Le livre du vendredi: Et je danse, aussi

Par Lucie & Marion

de Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat

Pierre-Marie, sexagénaire, est un romancier a succès qui traverse la fameuse crise de la page blanche. C’est aussi un homme au passé bien rempli; de belles choses mais aussi de mystères douloureux. Sa vie va prendre un tournant inattendu le jour où il va recevoir une grosse enveloppe. Encore un manuscrit envoyé par un admirateur, se dit-il. L’expéditrice de ce courrier est certes une fan mais est aussi tout autre chose et va lui réserver bien des surprises. Alors qu’une relation épistolaire s’installe entre eux, une amitié naît; mais pas seulement.

Je dois admettre qu’au départ, j’étais un peu sceptique. La littérature contemporaine comme on l’appelle, ce n’est pas vraiment mon genre de prédilection et je me suis dis « ohlala, c’est quoi ces deux guignoles qui s’envoient des mails comme s’ils avaient quinze ans!? ». J’avais l’impression de me lancer dans un de ces livres feel-good pour quarantenaire. Il faut dire, je sortais tout juste de la lecture de The Raven King, j’étais en plein book hangover. Tout me semblait gris et terne, a fortiori la littérature contemporaine que je délaisse habituellement. Pourtant, il me fallait quelque chose de léger, quelque chose de fondamentalement différent sinon je risquais de gâcher de bons livres de fantasy à force de comparaisons.

Sur Instagram, vous m’avez conseillé de continuer en m’affirmant que c’était une lecture qui avait plu à pas mal de monde et je vous ai écouté.

Je me suis laissée emporter, je l’admets. Je me suis prise, non pas d’affection (comme vous y allez!), mais d’un intérêt certain pour ces deux protagonistes, leur petite vie. Et surtout, le lourd mystère qui plane derrière eux, derrière chacun de leur mail est assez intriguant. Je voulais en connaître le fin mot et j’ai été agréablement satisfaite. D’autre que moi ont sûrement vu le dénouement à des kilomètres mais je me suis laissée mener par le bout du nez. J’avais besoin de légèreté.

Je connaissais la plume de Bondoux à travers Tant que nous sommes vivants mais Mourlevat m’était inconnu. Dans l’édition Pocket, leur rôle n’est pas défini. On pourrait croire que chacun des auteurs s’est attribué un personnage et la rédaction de ses mails, mais c’est peut-être trop simpliste. Personnellement, je trouve qu’un quatre-mains est toujours un peu déstabilisant: les plumes se mêlent et les particularités de chacun se noient. Mais ils ont du s’amuser à écrire ce texte ensemble et ils nous ont amusé aussi, nous lecteur. Et c’est bien le plus important.

Emprunté à ma tante, ce livre compte dans le challenge Emprunt de livres 2016!

Marion