enchanté. De temps en temps (dans les premières planches surtout), sa jeunesse se fait un peu sentir dans les traits des personnages, mais l’ensemble est cohérent et la suite s’annonce superbe.

Venez donc assister à la danse macabre du Bourreau, vous en redemanderez !