Du Plomb à la Lumière, anthologie, éditions Le Grimoire, collection Mille saisons, 2016, 25€
Il y a tant à dire sur cet ouvrage ! Du Plomb à la Lumière, c'est un de mes coups de cœur. Je l'ai acheté sur le stand de son éditeur, spécialisé SFFF, au Salon du livre de Paris 2016. Une grande partie des auteurs et des illustrateurs étaient présents, je suis ainsi repartie avec plusieurs dédicaces que je vous montrerai en bonus à la fin de cette chronique. Cette dernière différera par sa forme de celles auxquelles vous êtes habituées : à livre particulier, chronique particulière !
Commençons par la présentation de l'ouvrage : suite à un appel de texte autour d'un thème commun, vingt nouvelles (plus une hors-concours) ont été sélectionnées par un jury. Chacune est illustrée et augmentée par une musique originale, accessible par un QR code (du moins, en théorie, impossible de les obtenir pour ma part ! J'ai contacté l'édition pour résoudre ce problème... ). Ces nouvelles sont rivales dans un concours : les lecteurs doivent voter pour leur nouvelle préférée, et celle qui aura récolté le plus de votes sera adaptée... en roman. Oui, oui, vous avez bien lu ! J'aime beaucoup ce concept qui rend le lecteur acteur de la création d'un livre. Notons que ce n'est pas inédit chez Le Grimoire : ce livre a un grand frère, La Cour des Miracles, paru en 2015.
Penchons-nous sur l'objet. Que dire d'autre, à part que l'édition est parfaite ? Chaque détail a été soigné. La couverture présente un titre légèrement gaufré et en surbrillance ; ainsi que des motifs et des entrelacs qui se retrouvent sur les pages du bouquin. À l'intérieur, cul-de-lampe, lettrines, les graphistes ont vraiment mis le paquet, et ça rend la lecture très agréable. La police choisie un peu petite ; amis lecteurs, sortez vos lunettes !
Cette confrontation autour d'un thème commun, " du plomb à la lumière ", est un véritable régal littéraire. Les auteurs ont chacun leur propre style et leur propre univers. Les nouvelles sont de genres très variés : fantasy, fantastique, thriller, science-fiction, space-opera, dystopie... Chacun peut y trouver son compte. Difficile de trouver un point commun à ces nouvelles, tant la variété de genres, de styles, de rythmes, de personnages, était impressionnante ! Le seul élément les ralliant étant ce fameux thème, penchons un instant sur son exploitation d'une nouvelle à l'autre...
Il était plaisant de chercher, dans chaque nouvelle, la façon dont était traité le thème. Prenons l'exemple de La c lef céleste. Ici, le " plomb " et la " lumière " se retrouvent d'abord dans le vitrail créé par Adrien Duchesne, le personnage central de la nouvelle (les vitraux sont en effet composés de fragments de verre colorés, reliés par des lignes de plomb) ; mais également à travers la pesanteur terrestre incarnée par le plomb, qui s'oppose à un lumineux paradis.
Du côté du " plomb ", on trouve des références au saturnisme, à des outils ou des cartouches d'armes à feu. Vers la " lumière ", ce sont les idées de paradis et de mort libératrice qui reviennent, ce que je trouvais assez dommage au début du recueil. On trouvait alors un schéma du style : " tel personnage ne peut pas atteindre la lumière, à cause du plomb, mais grâce à quelques péripéties, il vit finalement heureux !". Vingt nouvelles comme ça, c'est à s'arracher les cheveux !
C'est pourquoi je tiens à féliciter certains auteurs qui ont su briser ce schéma. Tout particulièrement Kéti Touche, de la nouvelle Notre-Dame de Baltimore, où la " lumière " n'est pas associée à une élévation, mais je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler !
Afin donner un avis approfondi sur chacune de ces belles histoires, sans vous ennuyer avec une chronique de trois kilomètres, j'ai décidé de la diviser en deux. Nous nous retrouverons vite pour la seconde partie !
Bonus
Chose promise, chose due : voici mes jolies dédicaces !
De gauche à droite :
- Renard courant après un papillon, de Camille Stramboli (illustratrice de La clef céleste)
- La vierge du vitrail, de Sébastania Comis (illustratrice de Notre-Dame de Baltimore)
- La cantatrice, de Khanh Vy Nguyen (illustratice de Les feux de la rampe)