Silo Tome 1, Hugh Howey

siloRésumé :

Dans un futur postapocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres.
Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo.
Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin.
Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à préciser que j’ai lu ce livre dans le cadre d’une lecture commune et j’en attendais beaucoup au vue des éloges dont il a fait l’objet mais malheureusement, je n’ai pas totalement partagé l’enthousiasme de certains lecteurs. Je suis un peu déçue car la quatrième de couverture était prometteuse mais plusieurs lacunes ont entaché ma lecture !

L’histoire nous entraîne dans un univers post apocalyptique où les humains qui ont survécu à une catastrophe (je ne sais toujours pas laquelle) ayant rendu l’air toxique, vivent à présent dans un silo souterrain de 144 étages et sont répartis dans les différents niveaux en fonction du travail qu’ils exercent. Le silo est par ailleurs régi par des lois strictes et tous ceux qui les violent ou émettent des pensées tabous sont envoyés au « Nettoyage », ce qui signifie qu’ils sont expulsés et doivent nettoyer les capteurs de caméras se trouvant à l’extérieur du silo avant de mourir.

L’idée de base m’avait semblé intéressante mais au final, plusieurs aspects ont été mal exploités malgré le nombre important de pages que comporte ce livre. Par exemple, on en apprend peu sur la structure du silo et son fonctionnement et j’avoue avoir été un peu perdue au début pour comprendre de quoi il en retourne. Il y a 144 niveaux mais seulement une poignée est décrite à savoir : le tout premier niveau où se situe le bureau du maire et du shérif, le niveau 36 -si je ne me trompe pas- où se trouve le DIT (département d’infotechnologie), l’infirmerie et les fermes qui se trouvent quelques niveaux plus haut et enfin les machines qui occupent le niveau le plus bas. En dehors de ces quelques références, la centaine de niveaux restants nous reste inconnue et on se demande bien à quoi ils servent…Par ailleurs, le résumé fait référence à des règles qui doivent être respectées comme la loterie pour avoir le droit de procréer et on pourrait facilement croire que c’est un élément important du récit mais que neni ! ce fait est abordé brièvement au début du récit mais est vite rangé au fond du placard pour ne plus demeurer qu’un vague souvenir.

Je vous ai mentionné quelques fonctions plus haut comme le maire, le shérif ou encore le DIT et autant les deux premières m’ont paru assez simples à comprendre, autant je n’ai pas saisi en quoi consistait le rôle du DIT et peut être que ça a été dit dans le roman mais l’information a été noyée dans un océan de longues descriptions sans réel intérêt. En parlant de ça, le tout premier obstacle que j’ai rencontré durant ma lecture, a été le démarrage laborieux de l’intrigue et il a bien fallu plus de 200 pages pour que celle-ci décolle un tant soit peu. J’ai eu beaucoup de mal à avancer dans ma lecture d’une part, parce qu’il ne se passait rien de palpitant et d’autres part, à cause des personnages. Voyez vous, les premiers chapitres nous décrivent la descente des 144 niveaux par le maire et son adjoint afin de recruter un shérif et bien sur qui dit décente dit remontée et le tout s’étale sur plus de 100 pages (je n’ai toujours pas compris comment le fait de descendre 144 étages pouvait prendre 4 jours et ce quelque soit la longueur de l’escalier…) et ce n’est qu’à l’approche de la moitié du livre que l’action pointe le bout de son nez. Il était temps surtout que j’ai mis près de deux semaines pour y arriver et j’étais tentée à plusieurs reprises de sauter des passages.

Hugh Howey nous présente une série de personnages qui se succèdent mais auxquels je n’ai pu m’attacher pour la simple et bonne raison qu’ils disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus. Je m’explique, je n’ai pas réussi à cerner quels étaient les personnages principaux de ce roman ce qui m’a un peu déstabilisé car on commence le récit avec Holston, le shérif du silo qui a perdu sa femme 3 ans auparavant mais au bout de quelques pages, celui-ci brave l’interdit en demandant à sortir du silo et bien sur son souhait est exhaussé et il se retrouve expulsé. Je me suis un peu faite avoir en croyant que c’était le héros du livre alors imaginez ma surprise quand, au bout d’une 50 ène de pages, le pauvre gus crève…S’en suivent deux autres personnages avec le même destin tragique et là je commençais un peu à désespérer d’avoir un personnage viable pour le reste du récit jusqu’à l’arrivée de Juliette (qui souhaite qu’on l’appelle Jules pour je ne sais quelle raison…la liste des mystères s’allongent encore), mais je ne vous en dis pas plus car vu le peu de suspense qui existe dans le livre, je ne voudrai pas vous gâcher le plaisir ! D’autres personnages sont cités mais ne méritent pas que j’en parle en raison de leur manque de profondeur et de background.

Que dire de l’intrigue? elle est plutôt prévisible et on devine pas mal de choses mais l’auteur arrive tout de même à nous surprendre avec quelques rebondissements par ci par là. J’ai particulièrement apprécié les parties mettant en scène Juliette et le niveau des machines où l’essentiel de l’action se déroule entre complots internes et prise de conscience collective.

En bref, un roman au rythme décousu qui aurait pu trouver grâce à mes yeux si l’auteur ne s’était pas autant éparpillé…à croire que plusieurs nouvelles ont été mises bout à bout sans vraie connexion entre les différentes parties. J’ai également trouvé que la fin a été un peu trop expéditive à mon goût compte tenu des longueurs dont souffre le récit. Plusieurs questions restent donc sans réponses. Qui sait peut être que ces dernières se trouvent dans les deux tomes suivants mais je doute de me lancer dans la suite de sitôt !