Dernier épisode de la saga qui a commencé il y a presque un an, Darkseid War. Geoff Johns termine donc son arc de Justice League en ouvrant sur la suite des événements. Et, le scénariste n'hésite pas à terminer les intrigues en cours à grands coups de deus ex machina.
Grail a voulu se venger de son père, Darkseid et elle a fait appel à l'Anti-Monitor. Le maître d'Apokolips est tombé et, depuis, la plus part des membres de la Justice League sont devenus des Dieux. Mais la vengeance de Grail ne s'arrête pas là. Pour l'achever, elle a besoin du nouveau né de Superwoman du Crime Syndicate.
Pendant un an, Geoff Johns a fait de chacun de ses héros un dieu omnipotent dont le rôle nous échappait totalement. Seul Batman a eu un traitement particulier qui lui a permis de connaître l'identité du Joker et la solution finale qui permet à la Justice de gagner. Le reste des héros ne servent à rien en tant que surhommes. D'ailleurs, en tant que super-héros non plus, finalement. Quoiqu'il en soit chaque Dieu tombe un à un pour finalement ramener Darkseid. D'une certaine manière, Johns ferme la boucle ouverte avec Justice League #1 annonçant le début de New 52.
L'épisode est plutôt décousu et, franchement, l'abus de deus ex machina ou de facilités diverses et variées pour se débarrasser des éléments gênants ceux qui n'auront plus leur place dans le nouvel univers qui va débuter avec Rebirth.
Le tout n'est pas aidé par Jason Fabok qui est toujours autant illisible. Il y a une case qui nous montre Power Ring et Cyborg surpris alors que les dialogues ne vont pas dans ce sens. Impossible de comprendre ce que Myriad fait à Grail, sur une case on croit qu'elle va lui faire un coup du lapin, sur la suivante un câlin. C'est incohérent et sans âme. L'un des moments clef avec Hal qui offre sa bague à Batman est complètement raté.
Heureusement, il y a quelques bonnes choses. En fait, le retour des super-héros tels qu'ils sont permet à Johns de replacer la Justice League dans le bon cadre. Ce sont des super-héros, pas des Dieux ni des surhommes. Cette double-page sur laquelle les héros à nouveau réunis qui foncent dans le tas est un beau geste de la part du scénariste. Clairement, il s'agit de rétropédalage. Après toutes ces années où Johns nous montrait des héros qui ne sont bien au-dessus des hommes, c'est plaisant de revoir la Justice League faisant ce qu'on aime qu'elle fasse. Je dirais même que c'est encore mieux que ça, Johns insuffle enfin un esprit d'équipe à sa ligue. Jusque-là, à part Shazam et Cyborg, le groupe passait le plus clair de son temps à se méfier les uns des autres. Et, là, nous avons Lex Luthor qui se propose de remplacer Superman, Hal Jordan qui rend une visite de courtoisie à Batman, Wonder Woman qui parle d'amitié et, un groupe qui se fait des hugs lorsque l'un de ses membres revient à la vie. Ça, ça me fait plaisir en tant que lecteur. J'aime ses moments de fraternité, ce qui n'empêche pas le traitement mature ou plus sombre derrière. Souvent, Warren Ellis et Mark Millar nous montraient ce genre de moments dans The Authority. En tout cas, si c'est le nouvel esprit de DC que nous esquisse Johns, alors je suis conquis d'avance.
Justice League #50
DC Comics * Par Geoff Johns & Jason Fabok * $4.99
Darkseid War commençait bien et très vite, on se doutait que ça allait se terminer de la sorte. Mais, Johns fait encore pire qu'attendu. C'est très dispensable malgré les quelques qualités