Lèche vitrines, de Sarah-Maude Beauchesne

Par Deuxpourune

Résumé de l’éditeur :

Billie a quitté la banlieue et le nid familial pour déménager à Montréal avec sa grande soeur Annette et sa mère qui revient tout juste d’un trop long voyage. Pour ses dix-huit ans, elle veut se remettre de son premier amour d’adolescence et faire un peu de lèche-vitrines. Mais comment oublier Pierre et ses yeux bleu ciel fond-de-piscine-creusée ?

Billie part à la découverte de la ville et de nouveaux sentiments, qu’elle veut plus assumés qu’avant. Elle a des envies de petites rébellions, de garçons aux cheveux de toutes les couleurs – sauf peut-être blonds – et d’aventures urbaines. Et si elle aime toujours autant les frites salées et le ketchup, elle se promet de ne plus jamais boire de slush à la framboise bleue. Elle doit oublier cette saveur-là et essayer de se recoller le coeur du mieux qu’elle peut.

Mon avis : C’est sa couverture, que je trouve géniale, qui m’avait attirée dans ce roman et qui m’avait poussée à le demander. Il s’agit d’un tome deux mais personnellement je n’ai pas lu le tome 1, Billie-Lou, et j’ai quand même compris l’histoire (la maison d’édition a l’air de mettre en avant le fait qu’ils puissent se lire séparément).

Les éditions Kennes adaptent des romans du Québécois au français et cela a été une expérience assez ludique de découvrir de nouveaux mots : pendant plusieurs jours je pensais encore en utilisant les mots « chum », « frencher » ou « niaiseux » (soit petit-copain, embrasser et stupide), ce qui était assez amusant. Avec ce petit aperçu du lexique et la quatrième de couverture, vous aurez compris qu’il s’agit d’un roman léger et très typé « filles ». Je ressors avec un avis assez mitigé de ma lecture. J’ai trouvé très intéressant d’avoir les interrogations de Billie sur l’amour, les garçons et la sexualité de manière aussi décomplexée car elle se pose les mêmes questions que le public adolescent visé (et je fais donc partie des cibles😉 ).

Ensuite le problème est que le roman ne se résume qu’à des histoires d’amour. Il n’y a que ça. Les parents de Billie qui divorcent. Annette qui frenche à gogo et finit par s’attacher. Billie qui ne sait pas si elle aime encore Pierre, si elle en aime un autre, etc. Alors oui, à la fin l’auteur dit à travers Billie qu’il y a autre chose dans la vie que les garçons et on l’en remercie. Mais cela ne change rien au fait que, si on enlève ces intrigues amoureuses, il n’y a rien. Billie ne fait qu’écrire dans son journal intime (on a d’ailleurs une curieuse mise en abyme car l’auteur a écrit ce roman en adaptant ses propres journaux de quand elle était adolescente), faire ses devoirs, perdre du temps sur internet et regarder son nombril.

Mais si on met de côté cet aspect du roman qui m’a (vous avez plus le constater) passablement énervée, les relations familiales entre Billie, ses parents et sa sœur sont touchantes et m’ont beaucoup plu car elle sont très réalistes. De même l’écriture, sans être particulièrement élaborée, se révèle très juste et proche de la manière d’écrire et de parler d’une ado de 18 ans.

« J’ai hâte d’avoir un coup de soleil. C’est fou, je sais, mais ça me manque. La couleur, la sensation de brûlure, le petit pincement, la grosse couche d’Aloès avant d’aller dormir, la peau qui bronze après, les taches de rousseur qui se multiplient. »

En conclusion, je ne vous conseille ce roman que si vous cherchez un roman feel-good assez sympathique, par contre les amateurs d’action, d’intrigues foisonnantes et d’aventure peuvent passer leur chemin !

Merci aux éditions Kennes pour cet envoi !

Yoko