Auteur : Ellen Urbani
Traduit de l’américain par Juliane Nivelt
Editeur : Gallmeister
Date de parution : 3 mars 2016
292 pages
Premier roman
2005, l’ouragan Katrina, ça vous dit quelque chose ?
Non seulement, Ellen Urbani nous emmène dans l’univers dévasté de La Nouvelle Orléans grâce à une sérieuse documentation, mais elle a donné vie (et mort) à des personnages fictifs d’une grande profondeur et d’une belle humanité.
Voilà ce que j’appelle un écrivain ! Sa plume possède une puissance évocatrice rare. Et pour couronner le tout, Ellen Urbani montre une belle maîtrise dans la construction du roman, dans la narration qui mêle subtilement passé et présent, et dans l’art de captiver son lecteur.
Les chapitres alternent entre Rose et Rosy, la première partant à la recherche d’indices sur la seconde pour « réparer », pour qu’elle ne sombre pas dans l’oubli, pour que sa famille sache, parce qu’elle se sent coupable.
C’est un roman dense, passionnant, entre enquête et portrait de femmes, un roman qui marque, qui laisse des images dans la tête, un roman généreux et pourtant difficile, dur, avec des passages à la limite du supportable, parce que la vie est ainsi faite pour trop de gens.
Tiens, je n’ai pas raconté l’histoire, j’en connais une qui va râler…
Un livre édité par Gallmeister, pas étonnant !
« Étouffés chez les morts, spécifiques aux vivants : la sueur, la puanteur de l’adrénaline, le remugle méphitique de la peur. »
« Rosy ne priait jamais. Non pas qu’elle ne crût pas en Dieu, ou en la possibilité d’un Dieu, mais parce qu’elle doutait que des récitations machinales pussent engendrer quoi que ce soit d’autre qu’une transe méditative chez celui qui priait. »
Guillaume en parle bien mieux que moi.