Biguden – Tome 2 : Bugul-Noz

Par Loulou Coco

Biguden – Tome 2 : Bugul-Noz, de Stan Silas, chez EP éditions, paru en mai 2015

Il y a plus d’un an, je vous faisais la chronique du tome 1 de Biguden (à zieuter par ici). En vous disant que je lirai très rapidement le tome 2 quand il sortirait. Honte à moi, il est sorti il y a un an maintenant, je ne l’avais toujours pas lu, et le tome 3 (tome final) est même paru il y a quelques semaines… Je me rattrape aujourd’hui en vous faisant la chronique du tome 2 (et ça tombe bien, ça fait près de 2 mois que nous n’avons pas parlé bubulles). Par contre, il faudra attendre un peu pour le n°3, parce que je me fournis à la médiathèque près de chez moi en ce moment et ils ne l’ont pas encore.

On reprend l’histoire de notre petite japonaise bretonne, appelée affectueusement Biguden,  après le décès de la grand-mère de Goulwen. La vieille femme n’a pas eu le temps de transmettre tout son enseignement (rappel : elle était l’une des ultimes gardiennes du folklore imaginaire breton) à la jeune asiatique avant de disparaître, mais cette dernière se débrouille plutôt bien dans le domaine de la magie. Elle s’occupe tant bien que mal de repousser les forces obscures, prend soin des créatures bienfaisantes et continue à s’instruire en décryptant le livre secret que lui a transmis la grand-mère.

Après l’Ankou du tome 1, c’est la figure du Bugul-Noz que nous fait découvrir le tome 2. C’est un personnage malfaisant, à tête de mouton, qui capture les enfants qui traînent dehors (qu’il considère comme des brebis égarées) après le coucher du soleil et les transforme en mouton. Goulwen et Bigouden vont se retrouver confrontés tous deux à ce personnage. La petite japonaise aura d’ailleurs bien du mal à le vaincre. Heureusement, les deux dernières gardiennes du folklore, anciennes amies de la grand-mère, viennent à son secours.

Mais, Biguden, cette petite étrangère au passé sombre, est-elle vraiment là pour les aider ? N’aurait-elle pas aussi un côté obscur ?

J’ai retrouvé avec plaisir cet univers qui m’avait tant plu au tome 1.

Je suis toujours sous le charme des illustrations, entre classique européen et touche japonisante. L’alternance des fonds noirs et blancs pour la nuit et le jour est toujours présente, ce que j’adore. On découvre cette fois plusieurs figures du folklore breton et la façon dont elles sont représentées est exquise. On reste dans l’enfantin, avec des contours très ronds, purs, et des couleurs attrayantes. On a même des touches d’humour ; les licornes sont drôlissimes.

Pour ce qui est du texte, on en apprend un peu plus (ou parfois on le devine juste) sur la vie et les sentiments de Goulwen, de sa maman ainsi que de Biguden. On entre plus dans l’intimité des personnages et c’est intéressant pour s’identifier plus facilement à l’histoire. Tout comme dans le premier tome, le tome 2 nous fait voir quelques flash-backs de la vie de la petite japonaise. On se met à deviner certaines choses, mais on reste tout de même sans réponse concrète à la fin et on attend avec impatience plus de détails dans le dernier tome. D’ailleurs ce personnage de la jeune asiatique est de plus en plus intriguant. On se demande si, au lieu de devenir gardienne du folklore breton, elle ne finira pas par rejoindre une face plus sombre…

Un petit bonus : j’ai littéralement explosé de rire quand j’ai découvert comment, selon l’auteur, les fées naissaient. C’est vrai ça, dans la plupart des folklores il n’existe que des femmes fées. Comment donc peuvent-elles se reproduire ? Une explication des plus délicieuses nous éclaire dans ce tome 2 !

Tout petit regret : je le disais déjà au tome 1, une petite page de lexique sur certains termes bretons ou figures du folklore aurait été la bienvenue.

D’ailleurs, dans ce tome, on aperçoit un bout de page du livre secret des gardiennes de la magie dans les forêts bretonnes, qui est superbe. J’aurais bien voulu en voir plus, comme un bonus à la fin du livre par exemple. A voir si on en verra d’autres passages dans le prochain tome.

Le récap’ :

Points positifs :

  • Humour discret, mais bien présent et à tomber par terre quand il est là.
  • Une découverte du folklore breton poussée plus loin que dans le tome 1 et qui est agréable.
  • Un scénario bien tenu et des illustrations à croquer.

Point négatif :

  • Toujours ce petit hic du vocabulaire qui n’est pas commun à tous les francophones et qu’on aurait bien aimé se voir expliquer.

Bonne lecture folkloriques les loulous !