Pardon de vous abandonner ces jours-ci, absorbé que je suis par la préparation des Imaginales, qui débutent ce jeudi. Mais, je ne pouvais manquer la sortie dès demain d'une trilogie signée Pierre Pevel et que j'ai dévoré il y a quelques jours déjà (oui, on a ses privilèges...). Avec "les Sept Cités", qui se compose des tomes suivants : "le joyau des Valoris", "le serment du Skande" et "la Basilique d'ombre" (publiés chez Bragelonne), on retrouve le mélange entre fantasy et thriller qui faisait tout le sel d'une autre trilogie, celle se déroulant à Wielstadt, tout en élargissant l'univers du Haut-Royaume. Une histoire de mauvais garçons qui, finalement, sont les personnages les plus attachants du lot. Une histoire qui débute sur les chapeaux de roues, avec un côté flamboyant, pour, ensuite, devenir de plus en plus sombre... Difficile de séparer les trois tomes, le billet sera donc consacré à la trilogie elle-même.
Iryän Shaän est l'un des plus fameux voleurs de Samarande, l'une des Sept Cités. Avec son partenaire, Svern, un Skande du genre balèze, il forme un duo audacieux et efficace que les Anciens, la guilde de voleurs la plus prestigieuse de ce coin du Haut-Royaume, n'hésite jamais à mettre sur de gros coups. Et, lorsque l'on fait leur connaissance, c'est exactement le cas...
Il s'agit de dérober un précieux diadème, orné de magnifiques diamants, qui appartient à l'une des grandes familles de Samarande, les Valoris. Et Iryän a choisi d'agir de manière très spectaculaire, puisque c'est à l'occasion d'un mariage au sein de cette richissime famille que lui et son complice vont tenter leur chance.
La fête devrait permettre à Iryän d'agir sans trop se faire remarquer, même si ses yeux de reptile, signe de son métissage entre un humain et un drac, ne passent jamais inaperçu. Et comme Iryän aime bien ajouter du panache à ses actions d'éclat, il a prévu une sortie mémorable dont la cité devrait se souvenir longtemps... A moins que les Valoris ne mettent ces tristes événements sous le boisseau...
Pourtant, c'est autre chose qui va venir ternir l' "exploit" d'Iryän et de Svern : quelques jours plus tard, les fameux bijoux sont une nouvelle fois volés. Un cambriolage qui laisse des traces, cette fois, car il ne se déroule pas tout à fait comme prévu. Et voilà donc Iryän embarqué dans une drôle d'histoire, à la poursuite de diamants que tout le monde semble se disputer.
A deux, malgré le soutien des Anciens, les deux voleurs se retrouvent en grand danger, car ils sont autant proies que chasseurs. Voilà ce qui arrive quand on a une telle réputation : plus personne ne vous fait confiance ! Retrouver les joyaux des Valoris devient donc une question de vie ou de mort. Et c'est le début des aventures d'Iryän, dont je vous laisse découvrir la teneur...
L'enquête d'Iryän et Svern, puisqu'il faut bien appeler cela ainsi, va nous permettre de découvrir peu à peu non seulement les enjeux de cette trilogie, mais aussi les personnages que l'on va côtoyer au cours des trois tomes. Des alliés, mais bien plus d'ennemis, et des commanditaires qui, eux non plus, ne sont guère dignes de confiance...
Je n'entre volontairement pas plus dans le détail, chaque rencontre apportant quelque chose à la quête d'Iryän. Les trois tomes de cette trilogie forment un tout et nous offrent en fait quatre récits différents, "le serment du Skande" s'ouvrant en effet sur une nouvelle, indépendante du reste mais qui installe la nouvelle donne issue du premier volet.
Quant aux tomes deux et trois, ils s'enchaînent directement et, méfiance, car cette trilogie est une lecture qui se révèle très addictive : on se dit qu'on va lire d'abord le premier tome puis qu'on laissera reposer, mais en fait, on a très envie d'attaquer tout de suite le tome suivant et ainsi de suite, pour une dévoration livresque peut-être pas d'une traite, mais pas loin.
Pierre Pevel nous plonge au coeur de ces Sept Cités, Samarande, déjà évoquée, Béjofa, Elyrath-la-Pieuse, Siiria, Dalisce et Angborn, qui, nous dit-on, se situent aux confins du Haut-Royaume. On ne se trouve donc pas dans le même cadre que pour "Le chevalier" et "l'héritier", les deux premiers tomes de la série proprement nommée "le haut-Royaume", et, chronologiquement, "les sept cités" se déroule avant.
On en sait finalement assez peu sur ces Sept Cités, si ce n'est qu'elles semblent livrées à elle-même, aux mains d'entités prêts à tout pour se disputer la moindre once de pouvoir. Des guildes, des ordres religieux, mais aussi d'autres mouvements plus occultes. La loi du plus fort, en quelque sorte. Et un sacré panier de crabes.
Iryän et Svern y évoluent comme des poissons dans l'eau, vivant au quotidien de vols tout ce qu'il y a de plus classique et acceptant quelques gros coups que les Anciens veulent bien leur confier. Mais, les deux hommes restent farouchement indépendants et le caractère d'Iryän, solitaire, parfois sombre, n'aide en rien à créer des alliances.
Dans cet univers trouble, la méfiance est une règle de base. Chaque ombre est susceptible de vous trahir et Iryän le sait parfaitement. Il est le coeur de cette trilogie, elle évolue à son rythme, elle suit ses humeurs, elle va où il la conduit... Le personnage plein de panache qu'on découvre lors d'une scène d'ouverture qui tient à la fois de "la main au collet" et d'un film de Belmondo, va ensuite évoluer vers plus de noirceur.
Iryän, je l'ai expliqué plus haut, est un sang-mêlé. Quelque chose d'extrêmement rare, puisque les croisements entre humains et dracs sont réputés impossibles. Ses origines, lui seules les connaît vraiment. Mais, on comprendra au fil des chapitres et de ses aventures, qu'elles lui pèsent et que cela ne s'arrête pas à ce simple regard qui marque les esprits de tous ceux qui le rencontrent.
Oui, Iryän est un homme de caractère, il en faut, pour survivre à Samarande lorsqu'on est un voleur, tant la concurrence est farouche et les chausse-trappes nombreuses. Mais, le flamboyant as de la cambriole est aussi hanté par des démons intérieurs qui vont se réveiller au fil des péripéties et l'évolution d'Iryän est l'un des fils conducteurs de la trilogie.
On découvre alors les multiples facettes d'un personnages bien plus complexe que ne l'est le monolithique Svern, taiseux et sur de sa force. Tour à tour arrogant et provocateur, ami loyal et sincère, bagarreur déterminé et stratège, mais aussi bouillonnant et impétueux, Iryän va au devant de son destin avec l'allant d'une tête brûlée...
Je l'ai trouvé touchant, cet Iryän. J'ai aimé le personnage haut en couleurs que l'on rencontre d'abord et ce mauvais garçon au charisme redoutable que l'on suit de prime abord. Impitoyable, mais ne tuant que quand il ne peut faire autrement, il est un pur personnage de cape et d'épée, capable de se révolter contre toute injustice qui lui est faite.
Mais, dans le même temps, c'est aussi un individualiste forcené, capable de n'en faire qu'à sa tête, qui cache derrière ce côté extraverti de lourds secrets qu'il traîne comme un boulet. Alors, oui, il a su m'émouvoir, particulièrement dans le dernier tome, le plus sombre, incontestablement, de cette trilogie, mais il agace aussi par cette obstination qui confine à l'égoïsme.
Non, Iryän n'est pas parfait, mais c'est un héros, sans peur et sans reproche. Mais, dans les Sept Cités, on perd vite le contrôle, surtout lorsqu'on se revendique électron libre. Tant qu'il mène la danse, le sang-mêlé est impérial, baladant son monde au gré de sa fantaisie, pleine de malice mais aussi d'arrogance. De quoi se faire bien des ennemis. Et des puissants.
Iryän s'inscrit parfaitement dans la lignée des personnages épiques pevelliens (c'est pas grandiose, ça, d'avoir son épithète ?), du chevalier Kantz à Lorn Askarian, en passant par Marciac et Saint-Lucq. Des personnages plein de courage et d'abnégation, mais aussi à vif, revanchards et abîmés par l'existence et le destin.
Pierre Pevel multiplie les coups tordus dans ces trois romans, les actions d'éclat et les opérations en loucedé, les machinations secrètes et les trahisons sordides, la mécanique est bien huilée et ne laisse pas de répit au lecteur. Il y a de la baston, vous l'aurez bien compris, de l'action aussi avec des scènes très cinématographiques, de l'humour, juste ce qu'il faut, et de la magie, mais pas trop.
J'aime vraiment cette facette de Pierre Pevel, lorsqu'il devient auteur de thriller autant qu'un auteur de fantasy. On ne s'ennuie pas un instant, c'est vif, enlevé et une vraie tension dramatique perce et, si j'ai choisi de ne pas évoquer d'autres personnages que Iryän, et Svern à un degré moindre, les autres protagonistes importants, même s'ils sont en retrait du sang-mêlé, sont également très intéressants et attachants.
J'ai aussi apprécié ce contraste très marqué entre les débuts plein de vivacité, de panache, et une évolution qui ne peut mener qu'en des situations très sombres. L'accent n'est pas mis sur l'univers, qui n'est pas développé en détails et conserve pas mal de mystères, mais vraiment sur l'action et sur le personnage d'Iryän.
Je ne doute pas un instant que les fans de Pierre Pevel apprécieront cette nouvelle trilogie. Ils y retrouveront tout ce qu'ils ont aimé dans ses précédents romans. Si vous n'avez encore jamais lu de livres de cet auteur, ce pourrait être une bonne manière de le découvrir. Cette trilogie est un divertissement efficace qui ne ménage pas le lecteur, le bouscule tout en l'entraînant.
Iryän Shaän est l'un des plus fameux voleurs de Samarande, l'une des Sept Cités. Avec son partenaire, Svern, un Skande du genre balèze, il forme un duo audacieux et efficace que les Anciens, la guilde de voleurs la plus prestigieuse de ce coin du Haut-Royaume, n'hésite jamais à mettre sur de gros coups. Et, lorsque l'on fait leur connaissance, c'est exactement le cas...
Il s'agit de dérober un précieux diadème, orné de magnifiques diamants, qui appartient à l'une des grandes familles de Samarande, les Valoris. Et Iryän a choisi d'agir de manière très spectaculaire, puisque c'est à l'occasion d'un mariage au sein de cette richissime famille que lui et son complice vont tenter leur chance.
La fête devrait permettre à Iryän d'agir sans trop se faire remarquer, même si ses yeux de reptile, signe de son métissage entre un humain et un drac, ne passent jamais inaperçu. Et comme Iryän aime bien ajouter du panache à ses actions d'éclat, il a prévu une sortie mémorable dont la cité devrait se souvenir longtemps... A moins que les Valoris ne mettent ces tristes événements sous le boisseau...
Pourtant, c'est autre chose qui va venir ternir l' "exploit" d'Iryän et de Svern : quelques jours plus tard, les fameux bijoux sont une nouvelle fois volés. Un cambriolage qui laisse des traces, cette fois, car il ne se déroule pas tout à fait comme prévu. Et voilà donc Iryän embarqué dans une drôle d'histoire, à la poursuite de diamants que tout le monde semble se disputer.
A deux, malgré le soutien des Anciens, les deux voleurs se retrouvent en grand danger, car ils sont autant proies que chasseurs. Voilà ce qui arrive quand on a une telle réputation : plus personne ne vous fait confiance ! Retrouver les joyaux des Valoris devient donc une question de vie ou de mort. Et c'est le début des aventures d'Iryän, dont je vous laisse découvrir la teneur...
L'enquête d'Iryän et Svern, puisqu'il faut bien appeler cela ainsi, va nous permettre de découvrir peu à peu non seulement les enjeux de cette trilogie, mais aussi les personnages que l'on va côtoyer au cours des trois tomes. Des alliés, mais bien plus d'ennemis, et des commanditaires qui, eux non plus, ne sont guère dignes de confiance...
Je n'entre volontairement pas plus dans le détail, chaque rencontre apportant quelque chose à la quête d'Iryän. Les trois tomes de cette trilogie forment un tout et nous offrent en fait quatre récits différents, "le serment du Skande" s'ouvrant en effet sur une nouvelle, indépendante du reste mais qui installe la nouvelle donne issue du premier volet.
Quant aux tomes deux et trois, ils s'enchaînent directement et, méfiance, car cette trilogie est une lecture qui se révèle très addictive : on se dit qu'on va lire d'abord le premier tome puis qu'on laissera reposer, mais en fait, on a très envie d'attaquer tout de suite le tome suivant et ainsi de suite, pour une dévoration livresque peut-être pas d'une traite, mais pas loin.
Pierre Pevel nous plonge au coeur de ces Sept Cités, Samarande, déjà évoquée, Béjofa, Elyrath-la-Pieuse, Siiria, Dalisce et Angborn, qui, nous dit-on, se situent aux confins du Haut-Royaume. On ne se trouve donc pas dans le même cadre que pour "Le chevalier" et "l'héritier", les deux premiers tomes de la série proprement nommée "le haut-Royaume", et, chronologiquement, "les sept cités" se déroule avant.
On en sait finalement assez peu sur ces Sept Cités, si ce n'est qu'elles semblent livrées à elle-même, aux mains d'entités prêts à tout pour se disputer la moindre once de pouvoir. Des guildes, des ordres religieux, mais aussi d'autres mouvements plus occultes. La loi du plus fort, en quelque sorte. Et un sacré panier de crabes.
Iryän et Svern y évoluent comme des poissons dans l'eau, vivant au quotidien de vols tout ce qu'il y a de plus classique et acceptant quelques gros coups que les Anciens veulent bien leur confier. Mais, les deux hommes restent farouchement indépendants et le caractère d'Iryän, solitaire, parfois sombre, n'aide en rien à créer des alliances.
Dans cet univers trouble, la méfiance est une règle de base. Chaque ombre est susceptible de vous trahir et Iryän le sait parfaitement. Il est le coeur de cette trilogie, elle évolue à son rythme, elle suit ses humeurs, elle va où il la conduit... Le personnage plein de panache qu'on découvre lors d'une scène d'ouverture qui tient à la fois de "la main au collet" et d'un film de Belmondo, va ensuite évoluer vers plus de noirceur.
Iryän, je l'ai expliqué plus haut, est un sang-mêlé. Quelque chose d'extrêmement rare, puisque les croisements entre humains et dracs sont réputés impossibles. Ses origines, lui seules les connaît vraiment. Mais, on comprendra au fil des chapitres et de ses aventures, qu'elles lui pèsent et que cela ne s'arrête pas à ce simple regard qui marque les esprits de tous ceux qui le rencontrent.
Oui, Iryän est un homme de caractère, il en faut, pour survivre à Samarande lorsqu'on est un voleur, tant la concurrence est farouche et les chausse-trappes nombreuses. Mais, le flamboyant as de la cambriole est aussi hanté par des démons intérieurs qui vont se réveiller au fil des péripéties et l'évolution d'Iryän est l'un des fils conducteurs de la trilogie.
On découvre alors les multiples facettes d'un personnages bien plus complexe que ne l'est le monolithique Svern, taiseux et sur de sa force. Tour à tour arrogant et provocateur, ami loyal et sincère, bagarreur déterminé et stratège, mais aussi bouillonnant et impétueux, Iryän va au devant de son destin avec l'allant d'une tête brûlée...
Je l'ai trouvé touchant, cet Iryän. J'ai aimé le personnage haut en couleurs que l'on rencontre d'abord et ce mauvais garçon au charisme redoutable que l'on suit de prime abord. Impitoyable, mais ne tuant que quand il ne peut faire autrement, il est un pur personnage de cape et d'épée, capable de se révolter contre toute injustice qui lui est faite.
Mais, dans le même temps, c'est aussi un individualiste forcené, capable de n'en faire qu'à sa tête, qui cache derrière ce côté extraverti de lourds secrets qu'il traîne comme un boulet. Alors, oui, il a su m'émouvoir, particulièrement dans le dernier tome, le plus sombre, incontestablement, de cette trilogie, mais il agace aussi par cette obstination qui confine à l'égoïsme.
Non, Iryän n'est pas parfait, mais c'est un héros, sans peur et sans reproche. Mais, dans les Sept Cités, on perd vite le contrôle, surtout lorsqu'on se revendique électron libre. Tant qu'il mène la danse, le sang-mêlé est impérial, baladant son monde au gré de sa fantaisie, pleine de malice mais aussi d'arrogance. De quoi se faire bien des ennemis. Et des puissants.
Iryän s'inscrit parfaitement dans la lignée des personnages épiques pevelliens (c'est pas grandiose, ça, d'avoir son épithète ?), du chevalier Kantz à Lorn Askarian, en passant par Marciac et Saint-Lucq. Des personnages plein de courage et d'abnégation, mais aussi à vif, revanchards et abîmés par l'existence et le destin.
Pierre Pevel multiplie les coups tordus dans ces trois romans, les actions d'éclat et les opérations en loucedé, les machinations secrètes et les trahisons sordides, la mécanique est bien huilée et ne laisse pas de répit au lecteur. Il y a de la baston, vous l'aurez bien compris, de l'action aussi avec des scènes très cinématographiques, de l'humour, juste ce qu'il faut, et de la magie, mais pas trop.
J'aime vraiment cette facette de Pierre Pevel, lorsqu'il devient auteur de thriller autant qu'un auteur de fantasy. On ne s'ennuie pas un instant, c'est vif, enlevé et une vraie tension dramatique perce et, si j'ai choisi de ne pas évoquer d'autres personnages que Iryän, et Svern à un degré moindre, les autres protagonistes importants, même s'ils sont en retrait du sang-mêlé, sont également très intéressants et attachants.
J'ai aussi apprécié ce contraste très marqué entre les débuts plein de vivacité, de panache, et une évolution qui ne peut mener qu'en des situations très sombres. L'accent n'est pas mis sur l'univers, qui n'est pas développé en détails et conserve pas mal de mystères, mais vraiment sur l'action et sur le personnage d'Iryän.
Je ne doute pas un instant que les fans de Pierre Pevel apprécieront cette nouvelle trilogie. Ils y retrouveront tout ce qu'ils ont aimé dans ses précédents romans. Si vous n'avez encore jamais lu de livres de cet auteur, ce pourrait être une bonne manière de le découvrir. Cette trilogie est un divertissement efficace qui ne ménage pas le lecteur, le bouscule tout en l'entraînant.