L'integrale x-men 1992 (i) : jim lee et une nouvelle serie mutante

Par Universcomics @Josemaniette
L'Intégrale X-Men 1992 aborde un chapitre fondamental dans l'histoire moderne des mutants. Il s'agit des premiers épisodes de la seconde série régulière, dessinés par Jim Lee, et qui sont entrés dans la légende et les esprits de tous ceux qui ont connu cette décennie controversée.   En 1991, les X-men sont au sommet de leur gloire, et Marvel se décide enfin à doubler la ration mensuelle de titres consacrés au team de Charles Xavier. Après Uncanny X-men, c'est au tout de la laconique X-men de voir le jour. Chris Claremont (puis Byrne et Lobdell) est au scénario, nous sommes donc en terrain connu. Aux crayons, c'est la grande star de l'époque, Jim Lee, qui est chargé de donner tout le lustre attendu à cette nouvelle création. Ajoutez à cela la bulle "comics", comme il y eut plus récemment une bulle de l'Internet, une ribambelle de special covers pour collectionneurs transformés en spéculateurs, et l'effet mutant sur un lectorat en transe, et vous obtenez des chiffres qui donnent le vertige : 8,1 millions d'exemplaires de X-men 1 vont se vendre à travers le monde! Des mutants qui pour l'occasion se scindent en deux équipes de couleurs différentes, l'équipe or et l'équipe bleue. Et qui retrouvent sur leur chemin leur ennemi le plus farouche, qui avait pour un temps rejoint leurs rangs, je veux parler de Magneto, bien entendu. Ce dernier a fait de son astéroïde M, en orbite au dessus du sol soviétique, un état souverain qu'il transforme en havre et en refuge pour tous les mutants qui le souhaitent, à condition de le reconnaître comme le chef auto-proclamé de la mutanité, comme le guide eclairé qui permettra aux siens de prendre leur revanche sur des homo-sapiens (des "génézéros", comme plutôt bien traduits en VF) destinés à succomber sous son juste courroux. Un magneto effrayant et puissant, majestueux, tel que le réintroduit Jim Lee. Un homme amer et résigné, qui retrouve le goût du combat, et la hargne des grands jours, quand Fabian Cortez et ses acolytes viennent prêter allégeance. Et tant pis si le premier cité projette déjà de trahir son nouveau gourou, dès que l'occasion se présentera. Ceci occupe l'intégralité des trois premiers épisodes, qui sont probablement une des meilleures incarnations du Seigneur du magnétisme, tant au niveau du costume, que de l''attitude. Que de souvenirs! 
Ceci occupe l'intégralité des trois premiers épisodes. Par la suite, l'action change de protagoniste : C'est au tour d'Omega Red de se retrouver sous les projecteurs. Ce mutant maléfique et doté de tentacules artificiels emet des phéromones mortels et agit comme une sorte de vampire énergétique. Il défait sans aucune difficulté les X-men qui se dressent sur son chemin mais c'est principalement entre lui et Wolverine que va se jouer le duel décisif. Une opposition intéressante car Logan est doté d'un facteur auto guérissant qui lui permet de subir les assauts de son ennemi sans succomber d'emblée. Il est à déplorer que par la suite, les scénaristes n'ont pas su trouver d'emploi à la mesure de la menace pour le mutant soviétique Omega Red : il semble pourtant, dans ces derniers épisodes scénarisés par Byrne, une véritable engeance que les X-Men redoutent à juste titre. Les planches de Jim Lee sont emblématiques du personnage : fouillées, ultra dynamique, plastiquement agressives et puissantes. Associé à Claremont puis Byrne (et Lobdell) justement, cela donne aussi une ribambelle de numéros où le verbiage à la part belle, malgré tout, et où la rhétorique enfle dans nombre de ballons qui se répondent les uns aux autres. Là où aujourd'hui nous aurions droit à une inflation de splash-pages muettes, les X-men d'alors défendent leurs idéaux par la grâce du verbe. Cela peut sembler ingénu voire redondant, mais mis en image et en texte ainsi, c'est aussi un pan de la légende mutante qui se dévoile. 
Cette intégrale, afin d'être complète et de ne rien omettre de l'actualité mutante de l'année 1992, propose aussi deux épisodes de la série régulière d'alors dédiée au Ghost Rider. Howard Mackie et Ron Garney situent l'action du coté de la Nouvelle-Orléans, où il sera question de la Guilde des Assassins, de celle des Voleurs (la grande rivale, longtemps le fief de Gambit) et des parasites aliens Brood, qui ont la fâcheuse habitude d'aller infecter leurs hôtes, voire carrément d'y pondre des oeufs dedans. C'était l'occasion à l'époque pour découvrir de nouvelles parcelles du passé agité du cajun de ces dames (Gambit, bien sur), avec la présence de son épouse, Bella Donna Boudreaux. Pour être complet, précisons que c'était Danny Ketch qui officiait au début de la décennie, sur la moto enflammée. Le faire se rencontrer avec les stars des ventes d'alors en dit long sur l'importance qu'il avait finit par prendre, et le succès éphémère obtenu. Il n'y a pas à dire, les nostalgiques des 90's ont le devoir d'acheter cette Intégrale, qui a juste le défaut de contenir des épisodes déjà publiés par Panini auparavant, en partie. Ceux de Ghost Rider eux remontent à l'ère Semic, et aux petits fascicules nommés "version intégrale". Clin d'oeil de l'histoire. 



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