A la fin de la seconde Guerre Mondiale, à Saint-Brieuc, la jeune Maria Salaün est tondue par son ami d'enfance, Antoine, pour avoir vécu une histoire d'amour avec un officier allemand. Le commando de maquisards, débarquant dans une jeep de l'armée américaine, impose à la jeune fille l'humiliation publique, en l'asseyant sur une chaise de bistrot, dans la cour de l'auberge de son père, devant la foule friande de spectacle. Maria n'oppose aucune résistance, sauf celle de se présenter devant eux pieds nus, dans une robe de mousseline blanche, sa flamboyante chevelure rousse déployée. Sans pleurer ni baisser les yeux, elle se laisse tondre. Mais la honte va bientôt passer dans l'autre camp. Six noms sont sur sa liste....
Mon avis : Le personnage de Maria Salaün m'a plu, cette jeune femme qui a une époque tourmentée en 1944, en Bretagne, aux moments des règlements de compte de la libération, assume son histoire d'amour avec un officier allemand. Elle va être humiliée par son ami d'enfance (qui se venge) tondue, ils vont s'acharner sur cette chevelure rousse, flamboyante, signe "du diable", elle ne va pas pleurer, ni baisser les yeux dans sa jolie robe blanche des fiançailles de sa mère. Elle va donc mettre au point sa vengeance. Oh pas de sang, non, des excuses publiques, et elle promène dans le village sa jolie tête de "tondue" sans mettre de foulard, elle refuse de se cacher dans la maison de son père.
Ainsi sur cette liste de noms, elle va méthodiquement aller voir chacun d'eux et obtenir ce qu'elle veut. Malgré l'opprobre du village qui à chacune de ses sorties lui crache sa haine. Elle va être aidée dans sa quête par un lieutenant français interprète auprès de l'armée américaine, un homme bienveillant. Il y a aussi beaucoup de poésie, le chapitre sur son affrontement avec les religieuses est une pépite.
J'ai d'autant plus aimé ce livre, que jeune dotée d'une chevelure rousse flamboyante, et pourtant ce n'était pas la même époque, j'ai connu des réflexions humiliantes à propos de mes cheveux et de mes tâches de rousseur. S'entendre dire l'été de ses 15 ans en 1966 que l'on "est le suppôt du diable" est effrayant. J'espère que vous aurez envie de lire ce livre, ainsi vous rendrez hommage à toutes ces femmes tondues pour des raisons peu enviables "la plupart du temps", et à toutes les "rousses"......