Un homme d’une soixantaine d’années, avocat allemand de renom, se rend en Australie et, alors qu’il visite une galerie d’art, se retrouve pétrifié devant un tableau montrant une femme qu’il reconnaît d’emblée. Il se remémore une affaire qu’il avait traitée au début de sa carrière. Une histoire de règlement amiable entre le peintre Schwind et l’industriel Gudlach, qui avait fait l’acquisition d’un tableau intitulé Femme sur l’escalier. Et le modèle était Irène, la femme de Gudlach. Gudlach qu’Irène quitta pour le peintre. L’industriel déchu propose alors au peintre et amant d’Irène de lui restituer la toile à la seule condition qu’Irène revienne vivre avec lui.
L’avocat est chargé de rédiger un contrat précisant les conditions d’exercice de cet échange, mais au cours de la mise en place du contrat et des réunions s’y attachant, l’avocat s’éprend d’Irène. Ils s’unissent et décident de tromper les deux parties au contrat, Gudlach et Schwind, se promettant de récupérer le tableau et de s’échapper ensemble…
Cependant, tout bascule… Irène a pris la fuite, seule, emmenant avec elle le tableau et laissant à leurs disputes les deux intéressés et l’avocat.
Je tairai la suite de l’histoire pour laisser au lecteur la surprise de découvrir le mot de la fin, inattendu…
À travers une histoire entre intrigue policière et réflexions sur les aléas de l’existence, l’auteur nous invite à un compte à rebours de notre vie et à se poser les questions sur ce qu’elle serait ou eût pu être si elle avait pris une autre tournure, fait un virage à 180°. À cœur ouvert il nous parle de tous ces bouts de vie, ces chemins de traverse pris malgré nous, ces questions restées lettre morte, ces mots remisés dans un coin de la mémoire, qui ressurgissent un jour, ces amours jamais tout à fait perdus, ces rencontres improbables qui laissent des traces indélébiles.
Les mots sonnent juste la plupart du temps, le suspense est au rendez-vous mais une certaine confusion s’immisce entre les lignes, laissant parfois le lecteur un peu dans la nébuleuse.
Un récit à la fois surprenant et aigre-doux, jouxtant parfois l’imaginaire…
La femme sur l’escalier de Bernhard Schlink, éd. Gallimard
Date de parution : 01/03/2016